Exclusif : Bilan chiffré du commerce au 1er trimestre 2023

Après une année 2022 dans l’ensemble mauvaise pour le commerce, l’activité ne parvient toujours pas à redécoller au 1er trimestre 2023. Pire encore, pour plus de 60% des commerçants, elle est en baisse ! Une véritable problématique, alors que les charges fixes des entreprises continuent d’augmenter.

commerçant activité 2023
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Inflation alimentaire qui atteint des niveaux records, hausse des prix de l’essence, de l’électricité et même des loyers commerciaux, grèves à répétition… Le contexte économique et social n’a une nouvelle fois pas épargné les commerçants depuis le début de l’année. Et sans surprise, cela se fait ressentir sur le niveau d’activité, de nouveau en baisse en ce mois de mars, et plus généralement au 1er trimestre 2023.

« On arrive à un point de saturation, tous les commerçants autour de moi font le même constat, les clients se font plus rares, et avec l’inflation ils font plus attention à leurs dépenses, ce qui est logique en soi. C’est simple, depuis la crise sanitaire, mon revenu personnel a baissé d’un tiers, et pourtant je travaille toujours autant », témoigne Gilles, fleuriste installé depuis 23 ans en Seine-et-Marne.

Un témoignage qui fait écho pour de nombreux commerçants, tous secteurs d’activité confondus, de la coiffure, à la mode, en passant par la restauration et même l’alimentaire, les temps sont difficiles pour tous, ou presque. En témoigne les résultats de l’enquête que nous avons menée du 30 mars au 10 avril 2023, et à laquelle ont participé quelques 4 578 commerçants indépendants. Seuls 12,54% des répondants ont enregistré un hausse de chiffre d’affaires au 1er trimestre 2023 (vs le premier trimestre 2022), contre 61,40% qui affirment être en baisse. 24,53% jugent de leur côté que l’activité s’est stabilisée.

Mais au vu du faible niveau d’activité enregistré au premier trimestre 2022, et de la forte hausse des coûts qu’ont subi les entreprises depuis cette période, cette stabilisation a des allures de baisse pour nombre de commerçants.

Bilan commerce 1er trimestre 2023
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« C’est difficile de faire pire que l’année dernière, donc oui pour ma part je me stabilise, mais il n’y a pas de quoi se satisfaire, bien au contraire. C’est de plus en plus difficile de réussir à vivre décemment de son activité, je comprends que certains se découragent, surtout vu le contexte actuel », partage ainsi Mélanie, détaillante en prêt-à-porter femme, à Dijon.

L’inflation au cœur des préoccupations…

La forte inflation alimentaire au mois de mars (+19% sur un an selon l’UFC Que Choisir), a en effet eu un impact considérable sur le niveau de consommation des Français. D’autant qu’elle s’ajoute à des prix de l’essence et de l’électricité qui continuent eux aussi d’augmenter. Des hausses qui impactent également les commerçants, d’autant qu’ils subissent une double peine, avec les loyers commerciaux qui sont revalorisés chaque trimestre ! Les contraignant en retour à augmenter leurs prix de vente, entretenant ainsi le cycle de la spirale inflationniste.

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« Je comprends que les clients râlent quand ils voient les prix monter, mais encore, on prend sur nous, on est obligé de restreindre nos marges pour ne pas les faire fuir. Aujourd’hui ce sont nous, les TPE et PME du commerce, qui payons le prix fort de l’inflation. On est obligé d’augmenter nos prix pour ne pas mourir », justifie André, gérant d’une boulangerie/pâtisserie, à Fréjus. 41,79% des commerçants qui ont répondu à notre enquête envisagent ainsi d’augmenter leurs prix dans les semaines à venir, pour faire face à la hausse des charges fixes.

inflation
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… Et un mouvement social qui commencent à peser de plus en plus sur l’activité !

Pénalisés par la conjoncture économique, les commerçants doivent également faire face ces dernières semaines à un mouvement social contre la réforme des retraites qui s’éternise, et se fait de plus en plus ressentir sur l’activité. Notamment dans les grandes métropoles, Paris en tête, où les commerçants sont « au bord de l’asphyxie financière », alerte la Fédération des associations de commerçants et artisans parisiens (Facap). « Après tous les événements tragiques que nous avons vécus depuis 5 ans, les gilets jaunes, le covid, l’inflation, les manifs contre le projet de loi retraite et les grèves des éboueurs, la situation est aujourd’hui grave […], Nous recevons des appels de commerçants qui sont au pied du mur ! »

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Les commerçants parisiens ne sont pas les seuls à supporter les conséquentes néfastes pour l’activité des mouvements sociaux. Dans l’ouest de la France, à Nantes et à Rennes particulièrement, les associations de commerçants locales tirent aussi la sonnette d’alarme. « Depuis janvier, la situation empire crescendo. Au début, on pouvait continuer à travailler les jours de grève, mais maintenant, c’est devenu impossible », dénonce ainsi Sara Gangloff, déléguée générale de Plein Centre, l’association des commerçants nantais.

Réforme des retraites
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Une impossibilité de travailler pour les commerçants du centre-ville, qui fait parfois les affaires de ceux installés en périphérie. A l’image d’Elisa, qui tient un salon d’esthétique dans une galerie marchande près de Rennes. « C’est triste à dire, mais depuis le début des grèves mon chiffre d’affaires est en hausse. Pour se rendre chez nous il n’y a pas de problèmes de sécurité, de trafic routier, ni même de stationnement, du coup ça fait venir de nouvelles clientes qui auparavant se rendaient en centre-ville, partage-t-elle. Mais je ne pense pas qu’à moi-même, et je suis solidaire des commerçants du centre-ville de Rennes, pour qui la situation n’est pas facile en ce moment », tient elle tout de même à préciser.

Les chiffres clés des grandes enseignes du commerce : Selon la fédération Procos, l’activité des enseignes du commerce spécialisé a terminé le mois de mars avec une très légère hausse de chiffre d’affaires, de +1,9% par rapport à mars 2022. Mais en tenant compte des hausses de prix de vente entre 2022 et 2023, la baisse des volumes vendus est estimée à -3% sur un an. Culture-jouet-cadeaux (-5%), habillement (-1,1%), chaussure (-2,2%) et sport (-2,5%) connaissent notamment une baisse de chiffre d’affaires entre mars 2022 et mars 2023. Seuls la beauté-santé (+7,9%), la restauration, l’alimentaire spécialisé (+3,5%) et l’équipement de la maison (+1,9%) ont un chiffre d’affaires en augmentation. Des hausses à relativiser, puisque essentiellement tirées par l’inflation, les volumes de ventes étant pour ces secteurs eux aussi en baisse…

Tout miser sur la saison printanière et estivale

Dans ce contexte pour le moins difficile, une majorité de commerçants se montrent sans surprise plutôt pessimistes (54,50%) sur les perspectives d’activité pour les semaines et mois à venir. Quand 36,37% se disent « juste confiants ».

activité 2023
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Seuls 5,25% se montrent optimistes, sur les quelques 4 578 réponses obtenues de commerçants. A l’instar de Marc, gérant d’un bar/restaurant à Toulouse. « C’est dur de rester optimiste alors que l’on vient d’enchainer les gilets jaunes, le covid et la crise inflationniste, mais je me dis qu’à un moment donné ça va se tasser. Je suis convaincu que dès que l’inflation va ralentir, les clients vont de nouveau se faire plaisir, et peut être même dès les semaines à venir avec les week-ends prolongés de mai », espère-t-il.

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Un message d’espoir auquel veut aussi croire Mickael, gérant d’un concept store mode/beauté à Nîmes. « Je préfère voir les opportunités qui s’offrent à nous. Par exemple le numérique, qui peut aussi nous profiter à nous les indépendants, à condition d’y mettre les moyens. Si je prends mon cas personnel, ma boutique en ligne est en croissance, et certes ça ne compense pas encore la perte d’activité du magasin physique, mais au moins ça donne du baume au cœur et me motive pour l’avenir », partage-t-il. Si le numérique ne pourra en effet pas combler toute la perte d’activité, il n’en reste pas moins une piste à davantage explorer pour les indépendants. En ces temps difficiles pour l’activité, aucun canal de vente supplémentaire n’est à négliger !


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