Entreprises : pourquoi rééchelonner son PGE n’est pas forcément bénéfique ?

Le ministère de l’économie et des finances a annoncé la possibilité pour les entreprises en difficulté de rééchelonner leurs échéances du Prêt Garanti par l’Etat (PGE) jusqu’en décembre 2026. Mais cette restructuration aura un coût.

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Une bouffée d’air pour les entreprises françaises ? C’est en tout cas en ces termes que le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a annoncé la possibilité pour les entreprises de rééchelonner pour une durée de 3 années supplémentaires le remboursement de leurs échéances de PGE. Initialement, les entreprises avaient jusqu’au 31 décembre 2023 pour rembourser leur dette, hormis pour celles qui avaient déjà sollicité auparavant un rééchelonnement.

Une date butoir qui a ainsi été repoussée jusqu’au 31 décembre 2026. Un moratoire de trois ans qui semblait nécessaire dans certains cas, si l’on se fie en tout cas aux derniers résultats issus d’une étude de la Confédération des PME (CPME), publiée le 18 décembre 2023. D’après leurs données, 28% des petites et moyennes entreprises qui ont souscrit un PGE peinent à le rembourser, et 3% affirment même être dans l’incapacité de le faire ! De son côté, Bercy explique que le taux de défaut des entreprises se situe aujourd’hui à 4,4%, et la garantie de l’État s’est vue activée dans 1,81% des cas seulement. « Dans leur majorité, les entreprises ont fait face en 2022 et 2023 au remboursement de leur PGE sans difficulté », précise le cabinet de Bruno Le Maire. Mais reconnait tout de même que le remboursement peut parfois s’opérer moyennant moins d’investissements, ou une réduction de marges.

« Étaler le remboursement d’une dette contractée à 1% sur la base des taux actuels à 4,5% revient in fine à alourdir encore la charge de son remboursement »

Un surcoût conséquent pour les entreprises

Si la mesure a été saluée dans l’ensemble par les syndicats patronaux, d’autres en revanche mettent en garde les entreprises, sur un rééchelonnement qui pourrait engendrer un surcoût conséquent. Notamment du fait de la hausse conséquente des taux de crédit observée depuis l’an dernier, qui renchérit de facto le coût du crédit pour les entreprises. « Cette formule ne revêt plus d’intérêt concret compte tenu de la montée des taux d’intérêt : étaler le remboursement d’une dette contractée à 1% sur la base des taux actuels à 4,5% revient in fine à alourdir encore la charge de son remboursement », explique ainsi Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des indépendants (SDI). « Les entreprises qui sont au bord du gouffre seront handicapées par cette mesure, car leur taux d’emprunt sera renégocié à la hausse », confirme également la Fédération française du bâtiment (FFB)

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D’où la nécessité de bien étudier cette question financière avant de faire sa demande de rééchelonnement ! Pour cela, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel, en premier lieu votre expert comptable, mais aussi solliciter votre fédération professionnelle. Vous avez également la possibilité de contacter directement le médiateur du crédit, en cliquant ici.

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