Perte d’emploi : les chiffres des commerçants au 1er semestre 2024

D’après les derniers chiffres publiés par l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, 29 958 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au 1er semestre 2024. Un chiffre en augmentation de 18,4% comparé à la même période l’année précédente, et qui touche aussi les commerçants et l’hôtellerie/restauration.

faillites France
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La mauvaise conjoncture économique actuelle, accentuée par une saison estivale manquée pour de nombreux commerçants, impacte naturellement les chefs d’entreprises. Les chiffres sont là pour en attester. D’après les dernières données publiées par l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’association GSC et du groupe Altares, 29 958 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au 1er semestre 2024, soit une hausse de 18,4% comparée à la même période l’année précédente. Au total, ce sont ainsi 164 entrepreneurs qui perdent leur emploi chaque jour, quand la moyenne de 2023, déjà haute, s’établissait à 141 perte d’emploi par jour…

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Les TPE en difficultés

Les données détaillées de l’étude montrent que ce sont une nouvelle fois les chefs entreprise de petites structures qui sont les plus touchées par ce phénomène. Près de 9 pertes d’emploi sur 10 concernent ainsi des dirigeants à la tête d’entreprise de moins de 5 salariés. Les chiffres montrent également une très forte augmentation de pertes d’emploi pour les dirigeants à la tête d’entreprises de 6 à 9 salariés (+40,2% ; 1 661 défaillances).

A noter que les PME entre 10 et 19 salariés font aussi face à des difficultés, enregistrant 1 378 pertes d’activité, soit une augmentation de 31,1%. « Ces entreprises ont des structures financières insuffisantes qui les fragilisent : masse salariale lourde, difficultés à rivaliser sur les appels d’offres, à financer leur développement ou encore à rembourser la dette Covid qui pèse sur la trésorerie », constate l’étude de l’Observatoire de l’emploi.

Le commerce et l’hébergement/restauration impactés

Au niveau des secteurs d’activité impactés, l’étude montre que la quasi totalité des secteurs d’activité sont concernés par ces défaillances, avec une prépondérance particulière pour les activités liées au secteur de l’immobilier. Les agences immobilières enregistrent ainsi l’une des pires tendances (+66,4 %), dans la continuité de l’an passé.

« Malgré des signaux encourageants sur plusieurs activités du BtoC, le secteur du commerce est toujours en difficulté avec 6 456 femmes et hommes qui se sont retrouvés en situation de “chômage” (+15%) », ajoute par ailleurs l’étude de l’Observatoire de l’emploi. Le secteur de l’hébergement, restauration et débit de boissons connait aussi des difficultés, avec 3 734 pertes d’emploi au 1er semestre 2024. Néanmoins, le secteur présente une augmentation (+7,6%), bien en dessous de la moyenne nationale (+19,3%).

Pertes d’emploi des chefs d’entreprise par secteur d’activité

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Lecture : Sur les 29 958 chefs d’entreprises qui ont perdu leur emploi au 1er semestre 2024, 22,30% exerçaient dans le commerce (soit 6 681 entrepreneurs), et 12,90% dans l’hébergement, restauration, débits de boissons (soit 3 864 entrepreneurs). Ces deux secteurs additionnés représentent au total 35,20% des pertes d’emplois des chefs d’entreprises au 1er trimestre 2024, soit 10 545 entrepreneurs.

Des régions plus touchées que d’autres

Dernier point de l’enquête, la comparaison au niveau des régions montre que presque aucun territoire n’est épargné par ces difficultés rencontrées par les entrepreneurs, même si certaines régions apparaissent tout de même bien plus en difficulté que d’autres.

L’Île-de-France notamment est la région la plus touchée, dans la continuité de l’année 2023. Elle représente à elle seule près d’un quart des pertes d’emploi au 1er semestre 2024, avec 7 215 chefs d’entreprise concernés, soit une hausse de près de 32% comparée à la même période de l’année précédente. La Normandie (+24,7%) et la Bretagne (+21,6%) enregistrent également de fortes hausses de perte d’emploi.

A l’inverse, la Nouvelle-Aquitaine et les Hauts-de-France sont les territoires enregistrant la plus faible évolution des chefs d’entreprise impactés par cette perte d’emploi, avec des hausses limitées de respectivement +9,5% et +6,6%.

défaillances entreprises par région
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Quid des mois à venir ?

Dans ce contexte, et alors même que le niveau d’activité n’a pas décollé lors de la période estivale, l’association GSC appellent les entrepreneurs à accorder une vigilance particulièrement importante à la santé financière de leur entreprise, et prendre les mesures nécessaires le plus tôt possible en cas de difficulté.

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Mais elle interpelle aussi les pouvoirs publics sur la nécessité d’adopter des mesures proactives pour venir au soutien des entrepreneurs français. « Les mauvaises nouvelles de ce premier semestre 2024 interpellent sur l’inaction qui conduit à cette situation car aucun acteur, pouvoirs publics compris, ne semble prendre la mesure de ce qui se joue pour les dirigeants et notre économie. Nos créateurs d’emplois et de richesses sont abandonnés dès lors que leur navire chavire. Cessons de détourner le regard et protégeons nos entrepreneurs », conclut Anthony Streicher, Président de l’association GSC.

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