L’activité des commerçants en panne au 1er semestre 2022 !
Une majorité de commerçants enregistrent une baisse de chiffre d’affaires au cours du 1er semestre 2022. Avec des disparités qui sont parfois très importantes en fonction des secteurs d’activité. Bilan.
Les années se suivent, et malheureusement se ressemblent pour les commerçants. Et ces 6 premiers mois n’échappent pas à cette tendance baissière qui caractérise l’activité des commerces depuis quelques années déjà. Les résultats de notre dernier sondage sur la question montrent ainsi que près de 70% des commerçants déclarent une activité en baisse (44,24%) ou en forte baisse (23,05%) au premier semestre 2022, par rapport à la même période en 2019.
« On a l’impression que le Covid a changé durablement la donne, les clients ont pris de nouvelles habitudes d’achat, ils viennent moins souvent, dépensent moins… Il faut dire aussi que le contexte économique n’aide pas », relate ainsi Patrick, détaillant en prêt-à-porter, à Livourne. « Tous le monde autour de moi est plus ou moins touché, l’activité connaît des hauts et des bas », confirme Sarah, gérante d’un salon de coiffure, près de Brest.
Des ressentis confirmés par les chiffres. Les dernières données publiées par la fédération Procos montrent ainsi que sur la période du 1er janvier au 19 juin 2022, les ventes en magasin du commerce spécialisé restent inférieures de 7% à celles de la même période en 2019. Certaines activités sont particulièrement impactées, à l’image de l’habillement (-13,7%) et la chaussure (-12,1%), même si ces deux secteurs ont connu en avril et en mai un regain d’activité. « Ces bonnes ventes en mai peuvent avoir plusieurs causes qui ne sont pas obligatoirement durables : une météo favorable, deux années de vente en retrait par rapport à l’avant crise donc un besoin pour les consommateurs de renouveler leurs garde-robes, l’anticipation d’une future hausse des prix… », met en garde Procos. Qui poursuit par ailleurs : « Il n’est pas impossible que ces ventes soutenues en mai entraînent des conséquences négatives sur celles de juin, ce qui semble se confirmer par un début juin difficile et une première semaine de soldes très morose. »
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La restauration et la beauté/santé à la peine, l’alimentaire spécialisé et l’équipement de la maison toujours en forme
Autres secteurs en difficulté au cours du premier semestre, celui regroupant les jouets-culture-cadeaux (-10,6%), la beauté-santé (- 8%), mais surtout la restauration à table, qui enregistre selon Procos une baisse de -36%, malgré une activité qui repart à la hausse depuis le mois de mai. « Le début d’année a été très difficile avec le pass vaccinal toujours en place, mais on constate en effet une certaine reprise depuis le mois de mai grâce à une météo clémente qui a lancé la saison estivale en avance, on espère que ça va durer encore quelques temps », témoigne Medhi, gérant d’un bar/restaurant à Paris.
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Seuls deux secteurs continuent toujours d’enregistrer de bons chiffres, l’alimentaire spécialisé (+7%) et l’équipement de la maison (+6%), une constante depuis le début de la crise sanitaire. Sur le plan géographique également, les données de Procos montrent que les commerçants des zones touristiques parviennent à davantage tirer leur épingle du jeu, et ce tous secteurs d’activité confondus. C’est le cas notamment du littoral méditerranéen, de la région Grand Est, mais aussi de Paris, qui bénéficie du retour d’une forte clientèle internationale, après deux ans de restrictions de circulation des personnes. « A l’inverse, quatre régions sont marquées par une baisse de fréquentation significative par rapport à juin 2021 (entre – 5 % et – 10 %) : Normandie, Pays de la Loire, Nouvelle Aquitaine et Occitanie », note en revanche Procos.
Crainte sur l’inflation
Dans ce contexte pour le moins incertain pour l’activité des commerces, l’installation dans la durée d’une forte inflation (5,8% en juin, après 5,2% en mai et 4,8% en avril), rajoute encore de l’instabilité. Avec là encore des disparités entre les régions, les commerçants des zones rurales étant davantage touchés. « On voit bien que depuis l’explosion des prix à la pompe, nos clients sont plus regardant sur les dépenses, et je les comprends, moi-même j’ai restreint mon budget », partage Maxime, gérant d’une épicerie/cave à vin, près d’Agen. Les résultats de notre sondage montrent ainsi que 83% des commerçants estiment que l’inflation pénalise la fréquentation et l’activité de leur point de vente. Une double peine pour ces derniers, qui doivent en plus faire face à une forte hausse de leurs coûts d’approvisionnement.
Dans ce contexte, un peu plus de la moitié prévoient d’augmenter prochainement leur prix de vente. « On est obligé de le faire si l’on veut préserver à minima nos marges, mais quoi qu’il en soit on ne pourra pas rattraper la perte que l’on subit, avec toutes les matières premières qui augmentent », explique Mélanie, restauratrice à Marseille. D’autant que la situation devrait continuer à s’aggraver dans les mois à venir. L’Insee s’attend en effet à une accélération de l’inflation à « un peu moins de 7% en septembre », avant de se stabiliser entre 6,5% et 7% en fin d’année.
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Autant d’éléments qui poussent les commerçants à la prudence dans leurs prévisions d’activité pour l’avenir. 52% se disent ainsi “pessimistes” concernant les perspectives d’activité pour l’avenir, contre 34% “justes confiant” et seulement 7% “d’optimistes”. « De toute façon ça fait maintenant des années que c’est difficile pour nous, comme d’habitude il va falloir s’adapter au contexte, aux nouvelles habitudes de consommation des clients, notamment en ligne, et faire le dos rond dans les périodes creuses. C’est ça la vie d’indépendant, il faut se dire qu’à un moment donné le vent tournera de nouveau en notre faveur », veut croire Sandrine, détaillante en lingerie à Lyon. Gageons que l’avenir lui donne raison.
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Et pour les coiffeurs. On va coiffer nos clients par internet ! Ça c est fort !!!!!
je n’avais pas vu que le Grand Est est au bord la mer. Je n’avais vu non plus que l’Aquitaine et l’Occitanie, la Normandie et les Pays de Loire ne sont pas des zones touristiques. On voit surtout que cela baisse partout et ce n’est pas fini.
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