Contrats énergie : « Ne les signez pas »,… signez la pétition commerçants !

Les petites entreprises et donc les commerçants sont incités, par le Président de la République, à ne pas renégocier pour l’instant leurs contrats d’énergie. Un conseil qui semble judicieux, mais les commerçants subissent d’autres augmentations, y compris d’une taxe qui ne les concerne pas : l’exécutif doit réagir.

« En ce moment, parfois, quand vous êtes une petite entreprise, une collectivité locale, un bailleur social, on vous propose un prix de l’électricité pour renégocier vos contrats à des prix fous : ne les signez pas aujourd’hui ! a appelé Emmanuel Macron lors de son retour de l’assemblée générale de l’ONU. Nous sommes en train de renégocier les prix du gaz et de l’électricité, de refaire fonctionner les marchés. Dans les prochaines semaines, on va veiller collectivement à retrouver des prix plus raisonnables pour que tout cela soit soutenable. Pas d’emballement, pas d’inquiétude. »

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Un appel à « ne pas céder » tandis que des discussions sont actuellement menées avec différents pays afin de faire baisser les prix de l’énergie et qui intervient alors que le marché de l’énergie est en forte hausse. Plus de 300 moyennes et grandes entreprises ont d’ores et déjà alerté le gouvernement, et les petites entreprises, notamment les commerçants, ne sont pas épargnés : « Je suis actuellement chez Total Energie (en boulangerie) et l’abonnement est passé de 120 € à 420 €, témoigne Valerie Jeansonglet, dans le groupe d’entraide des commerçants indépendants. Et les tarifs, n’en parlons pas… » déplore-t-elle.

Certes le gouvernement a annoncé début septembre la prolongation et surtout un assouplissement des conditions d’accès à l’aide « gaz et électricité » : « Désormais toute entreprise – TPE, PME ou commerçant – qui perd de l’argent à cause de la hausse des prix du gaz et de l’électricité, même si c’est seulement sur un mois, sera compensée financièrement », assuré dernièrement Bruno Le Maire (voir ici les modalités d’attribution de cette aide). Mais ces mesures seront, on le sait, insuffisantes et toutes les entreprises ne seront pas concernées.

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Le gouvernement a appelé les entreprises à prendre part à l’effort de sobriété et à « maîtriser leur chauffage, leur éclairage, baisser la température lorsque les bâtiments sont inoccupés » précisait Agnès Pannier-Runacher la semaine dernière. Les commerçants tiennent désormais leur porte fermée lorsque leur magasin est climatisé, les terrasses de restaurants ne sont plus chauffées, d’autres économies sont possibles, mais les factures seront toujours là et quoiqu’on en dise en augmentation.

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Des augmentations qui s’appliquent malheureusement à 360° pour les commerçants : matières premières, fournisseurs, prestataires… ainsi que les salaires qui dans un contexte inflationniste devront être revus à la hausse. Des augmentations encore concernant les loyers et même des augmentations subies par les commerçants, mais qui ne devraient pourtant pas leur être imputés, à savoir le paiement de la taxe foncière en lieu et place de leurs propriétaires. Une aberration que nous avons dénoncée à plusieurs reprises chez l’echommerces et surtout une injustice qui n’a pour le moment jamais conduit à une modification de la législation. Et dès lors que le Président incite justement les chefs d’entreprises à « ne pas signer » hâtivement de renégociation en plein crise énergétique, les commerçants pourraient répondre au sujet du paiement de taxes qui ne leur incombent pas et de charges toujours plus élevées : « Ne nous saignez pas ! »

👉 Nous vous invitons en revanche à signer la pétition : Stop aux taxes foncières des propriétaires payées par les commerçants.