Paris Retail Week 2018 – Le commerce s’insère dans le parcours de vie du consommateur

Pour cette prochaine édition du « rendez-vous européen de référence du commerce expérientiel et connecté », Paris Retail Week inaugure l’ère du « Smart phygital ». S’ils sont parfois encore mis en opposition, le commerce physique et le commerce digital doivent agir de concert dans le but d’offrir la meilleure expérience possible au consommateur.

Paris Retail Week
La prochaine édition de Paris Retail Week se déroulera du 10 au 12 septembre 2018.

Regroupant les salons E-commerce Paris et Equipmag, le prochain salon Paris Retail Week qui se tiendra du 10 au 12 septembre 2018 à Paris, porte de Versailles, s’inscrit une nouvelle fois comme LE rendez-vous annuel des professionnels pour échanger, analyser et débattre des tendances du commerce d’aujourd’hui et de demain. Durant trois jours, ce ne sont pas moins de 40 000 professionnels et 800 sociétés qui vont s’exprimer sur le salon, avec des conférences animées par des intervenants de renommée internationale. L’ensemble des thématiques du fonctionnement et de la promotion des magasins & e-boutiques seront abordés avec des zones d’exposition dédiées, mais aussi au moyen d’ateliers solutions, sans oublier les stores tour, histoire de découvrir sur site les boutiques et concepts parisiens particulièrement remarquables.

En attendant septembre, Paris Retail Week nous dévoile une étude intéressante qui démontrent « l’essor d’un nouveau paradigme, que nous appelons Smart Phygital », explique Arnaud Gallet récemment promu à la direction du salon. Une étude réalisée par Havas Paris, en partenariat avec Paris Retail Week, sur un panel de 4 000 consommateurs en France, en Chine et aux États-Unis et montre en effet que « si beaucoup ont cru que le e-commerce balaierait le magasin, c’est un commerce hybride qui émerge entre le on et le off line », analyse David Mingeon, directeur général adjoint d’Havas Paris. Avec le Smart Phygital un nouvel écosystème se met en place afin de répondre au mieux aux attentes des consommateurs, cinq tendances sont identifiées, décryptage de trois d’entre elles.

Passer du parcours d’achat au parcours de vie

C’est un fait, le digital modifie la manière de consommer, quand 59% des Français déclarent qu’ils ont moins envie de passer du temps aux courses, les enseignes multiplient les magasins d’hyper proximité ainsi que les lieux de livraisons, à la maison, au travail et bientôt dans les immeubles au moyen d’armoire connectées. La notion même de shopping doit se réinventer car les trois quarts des Français veulent être libres de pouvoir faire les achats à tout moment et où qu’ils soient : durant leurs loisirs, au travail, chez eux, dans les transports…

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Une tendance observée aussi chez les Américains, tandis que pratiquement tous les Chinois y adhèrent (94%). Si 29% des millénials, préfèrent rester chez eux pour faire des achats en lignes, ils souhaitent à l’instar des autres catégories de consommateurs, privilégier les commerces de proximité et « les formats direct producteurs ». De quoi redonner espoir aux indépendants quand on sait que 41% des Français estiment qu’ils peuvent se passer des magasins physiques…, même si ce sont les hyper et super marchés qui sont moins plébiscités. Bienvenue dans l’ère du Smart Phygital, où l’on passe du caddie au smartphone, tout en bénéficiant d’un volume d’achat bien supérieur à la capacité d’un charriot. Le panier est désormais stocké dans les nuages, on peut le remplir ou le vider à tout moment et directement chez soi, sans passer par la cheminée. Le père Noël en a rêvé, Amazon et consort l’on fait !

L’avènement de l’âge du conversationnel

Fini les objets muets ou émettant d’incessants bips dans nos oreilles dès que le plat est chaud ou lorsque la ceinture de sécurité est déverrouillée… dorénavant nous allons parler aux objets ! Commander ses courses, rechercher un produit ou un service sur le net, ou encore demander conseil. Pour une majorité de Français les assistants personnels, Alexa d’Amazon, Google Homme…, vont faciliter leur vie. Certains millenials les voient même comme un compagnon pour discuter. Aux USA, une des applications les plus recherchée consiste à faire aboyer un chien !

Paris-Retail-Week-Amazon
En 2014 Amazon lance avec l’enceinte connectée Amazon Echo, le premier produit apparenté à un assistant personnel, avant de dévoiler les performances d’Alexa (au centre). Google suivra avec Google Home (à gauche), ainsi qu’Apple avec le HomePod (à droite) et en France Orange propose sa nouvelle enceinte connectée Jingo.

Des assistants qui vont se retrouver également dans le point de vente. Pour éviter par exemple la fastidieuse recherche de la référence des balais d’essuies glaces, il suffira de nommer le modèle de sa voiture, pour obtenir le produit. De plus en plus intelligents, les assistants vont se muer en assistants conversationnels capable de proposer de nouveaux services et d’anticiper nos besoins au point de devenir rien moins que des partenaires de vie nous dit-on. Voire, car le côté intrusif risque de trouver ses limites. Reste qu’il sera aisé pour « notre assistant » d’orienter nos achats… Dépassées les têtes de gondoles, le produit gagnant sera celui qui émergera en tête du moteur de recherche audio. Quelle phrase va prononcer le consommateur lorsqu’il cherche mon produit ? Quels conseils dois-je délivrer ? Quelle somme faut-il allouer pour booster mon audio-référencement ? Un nouveau défi à relever pour le commerce et de nouvelles opportunités de revenus pour les GAFA…

Une consommation éthique durable et saine

86 % des Français estiment que leurs produits quotidiens sont un danger pour leur santé. Qui n’a pas un peu « forcé » sur les endives pour manger plus sain, avant de découvrir qu’elles concentrent une grande quantité de pesticides si elles ne sont pas bio ?! Et ce n’est pas les résidus toxiques contenus dans quasiment toutes les couches bébés qui vont rassurer les consommateurs. La consommation représente-t-elle un danger ? La liste des produits suspicieux n’a de cesse de s’allonger, après l’alimentaire le secteur de l’habillement ? En réaction, 80% des Français déclarent être plus attentifs à l’impact des produits qu’ils achètent, que ce soit pour leur santé, l’environnement ou les conditions de fabrication. Les grands acteurs de la distribution l’ont bien compris et investissent le digital afin d’apporter aux consommateurs « des outils pour plus de transparence et de responsabilité, à l’instar des applications qui informent sur la composition d’un produit ». 

Ces grandes enseignes tentent de rassurer les consommateurs en construisant « des partenariats durables et équitables avec des acteurs ou des producteurs locaux », mais à force de se sentir trompé, « un tiers des Français ne font plus confiance aux enseignes de distribution pour les aider à mieux consommer ». Une défiance qui ne touche pas le commerce indépendant, au contraire, artisans et commerçants de proximité remportent la palme de la confiance auprès du consommateur. Des indépendants peut-être moins connectés que les grandes enseignes, mais certainement mieux connectés avec les aspirations des consommateurs.

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