Les salariés d’Amazon en grève pour dénoncer leurs conditions de travail

Des milliers de salariés d’Amazon à travers le monde se sont mis en grève lundi dernier, à l’occasion des promotions « Prime Day », afin de dénoncer la pénibilité de leurs conditions de travail.

Plusieurs milliers de salariés d’Amazon, en Europe et aux Etats-Unis, ont profité de la journée de promotion « Prime Day » du lundi 15 juillet 2019 pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis de leurs conditions de travail. Et ce alors même que le géant du e-commerce a publié en début d’année des résultats records, avec un chiffre d’affaires de près de 233 milliards de dollars, en hausse de 31 % par rapport à celui de 2017, ainsi qu’un bénéfice net qui a plus que triplé, à 10,1 milliards de dollars !

C’est en Allemagne que la mobilisation a été la plus importante, avec plus de 2 000 salariés répartis sur les 7 sept sites d’Amazon dans le pays. Aux Etats-Unis, les salariés d’un entrepôt situé dans le Minnesota ont également saisi l’occasion de cette journée de promotion pour faire entendre leurs revendications, en faisant grève sur une période de six heures lors du démarrage de l’événement. Des mouvements de grèves ont également été observés au Royaume-Uni, en Espagne, en Pologne mais aussi en France sur le site de Lauwin-Planque, dans le nord du pays.

Stress, surveillance des salariés, suppression des pauses…

Pour justifier cette journée de mobilisation, les salariés d’Amazon ont tous dénoncé l’extrême pénibilité de leurs conditions de travail. « Amazon offre ces rabais aux clients aux dépens des salaires de ses propres employés et en fuyant les négociations collectives », a ainsi déclaré à l’AFP Orhan Akman, du syndicat Verdi, la première centrale du secteur tertiaire en Allemagne. Mêmes son de cloche outre-Atlantique : « nous sommes des humains, pas des robots. » « Nous créons beaucoup de richesse pour Amazon, mais ils ne nous traitent pas avec le respect et la dignité que nous méritons », s’est fendu dans un communiqué Safiyo Mohamed, l’un des grévistes américain.

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« Nous avons reçu des informations horrifiantes sur des employés obligés d’uriner dans des bouteilles en plastique faute de pouvoir aller aux toilettes ou sur des femmes enceintes forcées de rester debout et certaines visées par des licenciements », retranscrit à son tour dans un communiqué le syndicat britannique GMB. Tous déplorent des cadences de travail trop élevées, la suppression répétées des pauses ainsi que le système du tracking (contrôle du temps de travail et des performances), assimilé à de la surveillance accrue des salariés. Dans ce contexte, les employés de la firme américaine appellent à la mise en place de conventions collectives et à l’instauration d’un vrai dialogue social avec la direction.

Des conditions de travail exécrables qui devraient aussi interpeller certains élus prompt à dérouler le tapis à l’ogre de Seattle, en faisant miroiter de sacro-saintes créations d’emplois. Celles-là même qui détruiront des emplois qualifiés au sein de nos régions, seuls à même de créer de la valeur ajouté et de générer des impôts, quand l’Amazon déverse lui ses profits dans les paradis fiscaux.

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