Exclusif : les 10 revendications des commerçants pour relancer l‘activité en 2023 !

Comment raviver l’activité, à l’heure où la consommation des Français est au plus bas ? Près de 5000 commerçants ont donné leur avis sur 10 mesures pour relancer le commerce de proximité. Découvrez les résultats.

revendications des commerçants
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« Il est urgent que les pouvoirs publics prennent rapidement de véritables mesures pour défendre les commerçants de proximité, autrement dans quelques années ce sera l’hécatombe, il ne restera plus grand chose de nous ». Le cri d’alarme lancé par Patricia, gérante d’un bar/restaurant à Nîmes, est aujourd’hui partagé par de nombreux commerçants sur l’ensemble du territoire français, tant les dernières années ont été particulièrement difficiles pour les acteurs du commerce, et notamment les indépendants.

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Dans ce contexte, nous avons demandé à ces derniers d’indiquer les principales mesures les plus importantes à leur yeux pour relancer le commerce de proximité, parmi un panel de 10 revendications qui reviennent régulièrement au cœur des discussions. A noter que nous avons choisi de ne pas retenir la problématique du prix actuellement très élevé de l’énergie, qui est avant tout conjoncturelle. Découvrez ci-dessous les résultats de cette enquête menée du 15 au 31 janvier 2023, et qui a récoltée 4878 réponses de commerçants indépendants, tous secteurs d’activité confondus (mode, restauration, alimentaire, esthétique, librairie…)

Top 10 des revendications des commerçants pour relancer le commerce de proximité (3 choix possibles par votants)

  1. Diminuer les cotisations sociales (63% des votes)
  2. Diminuer les impôts et taxes diverses (52% des votes)
  3. Mieux encadrer la politique de prix des grandes enseignes et géants d’internet (39% des votes)
  4. Baisser la TVA (37% des votes)
  5. Encadrer le prix des loyers commerciaux (36% des votes)
  6. Interdire ou encadrer strictement le développement des zones commerciales périphériques (29% des votes)
  7. Alléger les contraintes réglementaires et administratives (23% des votes)
  8. Faciliter les démarches d’embauche et de licenciement (18% des votes)
  9. Renforcer les aides aux entreprises (13% des votes)
  10. Introduire une fiscalité avantageuse pour l’installation de nouveaux commerces (8% des votes)

Les impôts et cotisations sociales dans le viseur des commerçants

Sans surprise, les commerçants qui ont répondu à l’enquête sont une majorité à pointer du doigt le montant des charges sociales et impôts en tout genre dont ils doivent s’acquitter régulièrement. « C’est un véritable problème pour les entrepreneurs français, quand on compare ce que l’on paie chaque mois à l’Etat versus ce que l’on rentre en chiffre d’affaires, le compte n’y est pas ! Et le pire c’est que même lorsque l’on arrive tout juste à se verser un revenu, il faut encore payer un montant élevé de cotisations sociales. Je comprends bien que c’est nécessaire de contribuer à l’effort collectif, mais dans de telles proportions c’est à vous décourager de lancer votre entreprise », relate par exemple Sonia, gérante d’un salon de coiffure, à Angers.

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Autre mesure dans le top 3 des revendications portées par les commerçants, la nécessaire réglementation de la politique de prix des grandes enseignes et géants de la vente en ligne (39% des votes). Une problématique qui touche là encore l’ensemble des secteurs d’activité du commerce. « On ne joue pas à armes égales, surtout avec les gros acteurs du web qui peuvent se permettre de casser les prix puisqu’ils ne sont pas fiscalisés en France ! », s’insurge ainsi Laetitia, gérante d’un concept store mode&beauté à Colmar.

Les loyers commerciaux et l’aménagement du territoire en question

Dans un contexte inflationniste qui impacte durement le pouvoir d’achat des Français, nombre de commerçants se montrent par ailleurs favorables à une baisse de la TVA (37% des votes), ce qui permettrait à la fois d’améliorer les marges et baisser les prix de vente. Une revendication qui n’a cependant quasiment aucune chance d’aboutir à l’heure où les finances publiques sont dans le rouge. Contrairement à la possibilité d’encadrer le prix des loyers commerciaux, qui arrive en 5eme position des revendications des commerçants (36% des votes).

L’idée a même été lancée tout récemment par Martine Aubry, la maire de Lille, qui a écrit à Elizabeth Borne afin qu’une législation soit adoptée en ce sens. Dans sa lettre, l’élue dénonce « des loyers commerciaux élevés et déconnectés de la commercialité, qui exigent un taux d’effort trop important de la part des commerçants et font de Lille l’une des villes les plus chères de France ». Un appel à légiférer immédiatement relayé par de nombreux élus locaux, et notamment l’équipe d’Anne Hidalgo, à Paris.

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Autre revendication des commerçants entendue par les pouvoirs publics, la nécessité d’interdire ou d’encadrer strictement le développement des zones commerciales périphériques (29% des votes). L’article 215 de la loi Climat d’août 2021 a en effet introduit le principe qu’une autorisation d’exploitation commerciale (AEC) ne peut être délivrée si le projet engendre une artificialisation des sols. Une législation qui a permis de réduire considérablement le nombre de permis de construire délivrés pour des projets commerciaux en périphérie des villes.

Faciliter le quotidien et l’installation de nouveaux commerces

En 7eme position des mesures réclamées par les commerçants, l’importance d’alléger les contraintes réglementaires et administratives qui pèsent sur les entreprises. Une revendication qui commence là aussi à être entendue et suivie d’effets depuis quelques années, avec pour dernier exemple en date la création du guichet unique des entreprises. Tout comme la nécessité de faciliter les démarches d’embauche et de licenciement (18% des votes), depuis l’instauration du barème dit Macron, qui plafonne les indemnités de licenciement sans cause réelle et sérieuse.

Les deux dernières revendications portent enfin sur le renforcement des aides aux entreprises (13% des votes) et l’introduction d’une fiscalité avantageuse pour l’installation de nouveaux commerces (8% des votes). Deux aspects sur lesquelles des avancées ont eu lieu ces derniers mois, notamment sur le volet des aides aux entreprises, bien que les dispositifs mis en place face à la crise énergétique n’ont pas vocation à perdurer dans le temps.

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« Il faut quand même reconnaître que l’évolution de la politique fiscale et réglementaire a plutôt été favorable aux entreprises ces dernières années, mais on part de loin aussi, conclut Gérard, gérant de deux boutiques de prêt-à-porter Homme, à Annecy. Les petites entreprises devraient à mon sens être moins imposées que les grandes, car en proportion nous créons plus d’emplois, donc de richesses pour le pays. C’est pour cela que selon moi les pouvoirs publics ont l’obligation de protèger les commerçants de proximité. Les petites boutiques, restaurants, cafés, stations services, épiceries… Sans nous le pays ne tourne plus, nos revendications méritent donc d’être davantage entendues ! » Le message est lancé.

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