Les défaillances d’entreprises en hausse de 49% !
Le nombre de défaillances d’entreprises se rapproche des niveaux d’avant crise, d’après les dernières données publiées par Altares. Le commerce de détail et la restauration sont particulièrement en difficulté.
Après deux années en forte baisse, grâce au “quoi qu’il en coûte” de l’Etat, le nombre de défaillances d’entreprises retrouve peu à peu son niveau d’avant crise sanitaire. 9 826 entreprises sont ainsi tombées en défaillance entre le 1er avril et le 30 juin 2022, détaille la dernière étude du cabinet Altares, soit une hausse de 49,2% par rapport à la même période de 2021. « L’augmentation est nette et de plus en plus rapide, mais les niveaux restent encore très inférieurs à ceux du printemps 2019 et ses 12 300 procédures », précise tout de même Altares. A noter toutefois que 73% des jugements se concluent sur des liquidations judiciaires directes, un taux très supérieur aux niveaux observés traditionnellement (68%). Elles ont visé 7 212 entreprises, soit une augmentation de 46,4% !
Les jeunes entreprises « Covid » particulièrement impactées
Autre enseignement notable de cette étude, les jeunes entreprises sont en proportion celles qui apparaissent le plus en difficulté. « 2,6 millions d’entreprises ont vu le jour en 3 ans, dont 700 000 sociétés commerciales. Mais ces structures commerciales sont aussi les plus fragiles. Elles représentent 85% des défaillances et même 93% des défaillances d’entreprises de moins de 3 ans », observe ainsi Altares. Les jeunes restaurateurs (272 procédures), particulièrement fragilisés, sont cinq fois plus nombreux qu’un an plus tôt à faire défaut !
Évolution du nombre de défaillances d’entreprises en France sur 10 ans (Données 12 mois glissants – juin 2012 à juin 2022)
Le commerce de détail et la restauration en difficulté
Au-delà des seules “jeunes entreprises”, le secteur de la restauration dans sa globalité apparaît en difficulté. Le nombre de défauts a ainsi plus que doublé sur un an (968 contre 460 ; +110%). « La dégradation est particulièrement marquée dans la restauration assise (536 vs. 245 ; +119%) et les débits de boisson (176 vs. 76 ; +132%). L’hébergement résiste mieux (59 vs. 57 ; +4%) », précise Altares.
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La situation se détériore également très nettement dans les activités de détail, où le nombre de défaillances a presque doublé (1337 vs. 772 ; +73%). Presque toutes les activités sont touchées par ce phénomène, le bricolage et équipement du foyer (+93%), les magasins multi-rayons (+92%), composés essentiellement de commerce d’alimentation générale, le soin de la personne & l’optique (+81%), ou encore le sport&loisirs (+79,7%). Le commerce d’habillement est également sous tension (+69%), qu’il s’agisse de prêt-à-porter ou de la chaussure.
L’Ile-de-France, la Paca et la Corse résistent mieux
Alors qu’elle concentre traditionnellement le quart des défaillances dans le pays, l’Ile-de-France résiste particulièrement mieux que la moyenne en ce 2ème trimestre, avec une hausse de 28% des défaillances (vs. 49 % au national), une situation inverse à celle de 2021. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes (1084 procédures ; +49%), Grand- Est (686 ; +47%), Provence-Alpes-Côte-d’Azur (1047 ; +37%) et la Corse (55 ; +38%) se placent sous la moyenne nationale. A l’inverse, les Hauts-de-France voient leur nombre de défauts quasi doubler (851 ; +95 %). Trois régions enregistrent également une dégradation voisine de +80% (Normandie, Centre-Val-de-Loire, Bretagne)
Carte d’évolution des défaillances par région au 2e trimestre 2022
Quid des mois à venir ?
Face à la dégradation actuelle de la situation économique, en raison notamment de la flambée des prix et des ruptures de chaines d’approvisionnements, le cabinet Altares note que les entreprises françaises résistent assez bien à ce nouveau choc. « Sur ces 12 derniers mois, plus de 34 000 sociétés sont tombées mais nous sommes encore loin des pics de la crise financière de 2008 qui dépassaient les 64 000, ni même les 52 000 procédures enregistrées en 2019 », observe ainsi Thierry Millon, directeur des études chez Altares.
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Mais la prudence reste tout de même de mise, dans un contexte géopolitique toujours très instable, et alors que la consommation est toujours atone. « La vigilance et le pilotage au plus près de ses portefeuilles d’entreprises clientes et fournisseurs est de mise, prévient Thierry Millon. Mais in fine, la résilience pourrait bien se confirmer cette année encore comme le maître mot de nos entreprises ». Le rendez-vous est pris pour le bilan de fin d’année.
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