« Nos entreprises sont en grand danger », alerte le Conseil du Commerce de France
Dans un récent communiqué, le Conseil du Commerce de France explique que le mécanisme d’amortissement des coûts de l’électricité présenté par le gouvernement est très insuffisant pour compenser la hausse des prix. Et tire la sonnette d’alarme quant à la survie de nombreuses entreprises du commerce !
« Le compte n’y est pas ». Ce sont les mots choisis par le Conseil du commerce de France (CDCF), qui rassemble une trentaine de fédérations de commerçants, suite aux dernières annonces d’Elizabeth Borne pour protéger les entreprises françaises des hausses des prix de l’énergie. « Le mécanisme d’amortissement des coûts de l’électricité mis en place ne suffit pas et ne couvre que 10 à 20% de la hausse des factures d’électricité », explique ainsi le CDCF dans un communiqué. Ajoutant par la suite que « les factures d’énergie, cumulées à l’augmentation des autres coûts de production et d’exploitation, vont mettre en péril de très nombreuses entreprises du commerce ».
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Des factures d’électricité qui explosent !
Pour justifier sa position, la CDCF prend ainsi l’exemple de plusieurs entreprises du commerce, qui malgré les dispositifs gouvernementaux, vont voir leurs factures énergétiques augmenter de manière vertigineuse.
Exemple, pour cette enseigne du textile :
- 113 magasins, 1000 emplois, plus de 200 millions d’euros de CA.
- Facture d’électricité 2021 : 2 millions d’euros.
- Facture prévue en 2023 : 10 millions d’euros sans les aides. 8,5 millions d’euros après les aides.
- L’entreprise prévoit de geler l’ouverture de nouveaux magasins en 2023 et de fermer des magasins.
Pour cette enseigne de la restauration :
- Une entreprise « franchisée » au chiffre d’affaires de 1,4 million d’euros.
- Facture d’énergie 2021 : 23 400 €.
- Facture annoncée d’électricité 2022 : 140 000 € sans aides. 119 000 € avec les aides.
- Risque majeur de faillite et à minima, réduction très importante des effectifs, etc.
Pour cette enseigne de jouets :
- 250 magasins en France, 1700 salariés un CA de 420 millions d’euros.
- Facture d’électricité 2021 : 1,2 million d’euros.
- Facture prévue en 2023 : 12 millions d’euros sans aides. 10,2 millions € avec les aides.
- Fermetures de magasins et plan sociaux prévus.
« La liste des exemples est encore longue. Tous montrent combien les aides mises en place par le Gouvernement ont un impact très insuffisant sur la hausse des coûts supportés par les entreprises », regrette ainsi le CDCF.
10% des dirigeants de TPE/PME envisagent de mettre fin à leurs activités
Si les moyennes et grandes entreprises du commerce s’apprêtent à payer un lourd tribu de la hausse des prix de l’énergie, les TPE apparaissent également de leur côté en grande difficulté. Une récente enquête de la CPME, la Confédération des PME, montre ainsi que près d’un dirigeant de TPE/PME sur dix envisage un arrêt de ses activités, en raison de l’augmentation des prix de l’énergie. D’autant qu’à cela s’ajoute une baisse d’activité chronique depuis le début de l’année, qui pèse de plus en plus sur les trésoreries des entreprises.
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Dans ce contexte, la CDCF appelle le gouvernent à réagir rapidement. Faute de quoi les commerçants vont devoir « faire face à une équation insoluble», c’est-à-dire soit « répercuter leurs coûts dans le prix de vente », ce qui aggraverait in fine l’inflation et menacerait la consommation, soit « réduire leurs investissements voire arrêter totalement leur activité ». Le cri d’alarme est lancé, reste à savoir maintenant s’il sera entendu.
Pour les petits commerçants indépendants, l’électricité n’est pas le problème majeur, nous bénéficions du tarif réglementé
tarifs réglementé? J’ai eu EDF pro et ils m’ont dit que le prix passait de 0,13 à 0,36 le KLW
en tarif libre edf oui en reglementé non
[…] Une réelle problématique pour les commerçants français, qui sont de plus en plus réticents à augmenter leurs prix de vente, de peur de faire fuir la clientèle. « D’un côté nos coûts explosent, principalement à cause de l’énergie, et de l’autre côté on ne peut pas répercuter cette hausse sur nos prix de vente, alors que les clients se font plus rares. On a pas d’autres choix que de prendre sur nous, ce qui concrètement signifie sacrifier nos marges », décrypte François, gérant d’une boulangerie/pâtisserie, à Reims. Une situation intenable qui pousse aujourd’hui les fédérations de commerçants à tirer la… Lire la suite »