35% des commerçants gagnent « très peu »
Une récente étude de l’Insee révèle que plus de 35% des commerçants sont classés dans la catégorie de la population comme gagnant « très peu ». Et plus de 20% sont considérés comme vivant en-dessous du seuil de pauvreté…
Contrairement à beaucoup d’idées reçues, être son propre patron n’est pas forcément synonyme de plus gros revenus. Cela peut être même l’inverse, si l’on en croit les conclusions d’une récente étude publiée par l’Insee, basée sur des données de 2018/2019. Il ressort ainsi que 13% des indépendants font partie des 10 % des ménages les plus pauvres, contre 5 % pour les salariés. « Pour plus d’un quart d’entre eux (27 %), les revenus d’activité annuels sont inférieurs à la moitié du Smic rapporté à leur quotité de travail : ils sont qualifiés dans cette publication de “gagnant très peu” », détaille par ailleurs l’Insee. Et ils sont 4 sur 10 à avoir des revenus d’activités inférieurs à un SMIC net.
Les femmes et les jeunes davantage touchés
Sans grande surprise, l’étude montre que ce sont surtout les femmes et les jeunes qui débutent leur vie professionnelle qui perçoivent le moins de revenus. « Les femmes exerçant leur activité sous le statut d’indépendant perçoivent plus souvent de faibles revenus d’activité que les hommes (30 % gagnent moins que la moitié du Smic annuel contre 26 % pour les hommes) », note ainsi l’Insee. Autre chiffre concernant cette fois-ci les jeunes : plus du tiers des indépendants de moins de 30 ans perçoivent de faibles revenus d’activité (35 %) et ils sont deux fois plus souvent micro-entrepreneurs que l’ensemble des indépendants (48 % contre 24 %). « Les micro-entrepreneurs de moins de 30 ans sont le plus souvent artisans, catégorie qui inclut notamment les livreurs à domicile ou les chauffeurs de VTC (32 %) ; ils exercent aussi une profession intermédiaire en dehors de la santé et du travail social (22 %) ou encore de commerçants (20 %) », détaillé l’étude de l’Insee.
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Du côté des séniors (plus de 65 ans), 45 % d’entre eux perçoivent de faibles revenus d’activités, mais ils sont en revanche les moins exposés à la pauvreté (11 %). Et pour cause, plus des 3/4 des indépendants seniors (77 %) perçoivent également une pension de retraite (85 % parmi ceux qui gagnent très peu), et deux indépendants de 65 ans ou plus sur dix (22 %) exercent leur activité selon une quotité de travail inférieure à un mi-temps.
Les artisans et commerçants parmi les professions en difficulté
Si l’on prend à présent le prisme des catégories socio-professionnelles, l’enquête de l’Insee montre que ce sont les indépendants exerçant une profession de l’information des arts et des spectacles – artistes plasticiens, cadres artistiques de l’audiovisuel et des spectacles ou encore auteurs littéraires – qui possèdent les plus faibles revenus d’activité (voir tableau ci-dessous). « Ils ne représentent que 3 % de l’ensemble des indépendants, mais ils comptent à la fois la plus forte proportion de personnes gagnant très peu (51 % ont un revenu annuel inférieur à la moitié d’un Smic annuel) et de personnes vivant dans un ménage en dessous du seuil de pauvreté (28 %) », met en lumière l’étude de l’Insee.
Parmi les artisans et les commerçants, catégories qui représentent chacune près d’un quart des indépendants, environ un tiers des professionnels gagnent moins de la moitié d’un SMIC. « Les commerçants ont plus souvent de très faibles revenus que les artisans (36 % contre 29 %) mais vivent un peu moins souvent sous le seuil de pauvreté (21 % contre 24 %) », détaille l’Insee.
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Les indépendants exerçant une profession intermédiaire dans les domaines de la santé et du travail social sont quant à eux les moins nombreux à percevoir de très faibles revenus d’activité (7 %) et à vivre dans un ménage sous le seuil de pauvreté (4 %). De même, les chefs d’entreprises de 10 salariés ou plus ainsi que les professionnels libéraux perçoivent moins souvent que la moyenne des indépendants des revenus d’activité très bas (respectivement 8 % et 14 %).
Enfin, cette étude a été réalisée à partir des données des années 2018/2019 et depuis la crise sanitaire n’a fait qu’aggraver la situation de nombre d’indépendants. Aujourd’hui, des milliers de commerçants subissent des baisses de chiffre d’affaires substantielles, -20%, -30%, -40%… et ne perçoivent aucune aide ! Comme il est demandé au moyen de la pétition en ligne que nous avons lancée le mois dernier, il faut rétablir en urgence les mêmes dispositifs d’aides que lors du second confinement.
L’étude détaillé de l’Insee sur les revenus des indépendants.
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Il est clair qu en ce mois de janvier 2022 il faut les mêmes aides qu en novembre 2020 sinon c’est fini pour beaucoup de petits commerces …. Nous sommes complètement oubliés alors que nous avec une absence totale de clientèle il faut vraiment qui se passe quelque chose sinon c est plié on va tous fermes LA SITUATION EST DRAMATIQUE EN CE MOIS DE JANVIER 2022
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Pas besoin de nous donner de l’argent, commencez par nous exonérer du RSI, car même le plan d’étalement de 36 mois ça va pas le faire…