Près de 19 000 commerçants ont perdu leur emploi en 2023 !
D’après les derniers chiffres publiés par l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, 51 555 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi en 2023. Un chiffre en augmentation de 33,3% sur un an, et qui touche particulièrement les commerçants, mais aussi l’hôtellerie/restauration et les agents immobiliers.
La mauvaise conjoncture économique actuelle, marquée par une inflation toujours soutenue (+3% en février 2024), impacte particulièrement les chefs d’entreprises. 51 555 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi en 2023, « c’est 12 800 femmes et hommes de plus qu’en 2022, soit +33,3% sur un an », selon l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’association GSC et du groupe Altares. En moyenne, ce sont ainsi 141 entrepreneurs qui perdent leur emploi chaque jour…
« Les chiffres de 2023 sont très alarmants, mais malheureusement peu surprenants. Hausse des taux d’intérêt, surendettement des entreprises, fin des aides Covid et du moratoire de l’Urssaf… de nombreux indicateurs laissaient craindre une accélération des liquidations judiciaires en France avec des pertes d’emploi importantes à la clé », analyse Anthony Streicher, Président de l’Association GSC.
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Les TPE particulièrement impactées
Les données détaillées de l’étude montrent que ce sont principalement les chefs entreprises de petites structures qui sont les plus touchées par ce phénomène. Plus de 9 pertes d’emploi sur 10 concernent ainsi des dirigeants à la tête d’entreprises de moins de 5 salariés. De même, « près de 8 entrepreneurs sur 10 touchés (22 924 femmes et hommes) se trouvaient à la tête d’une entreprise dont le chiffre d’affaires était inférieur à 500 000 euros, confirmant la plus grande vulnérabilité des petites structures. À l’inverse, seuls 429 chefs d’entreprise déclaraient un chiffre d’affaires supérieur à 5 millions d’euros », constate l’étude de l’Observatoire de l’emploi.
Les chiffres de cette enquête montrent également que même les structures établies depuis longtemps sont vulnérables en raison des tensions économiques. « En 2023, les dirigeants ayant perdu leur activité étaient à la tête d’une entreprise créée en moyenne il y a 9 ans », détaillent ainsi l’association GSC et le groupe Altares. « Ces TPE sont généralement des structures familiales participant depuis plusieurs années à animer l’économie locale. De santé financière parfois fragile, elles doivent faire face depuis plusieurs mois à une trésorerie qui se dégrade conduisant de plus en plus de dirigeants à devoir solliciter l’accompagnement du tribunal », décrypte Frédéric Barth, directeur général d’Altares
Le commerce et l’hébergement/restauration en difficulté
Au niveau des secteurs d’activité impactés, l’étude constate que la quasi totalité des secteurs d’activité sont concernés par ces défaillances, avec une prépondérance particulière pour les activités liées au secteur de l’immobilier. Les agences immobilières enregistrent ainsi la pire tendance (767 chefs d’entreprise concernés par une perte d’emploi ; +103,4 %). « L’ensemble des activités du bâtiment est également en souffrance et comptabilise à elle seule 10 219 pertes d’emploi », ajoute l’étude.
Les commerçants sont également très touchés (+30,8%), avec une prépondérance pour les activités en lien avec le textile et l’habillement : 1 015 entrepreneurs de ce secteur exerçant dans le commerce de détail ont perdu leur emploi (+52,4%), et 170 dans le commerce de gros (+68,3%). Le secteur de l’hébergement, restauration et débit de boissons connait aussi des difficultés, avec avec 6 964 femmes et hommes qui ont perdu leur emploi en 2023 (+42,7%). « Les activités de restauration concentrent plus des trois quarts des chefs d’entreprise impactés du secteur », précise l’étude.
Pertes d’emploi des chefs d’entreprise par secteur d’activité
Toutes les régions impactées
Dernier point de l’enquête, la comparaison au niveau des régions montre qu’aucun territoire n’est épargné par ces difficultés rencontrées par les entrepreneurs. Certaines régions apparaissent tout de même plus en difficulté que d’autres.
L’Île-de-France notamment est l’un des territoires les plus touchés, après avoir été relativement épargné en 2022, avec 11 359 chefs d’entreprise qui ont perdu leur emploi en 2023 (+36,7%). La hausse des pertes d’emploi est également supérieure à la moyenne nationale en Auvergne-Rhône-Alpes (+38,7%) et en Occitanie (+38,7%). A l’inverse, les Hauts-de-France enregistrent la plus faible évolution en 2023 (+19%), après avoir connu une année 2022 particulièrement compliquée.
Dans ce contexte, et alors même que les chiffres d’activité de ce début d’année 2024 restent toujours mauvais, l’association GSC appellent les entrepreneurs à apporter une vigilance particulièrement importante à la santé financière de leur entreprise, et prendre les mesures nécessaires le plus tôt possible en cas de difficulté. « Depuis deux ans, je ne cesse d’alerter sur cette réalité et sur la nécessité d’informer les chefs d’entreprise sur les solutions perte d’emploi à leur disposition. L’inaction ne doit plus être une option », insiste Anthony Streicher, Président de l’association GSC.
Lire aussi : 10 mesures à mettre en œuvre quand les difficultés apparaissent dans votre entreprise
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Et le gouvernement il en pense quoi pas ; de son pas d’image, par contre un mille feuille d’aide pour les « défavorisés » .Les TPE , par contre elles ne sont pas des défavorisés . Créateurs d’emplois et de stress. Vive l’initiative !!! Pas en France en tout cas aujourd’hui… les jeunes créateurs partez vite à l’étranger . Un conseil.
C’est la Chronique d’une petite mort annoncée !
Elle est où notre ministre des TPE PME son navire coule et nous avec …..
Un tsunami de redressement liquidation d’institution etc…..
Ce gouvernement dézingue tout ce qui est artisanal et TPE comme il a laissé partir les grosses entreprises les TPE n’ont plus de travail
quel gouvernement?
C est normal ces gouvernements successifs préfèrent aider les chômeurs et les RSA que de les mettre au travail. C est ça le problème en France. Beaucoup trop de charges pour payer ces gens là, donc les patrons ne peuvent pas augmenter les salaires comme ils voudraient. Revenons aux fondamentaux. Charges à 24%, donc augmentation de salaire et mettre les chômeurs au travail.
L’incompétence est présente à tous les étages de la filière du commerce, y compris du côté des commerçants, c’est du pain béni pour les grands groupes mondiaux
[…] Au total, ce sont ainsi 164 entrepreneurs qui perdent leur emploi chaque jour, quand la moyenne de 2023, déjà haute, s’établissait à 141 perte d’emploi par […]
il serait pourtant si simple de la part des banques d’étaler les prêts bancaires lorsqu’il ne reste pas grand chose à régler sur du court termes.
Les banques françaises sont de la merde. Elles prêtent qu aux riches et ne favorisent pas les reprises d entreprises.
tout comme les assureurs, les garagistes, les gouvernements, et moi je suis leur général!