Le baromètre du centre-ville et des commerces 2019
L’association Centre-Ville en Mouvement vient de dévoiler le quatrième baromètre du centre-ville et des commerces. Une étude riche d’enseignements sur la perception des Français de leur centre-ville.
Pour la quatrième année consécutive, l’association Centre-Ville en Mouvement publie son Baromètre du Centre-Ville et des Commerces (étude réalisée par l’Institut CSA, en partenariat avec Clear Channel). Une enquête qui montre l’attachement toujours très fort des Français pour leur centre-ville et ses commerces. 78% d’entre eux affirment ainsi fréquenter leur cœur de ville au moins une fois par semaine (+5 points par rapport à 2018), et 28 % déclarent fréquenter de plus en plus les commerces de centre-ville (+2 points), alors que 36 % mentionnent se rendre de moins en moins en centres commerciaux (+4 points). Signe de cet engouement, 72% des sondés se déclarent attachés à leur centre-ville, soit une augmentation de 14 points par rapport à l’édition 2018 ! Les villes de plus de 100 000 habitants sont particulièrement plébiscitées.
« Ce quatrième baromètre nous en apprend un peu plus sur l’évolution des attentes des Français quant à leurs cœurs de ville. Ce que nous affirmions depuis maintenant quatre ans concernant la revitalisation des centres-villes se concrétise. La fréquentation des centres-villes en hausse, les attentes en matière de dynamisme commercial, culturel et touristique, d’accessibilité des centres-bourgs, d’infrastructures font partie des priorités pour une majeure partie des Français », soulignent ainsi les auteurs de l’enquête.
Crainte sur l’avenir des centres-villes
Ce constat optimiste quant à l’avenir des centres-villes détonnent, alors même que les chiffres montrent une chute continuelle de l’activité depuis plusieurs années, et particulièrement en cœur de ville. Sur les 5 premiers mois de l’année, ce recul est ainsi estimé à -1,7%, et des craintes ont été exprimées quant à la possible fermeture de nombreux commerces au second semestre. L’impact du mouvement des gilets jaunes est d’ailleurs évoqué dans ce baromètre du centre-ville et des commerces, avec plus d’un Français sur cinq qui déclarent avoir changé leurs habitudes d’achats suite à la persistance des mobilisations. Et parmi eux, 83% ont diminué leurs fréquentations en cœur de ville.
Lire aussi : « Les zones commerciales périphériques paupérisent les centres-villes »
Autres données intéressantes à souligner, 44 % des Français estiment que leur centre-ville est en déclin (+2 points), et seulement 28 % y voient un développement (-4 points). Un sentiment de déclin particulièrement marqué dans les petites et moyennes agglomérations, les plus touchées par les difficultés ces dernières années. Dans les communes de moins de 100 000 habitants, cette vision déclinante atteint ainsi 53%, là où il se limite à 38 % dans les villes de plus de 100 000 habitants, et seulement 20 % pour Paris.
Les commerces de proximité ont la cote
A la question « qu’attendez-vous en priorité d’un centre-ville ? », la réponse la plus citée par les consommateurs consultés est « des commerces alimentaires » à 17%, devant « des transports en commun » et « des services administratifs » à 15%. A l’inverse, seulement 6% réclament davantage de commerces spécialisés, qui sont bien souvent des enseignes nationales ou internationales. Signe que le besoin de proximité et surtout d’authenticité est une tendance qui s’inscrit dans la durée, quand bien même là encore il ne s’agit que de déclaration d’intention, et non de consommation effective…
Les élus attendus au tournant
A l’approche des élections municipales, les résultats du baromètre du centre-ville et des commerces prouvent que les attentes des Français vis-à-vis de leurs cœurs de villes sont grandes. 31% des sondés affirment ainsi que leur vote sera orienté autour de ce sujet lors des municipales de 2020. La dynamisation du centre-ville se hisse d’ailleurs à la troisième place des priorités pour les prochaines élections, derrière le cadre de vie et l’environnement, et la sécurité des biens et des personnes en première position.
Dans ce contexte, certains élus locaux serait bien inspirés de demander à leur préfet d’instaurer un moratoire sur la construction de zones commerciales périphériques, une requête qui sera bientôt rendue possible grâce à la parution d’un prochain décret gouvernemental. Plus qu’une simple promesse, il s’agira là d’une mesure qui produira ses effets sur une durée de trois à quatre ans. Une occasion pour les élus de prouver leurs engagements concrets pour la défense de leurs centres-villes.
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Il va falloir a un moment ou à un autre accepter la réalité : les centres villes c’est fini, dans 15 ans il n’y aura plus de commerces, excepté dans certaines très grosses villes… La clientèle préfère amazone et centres commerciaux, c’est ainsi.