Les vitrines des commerces bientôt réglementées ?

L’article 7 de la loi climat veut réglementer l’affichage numérique dans les vitrines. Au grand dam des commerçants, qui réclament un retrait pure et simple de cette disposition.

vitrine commerce climat

L’affichage numérique dans les vitrines des commerces est-il problématique pour l’environnement ? C’est en tout cas l’avis des défenseurs de la loi climat, actuellement en cours de discussion au parlement. Ainsi si cette loi, et notamment l’article 7 venait a être adopté en l’état, les municipalités et intercommunalités auraient la possibilité de réglementer l’usage des écrans de publicité dans les vitrines des commerces. Une disposition qui inquiète particulièrement les commerçants ayant recours à ce type d’affichage, à l’instar des agences immobilières, des pharmacies, ou même de certains supermarchés et magasins multispécialistes comme la Fnac ou Darty. D’autant que récemment, treize élus écologistes, dont les maires de Grenoble et Lyon, ont publié une tribune dans le JDD afin de réclamer un durcissement de la future loi, et notamment la possibilité d’interdire totalement les écrans dans les vitrines commerçantes. « La prolifération des écrans vidéo publicitaires dans le paysage urbain soumet les citoyens à des formats de plus en plus agressifs, en incohérence avec les enjeux écologiques et de santé publique (gaspillage d’énergie et de ressources, pollution lumineuse impactant la biodiversité, surexposition aux écrans…) » justifient-ils.

Les fédérations de commerçants à la rescousse

Dans ce contexte déjà particulièrement difficile pour les commerçants, les fédérations montent ces derniers jours au créneau pour demander le retrait pure et simple de l’article 7 de la loi climat. « En l’état, le projet de loi constitue une atteinte disproportionnée aux droits constitutionnels des commerçants pour ce qui concerne l’intérieur de leur vitrine : droit de propriété, liberté d’entreprendre et liberté d’expression. Il remet en cause des situations légalement acquises et ne respecte pas le principe d’égalité », dénonce ainsi la fédération du commerce spécialisé Procos. Rappelant par ailleurs que « l’affichage numérique renforce le lien entre les activités d’affichage numérique, les tissus économiques locaux et la nécessaire revitalisation des centres-villes ».

Un réel effet sur l’environnement ?

Au-delà du seul impact sur l’attractivité des commerces de centre-ville, se pose également la question de l’efficacité d’une telle mesure au regard des enjeux écologiques actuels. Et notamment vis-à-vis des autres formes de publicité. Une étude réalisée en novembre 2020 par le cabinet KPMG démontrait par exemple que les vitrines digitales et le parc d’écrans numériques publicitaires extérieurs français sont environ 3 à 4 fois moins énergivores que le secteur de la publicité digitale et de la télévision.

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Mais surtout, le projet de loi actuellement à l’étude fait fi de nombreux autres enjeux bien plus impactant sur le plan écologique, et notamment l’absence de régulation quant à l’installation de méga entrepôts des géants de l’e-commerce. Des plateformes logistiques qui, rappelons le, regroupent des produits bien souvent acheminés des quatre coins de la planète, notamment de pays où les normes environnementales et sociales sont bien éloignées des standards européens. Sans compter que la construction de ces entrepôts implique de facto une artificialisation des sols ! En comparaison, l’impact environnemental des écrans publicitaires dans les commerces de proximité semble bien ridicule. A l’image de cet article 7 de la loi climat.

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