70% des commerçants font face à une baisse d’activité !
Après un été en demi-teinte, une majorité de commerçants indépendants connaissent un véritable trou d’activité depuis la rentrée, dans un contexte d’inflation continue. Et les prochains mois s’annoncent très incertains…
« J’ai l’impression de me répéter, mais cette rentrée 2022 est vraiment catastrophique. Déjà que la saison estivale n’avait pas été reluisante, mais là entre les prix de l’alimentaire et de l’énergie qui explosent, on tire vraiment la langue ! » Ce témoignage de Rose, gérante d’une boutique de lingerie à Amiens, résume bien les nombreux témoignages de commerçants reçus suite à la publication la semaine dernière de notre sondage sur l’activité du commerce indépendant au mois de septembre.
Au global, plus de 70% des répondants estiment ainsi que leur niveau d’activité a diminué en comparaison à septembre 2021, une baisse supérieure à 30% pour plus de 16% d’entre eux ! Quand seulement 12,5% considèrent à l’inverse que leur chiffre d’affaires est en hausse, et 15,38% qu’il est stable.
L’inflation et la hausse des coûts dans le viseur
Principale cause mise en avant pour expliquer cette baisse significative de l’activité, l’inflation qui se maintient toujours à des niveaux élevés. En septembre 2022, les prix à la consommation ont ainsi grimpé de 5,6% sur un an, avec certains postes qui ont particulièrement augmenté, notamment l’alimentaire (+7,59% selon le cabinet NielsenIQ). Et les perspectives pour l’avenir ne sont guère rassurantes, puisque plusieurs spécialistes de la question estiment que cette hausse des prix alimentaires pourrait atteindre les +10% en fin d’année ! Conséquence directe, ce sont désormais 12 millions de ménages français qui se disent fragilisés par la hausse des prix, soit 41% d’entre eux. Une augmentation de 7 millions de foyers en à peine un an.
Lire aussi : Inflation : Une majorité de Français vont changer leur façon de consommer
Dans ce contexte, les commerçants du secteur alimentaire, plutôt épargnés dans l’ensemble depuis le début de la pandémie par la baisse d’activité, ressentent de plus en plus les effets de la crise. « On a perdu des habitués ces dernières semaines. D’autres continuent toujours à venir chez nous mais réduisent leurs commandes, et achètent le reste dans la grande distribution où les prix sont moins élevés », partage ainsi Fabrice, artisan boucher à Toulon. Dans le détail, l’étude de NielsenIQ montre que la boucherie est à -10,6%, la poissonnerie à -6,8%, le fromage à -6,3%. Les fruits et légumes (-3,7%) et la charcuterie (-3%) résistent un peu mieux, mais sont eux aussi en recul.
Plus généralement, ce sont l’ensemble des commerçants, tous secteurs d’activité confondus, qui font aujourd’hui grise mine, même si certains parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu, grâce notamment à leurs ventes en ligne (lire à ce sujet : Les ventes en ligne des commerçants français se portent bien !)
Une situation difficile qui ne devrait pas s’améliorer dans les semaines et mois à venir, d’autant que la hausse des coûts contraint une majorité de commerçants (60%) à procéder à une augmentation de leurs prix de vente. « On a plus le choix, non seulement le prix des matières premières ne cesse de grimper, mais c’est sans compter celui de l’électricité et du gaz qui atteignent des sommets. Quand j’entends certains clients nous faire des remarques parce que l’on a augmenté nos plats de 1,50€, je me dis qu’ils n’ont pas conscience de l’augmentation de nos coûts ! », s’emporte Stéphane, gérant d’un bar/restaurant à Lyon. « Ces hausses de coûts mettent en péril de nombreux magasins existants, leurs emplois ainsi que les projets d’investissements des entreprises », confirme l’Alliance du Commerce, qui milite auprès des pouvoirs publics pour « faire baisser rapidement les tarifs de l’électricité au niveau européen ».
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Quid des mois à venir ?
Le contexte conjoncturel qui ne semble pas parti pour s’améliorer, du moins à court terme, n’est pas de nature à rassurer les commerçants sur le niveau d’activité pour les mois à venir. 63,28% des répondants se déclarent ainsi “pessimistes” à ce sujet, en augmentation de plus de 7 points par rapport à la précédente consultation du mois dernier. Pour seulement un peu moins de 3% d’optimistes (-1 point) et 28% qui se disent “justes confiants” (-6 points).
Face à cette situation, le gouvernement veut rassurer, en expliquant que les entreprises dont les coûts flambent bénéficieront toujours du soutien de l’Etat, via notamment le plan de résilience. Mais se montre à la fois ferme, « le quoiqu’il en coûte, c’est terminé. On assume de sortir de cet arrosage très large pour aller vers des aides très ciblées », explique Bercy. Les prochains mois s’annoncent donc difficiles, tout autant du moins que les précédents…
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C’est le chat qui se mord la queue. Malheureusement augmenter les prix ne résoudra pas le problème, au contraire.
chez nous , l’expression est : le serpent qui se mord la queue
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