Stupéfaction, coup de massue, acharnement : les syndicats dénoncent la fermeture et la stigmatisation des commerces dits non essentiels !
Après l’annonce d’un troisième confinement concernant près d’un tiers de la population française et impliquant la fermeture de 90 000 commerces, les représentants des commerçants s’alarment de nouvelles conséquences désastreuses sur le plan économique.
« C’est un sacré coup de massue pour ces commerces de 16 départements, alors que ces entreprises sont déjà fragilisées », martelait sur France Info ce vendredi matin François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises. Avant de mettre en garde le gouvernement, « malgré les aides, on n’évitera pas une vague de faillites ». De son côté, dès l’annonce du nouveau confinement, Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du commerce dénonçait « une décision grave parce que très lourde ». Tandis que Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution pointait les incohérences : « On repart en absurdie avec cette nécessité, pour les grandes surfaces, de bâcher à nouveau une partie des rayons. »
Un reconfinement de certains commerces qui passe mal aussi du côté du Conseil du Commerce de France « Ce sont désormais 90 000 petits et grands commerces qui sont fermés et qui ne comprennent absolument pas pourquoi ils sont les seuls à être confinés » proteste ainsi son président, William Koeberlé. Un retour à la distinction entre ceux qui vendent des produits considérés comme de première nécessité et les autres, qui n’est pas compris. « Depuis plusieurs mois, nous le rappelons : tous nos commerces sont essentiels. Imposer une fermeture à quelques secteurs est ressenti comme une stigmatisation de leur activité » martèle Pierre Goguet, président de CCI France.
Dans le secteur de la mode particulièrement touché par les deux précédents confinements et qui estime être « le grand oublié des mesures de soutien », on comprend « les contraintes sanitaires qui s’imposent à l’agenda du Gouvernement », mais on ne comprend pas en revanche « l’abandon d’un secteur stratégique qui contribue tant à l’identité et à l’économie nationale ». Ainsi Pierre-François Le Louët, président de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, se déclare « stupéfait de la décision prise de fermer les commerces « non essentiels » et assure avoir « collectivement alerté Bruno Le Maire, avec les autres fédérations représentatives du secteur, des conséquences désastreuses ».
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Sophie Brenot, présidente de la Fédération nationale des détaillants en maroquinerie et voyage, évoque elle « l’impression de retourner en arrière très nettement, avec toujours cette idée de distinguer commerces essentiels et non essentiels ». Un constat partagé par Yohann Petiot qui prend acte que « les écoles restent ouvertes, qu’on a le droit de se promener, on le comprend, mais en même temps ils stigmatisent les commerces ». Des commerçants qui se sentent d’une certaine manière mis au ban de la société et qui expriment « lassitude et inquiétude » d’après Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France.
Lassitude pour certains, mais colère pour d’autres comme en attestent les centaines de commentaires recueillis depuis l’annonce de Jean Castex sur le média des commerçants l’echommerces et sur le groupe d’entraide et de réflexion des commerçants, qui regroupe 20 000 indépendants. « Les boutiques de prêt-à-porter chaussures et bijoux viennent de rentrer leur nouvelle collection et, désormais fermées, se retrouvent avec un nouveau stock sur les bras », déplore ainsi Delphine Lavigne, commerçante dans le secteur de la mode. Tandis que l’Union de la Bijouterie Horlogerie demande la réouverture urgente des bijouteries-horlogeries : « Nous entamons une période cruciale puisque les Français sont en train d’organiser des cérémonies et événements pour les mois à venir et commencent à vouloir acheter des médailles, bagues de fiançailles, alliances. »
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Le président de la CDF ne s’attendait pas à une fermeture totale des commerces dits non-essentiels dans seize départements. « S’il n’y a pas d’aides fortes, les faillites seront nombreuses », s’alarme-t-il. La confédération attend des « aides conséquentes » de la part du gouvernement. Et, parmi ses revendications, obtenir dans les départements confinés, l’ouverture des vendeurs de chocolat et fleuristes à l’approche de Pâques. Des fleurs et des chocolats, il en faudra bien plus pour redonner l’espoir aux commerçants. Car même avec le soutien de l’état, ce qui impacte aussi le moral des commerçants, comme d’ailleurs la grande majorité des chefs d’entreprises français et européens, c’est l’absence de perspectives.
Des échanges sont en cours entre les représentants du secteur et Alain Griset, ministre délégué chargé des PME. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des aides qui seront proposées pour les commerçants contraints de fermer leurs portes, aussi n’hésitez pas à vous inscrire à notre newsletter.
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