Les constructions de surfaces commerciales se poursuivent à un rythme élevé
Près de 4 millions de m² de surfaces commerciales ont été autorisés en 2019. Un volume toujours très important, qui a néanmoins baissé de 60 % depuis 2010.
Les zones commerciales et centres commerciaux de périphérie n’ont ils vraiment plus la cote ? Rien n’est moins sûr au vu du bilan annuel de l’immobilier de commerce, publié tout récemment par Procos. 3,9 millions de m² de surface de plancher commercial ont ainsi été autorisés à travers les demandes de permis de construire en 2019, dont une grande partie se concentrent en périphérie. Un chiffre certes en fort recul par rapport aux années précédentes (voir ci-dessous), mais qui montre que le secteur de l’immobilier commercial est toujours très dynamique.
Les autorisations en commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) progressent en proportion
Dans cet ensemble, les CDAC – qui statuent lorsque la surface de vente en prévision est supérieure à 1000 m² – ont autorisé la création de 1,31 millions de m2 de surfaces commerciales. Un chiffre quant à lui assez stable depuis quelques années, quoi que toujours en légère diminution, mais qui proportionnellement au nombre de dossiers déposés augmente sensiblement (voir ci-dessous). « Le coût de dépôt de dossier a sensiblement augmenté avec l’instruction conjointe de la CDAC et du permis de construire. Par conséquent, les porteurs de projet ne déposent les dossiers que lorsqu’ils estiment qu’ils ont une bonne chance de les voir autorisés », analyse la Fédération du commerce spécialisé Procos.
Reste néanmoins que de nombreux projets commerciaux de grande envergure ont été retoqués, que ce soit en première ou seconde instance (CNAC), à l’image notamment des projets de villages de marques à Coutras (Gironde), Sorigny (Indre-et-Loire) ou encore au Muy (Var). Des victoires que l’on peut attribuer à la mobilisation des commerçants locaux, soutenus dans ces trois cas par le Collectif national de contrôle des centres de marques, renommé tout récemment Collectif national pour le commerce de proximité.
Quelles perspectives pour 2020 ?
Depuis octobre 2019, les préfets ont la possibilité de suspendre l’autorisation d’un projet de zone commerciale qui mettrait en péril l’attractivité des centres-villes aux alentours. Une nouvelle disposition inscrite dans la loi Elan, qui devrait bouleverser quelque peu le marché de l’immobilier commercial à en croire les spécialistes du secteur. Procos anticipe ainsi « une baisse du nombre de demandes d’examen en CDAC, rendues plus complexes et plus coûteuses pour tous les projets », ainsi qu’une réorientation des projets visant « des activités ne réclamant pas d’autorisations en CDAC (loisirs et restauration) ».
Lire aussi : Les commerces de centre-ville toujours en difficulté
Le Collectif national pour le commerce de proximité reste de son côté plus prudent sur ces anticipations, rappelant que « malgré le développement annuel à deux chiffres d’Amazon et d’Internet, rien n’arrête les investisseurs et promoteurs qui veulent continuer à ouvrir dans tout le pays de nouveaux centres Outlet ou Retails Parks “d’un nouveau genre” au plus grand mépris de l’artificialisation des sols ».
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A qui la faute ?… (réponse : les clients (si, si ; Coluche disait : “il suffirait que les gens n’en achètent pas pour que ça se vende pas”)