Couvre-feu : des milliers de commerçants menacés de faillite !

Les restrictions annoncées mercredi 14 octobre par le Président de la République, complétées par les nouvelles annonces du Premier Ministre ce jeudi 22 octobre portent un nouveau coup de massue à de nombreux secteurs du commerce.

Bruno Manuel a photographié en 2019 des façades de commerces fermés, certains depuis des décennies. En France, en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas et en Espagne.

C’était redouté par de nombreux commerçants, c’est désormais acté, en plus de l’ensemble de la région Ile-de-France, et les métropoles de Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse, déjà soumises soumises à un couvre-feu depuis le samedi 17 novembre, 38 nouveaux départements vont basculer en couvre-feu à partir de ce samedi 24 novembre.

Un couvre feu synonyme de fermeture pour nombre d’établissements (bars, restaurants, théâtres, cinémas…), à un moment de la journée où se fait l’essentiel de l’activité. Dans ce contexte, nombre d’entreprises n’auront guère d’autre choix que de fermer leur porte, étant donné que le maintien d’une semi-activité pourra dans certains cas être plus couteux que de tirer le rideau. « Cette nouvelle contrainte horaire qui condamne le service du soir, a pour conséquence pure et simple d’obliger nos restaurants à fermer », a d’ailleurs dénoncé le Groupement National des Indépendants (GNI).

Or, les bars, restaurants, théâtres et cinémas sont aujourd’hui les premières locomotives des centres-villes. Quand leur activité est réduite à néant, l’impact est conséquent sur la fréquentation des autres commerces. Pour les aider à survivre les dispositifs de soutien ont été renforcés, mais cela ne change que très peu la donne. D’autant que les petites entreprises qui enregistrent depuis maintenant plus de 6 mois des baisses d’activités de 30 à 40 % sont toujours exclues de ces dispositifs. Or, quasiment aucune entreprise ne peut éviter la faillite (et les licenciements qui vont avec) face à de telles baisses répétées de chiffre d’affaires. Et pour celles et ceux qui y sont éligibles, les aides proposées jusqu’à présent ne permettent de sauver l’activité qu’au prix d’un nouvel endettement. De nouvelles dettes qui risquent de servir uniquement à repousser les dates de faillites, sans compter que dans ces conditions, la plupart des indépendants ne pourront pas se verser de revenu décent, voire même de revenu tout court !!

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Dans ce contexte, il est aisé de comprendre que plusieurs milliers d’entreprises (et surtout des TPE et PME) ne pourront pas survivre à cette crise, qui ne connait aucun précédent. La promesse d’Emmanuel Macron au soir de l’annonce du confinement le 17 mars 2020, assurant « qu’aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillites », ne pourra être tenue.

Sauvons nos commerces de proximité !

Face à la baisse prolongée de l’activité, qui risque de se poursuivre pendant encore de nombreux mois, les dispositifs annoncés le 15 octobre par le gouvernement ne sont pas suffisants ! Il il est essentiel que de nouvelles mesures fortes soient prises, a savoir notamment :

  • La possibilité de négocier à la baisse le montant des loyers commerciaux
  • La prise en charge partielle de la perte d’exploitation
  • L’abaissement des seuils de perte de CA pour être éligible au fonds de solidarité (actuellement celui-ci est fixé à 50 % de baisse de CA, il faudrait qu’il soit abaissé à au minimum -30 %). 

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Si les mesures nécessaires ne sont pas adoptées sur au moins l’un de ces 3 points d’ici les prochaines semaines, nous ferons face à une vague de faillites sans précédant dans le commerce.  C’est en ce sens que nous vous invitons à signer et à partager massivement la pétition que nous avons lancée pour défendre les commerçants indépendants. La précédente mobilisation que nous avons menée sur l’annulation des charges a porté ses fruits, nous pouvons en faire de même aujourd’hui, à condition d’une forte participation.

Partagez et signez la pétition en cliquant ici.

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