Nouvelle hausse des faillites dans le commerce au 1er trimestre 2023
En hausse de 43,6% sur un an, les défaillances d’entreprises renouent avec les niveaux d’avant crise sanitaire. Mais certains secteurs d’activités sont beaucoup plus touchés. C’est le cas notamment de nombreux secteurs du commerce, mais aussi de l’hôtellerie/restauration.
Après être tombées à des seuils historiquement bas en 2020 et 2021, et dans une certaine mesure en 2022, les défaillances retrouvent désormais leurs niveaux d’avant crise sanitaire. C’est en tout cas le constat fait par le cabinet Altares, qui vient de publier les chiffres des défaillances d’entreprises au 1er trimestre 2023, tous secteurs d’activité confondus. « Avec 14 317 procédures collectives ouvertes depuis le début de l’année, le niveau des défaillances augmente de près de 44% par rapport au 1er trimestre 2022 », détaille ainsi Altares.
Une forte hausse qui s’explique par un niveau de défaillance assez bas au 1er trimestre 2022, période durant laquelle un certain nombre de dispositifs de soutien aux entreprises, mis en place pendant la crise sanitaire, étaient toujours en place.
Les défaillances d’entreprises au 1er trimestre 2023 sont ainsi assez proches des 14 146 procédures collectives enregistrées au 1er trimestre 2019 (voir ci-dessous). Dans cet ensemble, certains secteurs d’activité, notamment le commerce et l’hôtellerie-restauration, apparaissent en revanche bien plus impactés. Des disparités que l’on retrouve également sur le plan géographique, avec des régions plus touchées que d’autres par ce rebond des défaillances d’entreprises.
Les défaillances en forte augmentation dans le commerce et la restauration !
Si l’on s’intéresse spécifiquement aux entreprises du commerce et de la restauration, les chiffres des défaillances d’entreprises sont ainsi supérieurs dans l’ensemble à la moyenne nationale, et dépassent même pour certains les niveaux d’avant crise sanitaire. Le commerce de détail alimentaire par exemple (boulangeries-pâtisseries, boucheries, charcuteries…) souffre particulièrement (+60% de défaillances vs 1er trimestre 2022) et s’approche ainsi des défaillances enregistrées en 2017. Il en est de même pour les magasins multi-rayons (épiceries, superettes, supermarchés), pour lesquels le niveau de défaillance est supérieur à celui observé en 2017 (+47% vs 1er trimestre 2022). La vente hors magasin (+41%) retrouve quant à elle sa sinistralité de début 2018. Il s’agit pour l’essentiel de ventes sur les marchés et sur les plateformes.
En revanche, et même si les tendances restent fortes, le niveau des défaillances reste en-dessous de 2019 dans le sport & loisirs (+70% de défaillances vs 1er trimestre 2022), le commerce d’habillement (+66%) en dépit des défauts de plusieurs grandes enseignes, le soin de la personne & optique (+55%), ou encore la coiffure et l’esthétique (+44%).
Dans l’hôtellerie/restauration, les chiffres sont quant à eux plus inquiétants. Le secteur de la restauration (1669 défaillances ; +62% vs 1er trimestre 2022) enregistre ainsi son pire volume de défaillances depuis 2016 (1750). En restauration traditionnelle, l’évolution est encore forte (902 défaillances ; +50% vs 1er trimestre 2022) mais semble un peu ralentir par rapport aux trimestres précédents. En revanche, la tendance reste vive en restauration rapide (699 défaillances ; +80%).
Les débits de boisson (286 défaillances ; +42%) conservent de leur côté un niveau de défauts en dessous de celui de début 2019. Quant à l’hébergement (112 défaillances ; +58%), il retrouve son niveau du premier trimestre 2019.
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Des régions plus épargnées que d’autres
Sur le plan régional, des disparités importantes apparaissent également. Dans cinq régions, le niveau des défaillances au 1er trimestre 2023 dépasse ainsi celui de début 2018. La Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie enregistrent environ 1320 ouvertures de procédures chacune, un nombre en hausse de respectivement +55% et +48% sur un an, et désormais supérieur aux 1260 défauts enregistrés début 2018.
De même dans les Hauts-de-France, la barre du millier de défaillances (1173 ; +40% vs 1er trimestre 2022) a là aussi été franchie pour la première fois depuis début 2019. C’est également le cas des Pays-de-la-Loire (636 défaillances ; +48%) et de la Bourgogne-Franche-Comté (526 défaillances ; +45%), qui dépassent d’une quinzaine d’unités les valeurs de début 2018. Enfin en Auvergne-Rhône-Alpes, la barre des 1700 défauts est atteinte (+48% vs 1er trimestre 2022), soit une centaine de plus que début 2019 et seulement une dizaine de moins que début 2018.
Dans les autres régions, la situation se stabilise quelque peu par rapport à la période d’avant crise sanitaire. En Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte-D’azur et Centre-Val-de-Loire, le nombre de défaillances d’entreprises enregistré ces trois premiers mois est ainsi légèrement au-dessus des valeurs de début 2019.
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La Bretagne (560 défaillances ; +54% vs 1er trimestre 2022) est proche du référentiel de 2019 (573), tandis que la Normandie (549 ; +43%) et le Grand-Est (1026 ; +38%) en sont encore éloignés (respectivement 619 et 1182). A noter enfin qu’en Corse, le nombre de défaillances a plus que doublé (+120%) début 2023, mais avec 88 défaillances, la région est à peine au-dessus du niveau de 2020.
Quelle est la situation de l’Outre-Mer ? La Guadeloupe (- 18% vs 1er trimestre 2022) et la Martinique (-4 %) sont dans le vert sur ce premier trimestre 2023. Le nombre de défauts augmente en revanche en Guyane (+22%) et à la Réunion (+31%). A noter tout de même qu’aucune de ces collectivités n’est encore revenue à ses niveaux de défauts de début 2019.
Vers une forte hausse des faillites en 2023 ?
Dans un contexte économique toujours compliqué pour les entreprises françaises, notamment dans le secteur du commerce, le cabinet Altares se montre assez pessimiste quant à l’évolution de la situation dans les mois à venir.
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« Ralentissement économique, inflation, trésoreries qui s’essoufflent, accès au financement plus compliqué… Autant de risques de fragiliser davantage les entreprises les plus faibles, analyse Thierry Millon, directeur des études chez Altares. Plus qu’une normalisation c’est à un fort rebond des défaillances d’entreprises que notre économie doit faire face. Le retour à la situation avant Covid est déjà là, c’est désormais 2018 et ses 55 000 défauts qui est en ligne de mire », conclut-il. Affaire à suivre de près donc…
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Oui surtout quand on vient de prendre 250% d augmentation sur l électricité engie avec 2 ans de contrat pour une tpe. Bientôt la clé sous la porte alors que mon établissement était sain pendant 11 ans. Que fait le gouvernement pour nous? Rien
Dejas pour les petits commerces faudrait que les communes jouent le jeu moi la mairie est propriétaire et mme le maire pense a l argent qui rentre et s en moque si on peut tenir ou pas moi la fermeture et proche
l’Occitanie se sont 2 régions Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon pas du tout complémentaires. la situation est peut-être différente dans ces 2 régions réunies pour que le rassemblement national n’ait pas une région..