Faillites en cascade dans le commerce et la restauration !
La France a enregistré la plus forte hausse de défaillances d’entreprises de son histoire ! Les entreprises du commerce et de la restauration sont particulièrement touchées.
Après deux années d’accalmie sur le front des défaillances d’entreprises, grâce aux nombreux dispositifs de soutien mis en place par l’Etat en raison de la crise sanitaire, les défaillances d’entreprises sont logiquement reparties à la hausse l’année dernière. « Avec 42 500 procédures ouvertes sur 2022, le nombre de défaillances accuse une hausse exceptionnelle de près de 50% par rapport à 2021, un taux jamais observé auparavant », explique ainsi le cabinet Altares, qui vient de publier une étude complète sur la question.
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A noter tout de même que le nombre global de procédures reste inférieur de 10 000 par rapport au niveau d’avant crise sanitaire, en 2019. Mais certains secteurs d’activité apparaissent cependant bien plus impactés que d’autres, et c’est notamment le cas pour les entreprises du commerce et de la restauration. « Restauration, maçonnerie, boulangerie, coiffure et cafés concentrent 20% des défaillances », constate Altares. Des disparités que l’on retrouve également sur le plan territorial, avec certaines régions bien plus impactées que d’autres.
Les défaillances en nette augmentation dans le commerce et la restauration !
Si l’on s’intéresse spécifiquement aux entreprises du commerce et de la restauration, les seuils de défaillance d’avant crise sanitaire ont ainsi été dépassés en 2022 pour nombre de secteurs d’activité. Les magasins multi-rayons par exemple, où l’on retrouve des épiceries, des superettes et des supermarchés, ont vu leur pourcentage de faillites augmenter de 85% en 2022 ! Une forte hausse qui touche également le détail alimentaire (boucherie, poissonnerie, fruits et légumes), avec des défaillances en augmentation de 76,2%, mais aussi le commerce d’habillement (+70,2%), le sport et loisirs (+84,3%), ou encore les salons de coiffure et les instituts de beauté (+87,9%).
Statistiques des défaillances par tranche d’âge
Dans la restauration, les chiffres sont encore plus inquiétants, en hausse de 112,7% par rapport à 2021 ! « 2473 restaurateurs traditionnels (+ 119,8%) et 1787 établissements de restauration rapide (+109%) sont entrés en procédure ainsi que 803 débits de boisson (+101,3%). L’hébergement résiste mieux (279 ; +23,5%) », détaille le cabinet Altares.
Des régions plus épargnées que d’autres
Sur le plan régional, des disparités importantes apparaissent également, notamment dans les Hauts-de-France, où les ouvertures de procédure flambent en 2022, à +77,1% par rapport à 2021. Une forte augmentation qui touche également l’Occitanie (+67,9 %), la Corse (+65,8%), la Normandie (+64,5%) et la Bretagne (+60%). Cinq autres régions enregistrent de leur côté des augmentations supérieures à +50 %. Il s’agit de l’Auvergne-Rhône-Alpes (+58,4%), de la Nouvelle-Aquitaine (+56,4%), du Centre- Val-de-Loire (+55,3%), les Pays-de-la-Loire (+51,9%), ainsi que la région Grand-Est (+50,9%).
Carte d’évolution des défaillances par région en 2022 vs 2021
A l’inverse, la hausse des procédures est contenue sous les 50% dans 3 régions, la Bourgogne-Franche-Comté (+48,6%), la PACA (+37,9%) et l’Ile-de- France (+35,3 %) qui ferme la marche. A noter tout de même qu’une défaillance sur trois se concentre dans ces deux dernières régions, du fait du vivier économique très important présent au sein de ces territoires.
Vers une forte hausse des faillites en 2023 ?
Dans un contexte économique toujours compliqué pour les entreprises françaises, notamment dans le commerce, le cabinet Altares se montre assez pessimiste quant à l’évolution de la situation dans les mois à venir. « Si le cataclysme n’a pas eu lieu, le rythme est plus soutenu qu’envisagé, faisant craindre un retour aux valeurs d’avant crise plus tôt que prévu. 2019 s’était achevé sur 52 000 défaillances, 2023 pourrait dépasser ce seuil et nous ramener aux valeurs de 2017 au-delà de 55 000. Un nombre certes important mais plutôt raisonnable au regard du contexte très difficile que nous traversons », analyse Thierry Millon, directeur des études chez Altares.
A cela s’ajoute une possible nouvelle augmentation des radiations directes d’entreprises, qui n’ont cessé d’augmenter depuis 2021. Comme l’explique Frédéric Visnovsky, médiateur national du crédit à la Banque de France, la baisse des défaillances observée ces deux dernières années a été en partie compensée par l’explosion des radiations. « Dans ce cas, les structures décident d’arrêter leurs activités avant même la cessation de paiement », décrypte-t-il. 322.000 radiations ont ainsi été enregistrées en 2021 et 360 000 en 2022, contre 187 000 en 2019, selon le Conseil national des greffiers. A noter tout de même que nombre de ces procédures concernait des microentreprises qui venaient tout juste d’être créées.
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La vigilance reste ainsi de mise pour l’ensemble des entreprises françaises, notamment celles qui doivent actuellement faire face à des remboursement de dettes (classiques et/ou PGE) ou auprès des Urssaf. D’où la nécessité de retrouver un niveau d’activité correct en 2023 et surtout un ralentissement de l’inflation, après une année 2022 pour le moins compliquée…
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Il était évident que nous allions droit dans le mur à la sortie des confinements. Il ne fallait pas grand chose pour rendre les gens encore plus individualistes, les entreprises ont trouvé leurs avantages à mettre les gens en télétravail et ne reviendront pas en arrière, les prix explosent pour toutes les matières premières, les “gestes généreux” de report de charges nous retombent dessus alors qu’il n’y a plus de dynamique de consommation, c’est simple, après 18 ans d’activités, je suis à quelques semaines du dépôt de bilan et je risque de me retrouver à la rue à 55 ans… Lire la suite »
j’ai deux commerces à Paris , et ai vu ma note EDF augmentée de 3 fois malgré le plafonnement , je me demande également si je ne vais pas fermer le rideau , on se sent vraiment seul
Je n’ai jamais vu cela depuis 15j, en 47 ans de commerce.,
personne dans les rues, personne dans les commerces grands ou petits
C’était prévisible non? C’est toujours une catastrophe humaine que de voir un commerce fermer mais tous les acteurs du commerce n’abordent pas la question par le bon bout
les commerces indépendants sont voués à la fermeture, (même les CBD shop) à moyen terme : nous sommes un modèle dépassé ; ce qui intéresse les français, c’est amazon et le moins cher que moins cher, et les centre commerciaux le weekend pour se promener et éventuellement manger une gaufre. Alors aller en centre ville, là ou les maires font tout pour rendre l’accès impossible et où les gens essaient encore de bosser pour gagner leur vie (et donc avoir une marge), ça n’a aucun interet pour eux…
Et dire qu’il a des indépendants qui achètent sur Amzon et qui n’ont toujours pas compris le problème…
“En 2016, deux universitaires de l’université d’Oxford sont arrivés à la conclusion que jusqu’à 86% des emplois dans les restaurants, 75% des emplois dans le commerce de détail et 59% des emplois dans le secteur du divertissement pourraient être automatisés d’ici 2035”.
Source : Livre “la grande réinitialisation” de Klaus Schwab
Notre futur est dans ce bouquin…
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