Soldes : Démarrage poussif dans les commerces

Près d’une semaine après le lancement des soldes d’hiver 2021, les clients sont toujours aussi peu nombreux en boutique. Et ce n’est pas la perspective d’un prochain reconfinement qui devrait arranger les choses…

rue commerçante

Alors que l’activité tournait déjà au ralenti depuis le début du mois de janvier, nombre de commerçants misaient sur les soldes d’hiver pour relancer les ventes en ce début d’année. Mais au vu des premiers retours enregistrés en boutique, il faudra repasser pour constater la reprise tant espérée. Les retours de commerçants sont quasi unanimes sur le sujet. « Forcément, au vu du contexte actuel, on s’attendait à une fréquentation moindre par rapport aux années précédentes, mais là c’est historique, on a même l’impression que les soldes n’ont pas démarré », relate Mélanie, gérante d’une boutique de prêt-à-porter pour femme, à Orléans. Un démarrage très poussif observé globalement sur l’ensemble du territoire. A Bordeaux, Patrice, pourtant installé en plein cœur d’une rue commerçante très fréquentée, partage ce même constat. « Même les grandes chaines sont à moitié vide, alors qu’en temps normal il y a de longues files d’attente aux caisses », témoigne ce propriétaire de concept store.

A Paris, au matin du premier jour des soldes, les files d’attente étaient « quasi inexistantes, même dans les boutiques situées sur les grandes artères commerçantes parisiennes comme le boulevard Haussmann. Les grands magasins, face à l’absence quasi-totale de touristes internationaux, n’ont pas ouvert à 8h comme ils le font habituellement », confirme même la CCI de Paris.

La mode particulièrement impactée

Première victime de cette chute de la fréquentation, les boutiques de prêt-à-porter, lingerie, chaussures, accessoires… pour lesquelles la période de soldes représente un important vivier de chiffre d’affaires. « Depuis quelques années déjà, les soldes perdaient en attractivité, mais cette année on franchit encore une étape supplémentaire », relate Isabelle, à la tête d’un magasin de vêtement pour enfant, à Cahors. « C’est tout à fait compréhensible vu le contexte, renchérit de son côté Patricia, installée à Ajaccio. Avec la généralisation du télétravail, et la fermeture des restaurants et lieux culturels, les clients n’ont plus vraiment de bonnes raisons d’acheter des articles de mode, vu que les consignes sont de rester chez soi au maximum », analyse-t-elle.

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Une analyse partagée par de nombreux détaillants du secteur. « On a beaucoup moins de clientèle de passage, souvent les clients qui viennent ont déjà une idée bien précise de ce dont ils ont besoin. L’achat coup de cœur se fait plus rare », renchérit Patrice, sur le segment de l’Homme, à Aix-en-Provence. Une rarification de la clientèle qui ne touche pas seulement la mode. « C’est très calme également de notre côté, même si finalement c’est dans la continuité de ce que nous connaissons depuis la fin de la saison estivale », relate Karim, gérant d’une boutique de souvenirs, dans le sud-ouest de la France. Même dans la décoration et l’ameublement, des secteurs qui ont pourtant moins souffert en comparaison de la restriction d’activité, les chiffres ne sont pas aux rendez-vous. « Avec la dégradation de la situation sanitaire, les clients se déplacent moins, du coup forcément ça a un impact négatif », souffle Carole, à Dinard.

Peu d’espoirs pour février

Dans ce contexte, de nombreux commerçants font part de leur lassitude. « On va continuer à faire le maximum tant que l’on peut encore travailler », soupire Patrice, qui a décidé de ne plus ouvrir le dimanche, suite au fiasco de ce week-end. « Entre ce que ça me coûte d’ouvrir, et les ventes que l’on a réalisées, je ne m’y retrouve pas », explique-t-il. Et ce n’est pas la perspective d’un possible reconfinement dans les prochains jours qui devrait changer la donne…

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