L’absentéisme au travail a très fortement augmenté en 10 ans !
Le nombre moyen de jours d’absence par an et par salarié a augmenté de 75% depuis 2011 ! Une véritable problématique pour les chefs d’entreprises, et notamment les commerçants, particulièrement concernés par ce phénomène.
Déjà pénalisées par les difficultés de recrutement, les entreprises font également face aujourd’hui à un absentéisme au travail en forte hausse. « J’emploie 19 personnes dans mon établissement de restauration, et presque chaque semaine je suis confronté à ce problème d’absences répétées. Un coup c’est l’un qui a mal à la tête, un autre jour c’est l’autre qui a mal au bras, ou encore une nouvelle recrue qui fait un burn out au bout de deux mois, ça devient de plus en plus usant à gérer au quotidien », partage Stéphane, gérant d’un bar/restaurant à Marseille.
Un témoignage qui fait écho pour de nombreux commerçants, qui sont de plus en plus nombreux à faire face à ce problème. « J’ai l’impression que ça s’est aggravé ces dernières années, à tel point que certains ne prennent même plus la peine de justifier leurs absences », regrette Elodie, gérante d’un salon de coiffure à Calais. Les chiffres sont là pour l’attester. D’après les résultats du baromètre annuel réalisé par Ayming et AG2R la mondiale, le nombre moyen de jours d’absence par an et par salarié a augmenté de 75% depuis 2011 ! Il y a 12 ans, les salariés s’absentaient ainsi en moyenne 14 jours/an, contre 24,5 jours/an en 2022.
Lire aussi : 8 conseils pour recruter et améliorer l’efficacité de son personnel (Part.1)
« Depuis la création du baromètre en 2008, le taux d’absentéisme et les jours moyens d’absence par an et par salarié suivent une tendance générale à la hausse », confirment les auteurs de l’étude. Poursuivant par ailleurs : « Pour la population active française, qui compte environ 22 millions de salariés en CDI, cela représenterait en moyenne plus de 1,5 million de collaborateurs absents toute l’année ». Le coût de l’absentéisme en France est quant à lui évalué à plus de 100 milliards d’euros par an !
Nombre moyen de jours d’absence par an et par salarié, dans le secteur privé
Quelles solutions pour les chefs d’entreprises ?
Face à cette lame de fond qui pénalise de plus en plus les entreprises, il est impératif de prendre des mesures adéquates. Et de savoir manier habilement la carotte et le bâton. Léonie, qui gère une franchise dans le prêt-à-porter féminin à Toulouse, et emploie 12 personnes, a ainsi réussi à faire baisser l’absentéisme en récompensant la présence au travail. « Il y a 3 ans, j’ai décidé de mettre en place une prime d’intéressement basée sur le présentiel, et rapidement j’ai pu constater que ceux qui avaient tendance à s’absenter pour les petits soucis de la vie que nous avons tous (enfants malades, rendez-vous personnels…) se sont mis à trouver des solutions », explique-t-elle.
En parallèle, elle a aussi décidé d’être proactive lors de chaque absence injustifiée. « C’est quelque chose que je ne laisse plus du tout passer. Si il ou elle n’a pas de justificatif, je n’hésite pas à prendre des sanctions en fonction de la situation. L’année dernière, j’ai même décidé de licencier pour faute grave une de mes salariées qui s’absentait régulièrement sans justificatif. Cela n’a pas été simple, il a fallu respecter une procédure assez longue pour être sûr que je sois bien dans mon droit, mais l’avantage c’est que cela a mis un coup de pression à l’ensemble de mon équipe », poursuit elle.
Lire aussi : Comment faire face aux arrêts maladies à répétition d’un salarié ?
Avant de sanctionner, Sarah, consultante en ressource humaine, recommande de son côté de parvenir à trouver une issue par le dialogue. « Un salarié qui s’absente régulièrement est souvent une personne qui a perdu de la motivation, il faut réussir à la remobiliser, chercher à comprendre pourquoi elle s’absente aussi souvent et tenter de trouver une solution par le dialogue, c’est aussi ça le rôle d’un chef d’entreprise. Après, bien entendu, si la personne fait preuve de mauvaise foi, il faut rapidement prendre les devants et sanctionner », conclut-elle.
Le cas échéant, il est vivement recommandé de vous faire accompagner par un professionnel, que ce soit un avocat spécialisé dans le droit du travail, votre cabinet comptable ou vous pouvez également vous rapprocher de votre syndicat professionnel.
Restez informés de l’actu pour les commerçants et indépendants :
Cet article vous a été offert !
Abonnez-vous et soutenez le média qui défend les commerçants indépendants.
Je m’abonne
