Les vols dans les commerces en forte hausse !

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, les vols à l’étalage ont bondi de 14% en 2022 ! Face à l’ampleur du phénomène, la Confédération des PME milite pour que ces vols puissent faire l’objet de contraventions dressées par des agents de sécurité privés.

vols magasins
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Dans un contexte d’augmentation continue du coût de la vie, de plus en plus de Français semblent aujourd’hui s’essayer à la pratique du vol à l’étalage. C’est en tout cas le constat de la police et de la gendarmerie, qui recensent une hausse de 14% de ces délits sur l’année 2022. Des chiffres qui viennent corroborer les résultats du sondage que nous avions mené au mois de novembre 2022 sur la question. 54% des commerçants interrogés témoignaient déjà d’une recrudescence des vols (ou, pour les cafés/restaurants, de grivèlerie) ces derniers mois.

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Le phénomène s’est notamment accentué dans les commerces alimentaires, qui sont de loin les plus impactés. « On voit des vols de nourriture de personnes qui, jusqu’à présent, ne faisaient pas trop parler d’elles. Je pense aux personnes âgées et aux étudiants », explique Jean-Christophe Couvy, secrétaire national Unité SGP Police. Mais ils ne sont pas les seuls touchés. Mode, décoration, jouet, librairies… Tous semblent concernés par ces vols qui sont de plus en plus récurrents. A l’instar de François, gérant d’une boutique de décoration à Aix-en-Provence. « C’est vrai que c’est de plus en plus fréquent, avant cela représentait une perte d’une cinquantaine d’euros par mois, aujourd’hui je dirais que l’on est plus proche des 100€ », regrette-t-il.

Quelles solutions pour les commerçants ?

Face à la récurrence de ces vols, de nombreux commerçants ont décidé dernièrement de se faire justice eux-mêmes en affichant le visage des voleurs sur leur vitrine ou via leur réseaux sociaux, même si cela est illégal. C’est le cas par exemple de Nicolas Zimmer, installé à Forbach (Moselle), et qui a diffusé au mois de septembre 2022 sur ses réseaux sociaux les images d’un vol dans son dépôt-vente. Avec des résultats probants à la clé, puisque deux jours après le larcin, les clients ont retourné les objets volés, en prétextant un oubli de paiement. « Ils étaient gênés, ils avaient honte, c’était le but. Comme ils ont rarement peur de la justice, on n’hésitera pas à le refaire », a-t-il justifié.

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De son côté, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) souhaite apporter une réponse légale à ce type de délinquance: « A ce jour, il n’existe pas d’infraction spécifique caractérisant le vol à l’étalage, assimilé au vol simple en droit français. La sanction de ce délit pénal nécessite une décision de justice, ce qui implique une lourdeur administrative et des délais incompressibles », regrette l’organisation patronale. Pour pallier à ce problème, elle propose « l’insertion dans le code pénal d’une infraction spécifique de vol à l’étalage, punie par une contravention, sans qu’il soit besoin de passer devant le juge ». Avant de préciser : « si un flagrant délit n’a pu être constaté par les forces de l’ordre, ce qui est le cas le plus fréquent, les agents privés de sécurité pourraient bénéficier d’un agrément délivré par le procureur de la République, afin que leur parole prévale sur celle de l’auteur présumé de l’infraction ».

Selon-vous, faut-il permettre à des agents privés de délivrer des contraventions en cas de flagrant délit de vol à l'étalage ?

Une proposition reprise par le sénateur LR de l’Essonne, Jean-Raymond Hugon. Aujourd’hui, le vol à l’étalage est considéré comme un vol simple et la sanction prévue par la loi peut aller jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. Mais dans les faits, très peu de sanctions sont prononcées contre les auteurs de ces vols. D’où la proposition lancée par la CPME, qui estime que 3 commerçants sur 4 sont aujourd’hui régulièrement victimes de vols à l’étalage. Qu’en pensez vous ?

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