Augmentation des coûts : Les entreprises sous pression !

Augmentation du coût de l’énergie, des matières premières, des salaires, des loyers… Les entreprises françaises font face ces derniers mois à une augmentation massive de leurs charges fixes, qui pénalisent leur capacité à investir. Face à cette problématique cruciale, les fédérations du commerce tirent la sonnette d’alarme !

hausse des coûts des entreprises
.

Les temps actuels sont difficiles pour les acteurs du commerce, et les mois qui ont passé ont confirmé cette mauvaise passe. Après une baisse d’activité de 4,2% en septembre, le chiffre d’affaires des commerçants s’est de nouveau contracté de 1,5% en valeur en octobre. Et si les prémices d’un rebond d’activité se sont fait ressentir à la mi-octobre, notamment dû à l’arrivée d’une météo plus automnale, ce rebond reste pour le moment trop timide face à l’augmentation des coûts que connaissent actuellement les entreprises françaises, et particulièrement dans le commerce.

L’inflation pèse durement sur les commerçants

L’inflation, qui se maintient encore aujourd’hui à un niveau élevé, constitue une double peine pour les commerçants : les consommateurs, voyant leur pouvoir d’achat diminuer, restreignent leurs dépenses, et dans le même temps les charges fixes ne cessent d’augmenter. C’est particulièrement le cas de certains postes, comme l’énergie, avec des prix qui ont doublé, parfois même triplé par rapport aux années précédentes. Et même si le bouclier tarifaire a permis de préserver les trésoreries de nombreuses TPE, toutes n’ont pas pu en bénéficier, notamment dans les secteurs de la boulangerie ou l’hôtellerie/restauration. « On a 15 % d’entreprises qui ont renégocié leurs contrats d’énergie au pire moment, et qui se trouvent liées à un tarif quatre fois plus élevé que l’actuel. Si on ne fait rien, ces entreprises partent tout droit vers la défaillance », alarme ainsi dans les colonnes du Figaro, Franck Trouet, délégué général du Groupement des hôtelleries & restaurations de France. D’autant qu’à cela s’est ajouté une augmentation conséquente du coût des matières premières, contraignant les professionnels à rogner une nouvelle fois sur des marges déjà réduites…

Lire aussi : Accord entre EDF et l’État : vers une augmentation des prix de l’électricité ?

Ajoutez à cela une augmentation conséquente des loyers commerciaux, malgré le plafonnement qui protège uniquement les TPE et PME, des salaires (le smic net ayant augmenté à 4 reprises depuis janvier 2022), et à présent le remboursement des prêts garantis par l’Etat (PGE), contractés durant la crise sanitaire… Autant d’éléments qui brident la capacité des entreprises à investir, et ainsi à se développer.

Accompagner les acteurs économiques dans leur transformation

Dans ce contexte, les syndicats patronaux et fédérations du commerce tirent la sonnette d’alarme. « Il est impératif de réagir face à la crise et à l’inflation en cours. Ensemble, nous voulons faire entendre notre voix et défendre nos commerces, nos emplois, et nos communautés. Nous appelons l’Etat à prendre des mesures immédiates pour préserver l’avenir de nos commerces », lance ainsi la confédération des commerçants de France (CDF).

Un appel repris par la fédération du commerce spécialisé Procos, qui interpelle également les pouvoirs publics sur la nécessité de ne pas alourdir les contraintes réglementaires et administratives pesant sur les entreprises. Le projet européen de réduire les délais de paiement, de 45 à 30 jours, inquiète par exemple particulièrement. « C’est augmenter considérablement les besoins de trésorerie des entreprises. Insupportable », dénonce Procos. « Nous évaluons ces besoins entre 25 et 30 milliards d’euros rien que pour les commerçants français, et 130 milliards d’euros pour les entreprises européennes du commerce. C’est d’autant plus délirant que cette réforme intervient à un moment où les taux remontent, abonde Jacques Creyssel, le délégué général de la fédération du commerce et de la distribution (FCD). C’est simple, la plus grande partie des marges y passerait, et certains secteurs déjà fragilisés, comme l’habillement, n’y résisteraient pas ». Le secteur du jouet, également, pâtirait d’une réglementation aussi contraignante, alors même que les délais de paiement varient actuellement entre 75 et 95 jours dans la filière.

Lire aussi : Délais de paiement : La Fédération Nationale de l’Habillement demande d’introduire de la souplesse dans la nouvelle réglementation

Autre point d’inquiétude, les travaux administratifs actuels du côté des consommations d’énergie des points de vente, avec des nouvelles réglementations envisagées. « Un local de commerce ne fonctionne pas comme des bureaux ou de la logistique. Bien entendu, il faut réduire la consommation d’énergie. Tout le monde le souhaite, mais dans le respect des spécificités des métiers des commerçants. Espérons que les projets administratifs visant à fixer des consommations énergétiques totalement inadaptées soient réétudiés », justifie Procos.

Un appel à davantage de souplesse qui semble avoir été entendu. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, et la ministre déléguée chargée des PME, de l’artisanat et du commerce, Olivia Grégoire, ont accueilli le 15 novembre une cinquantaine de fédérations professionnelles et de parlementaires, pour ce qui a été qualifié de « rencontres de la simplification ». L’objectif était que chacun des acteurs vienne « avec une ou deux mesures essentielles pour réduire le poids des normes », explique Bercy. D’ici à la fin de l’année, toutes les fédérations auront le temps de faire leurs propres propositions assure le ministère de l’économie et des finances. Reste à savoir si elles seront suffisamment entendues, et surtout suivies d’effets concrets pour les commerçants. « A quand un discours du type “La France est fière de son commerce”, comme on l’entend actuellement à propos de l’industrie ? », revendique Procos. L’appel est lancé !

Restez informés de l’actu pour les commerçants et indépendants :

  Cet article vous a été offert !
Abonnez-vous et soutenez le média qui défend les commerçants indépendants.

Je m’abonne