PGE : l’épée de Damoclès qui menace les commerçants !

Le conseil d’analyse économique estime que 15 à 25% des entreprises pourraient rencontrer des difficultés à procéder au remboursement de leur PGE, qui doit débuter au printemps 2022.

PGE remboursement

La durée de remboursement des PGE ne pourra pas être allongée. C’est en tout cas la réponse donnée mardi dernier par Bercy à une question écrite de la députée LR du Tarn, Muriel Roques-Etienne, qui interrogeait le ministre chargé des PME, Alain Griset, sur l’éventualité de procéder à un éventuel allongement de la période de remboursement des PGE. Pour rappel, grâce la possibilité de procéder à un différé, la première échéance de remboursement pouvait être ainsi reportée d’un an, de 2021 à 2022. Mais dans tous les cas la période limite de remboursement du PGE ne peut dépasser six ans, soit en 2026.

Avec le risque que cela fait peser sur la trésorerie des entreprises concernées. « Ainsi, si des entreprises parviennent à obtenir le report du début de remboursement de leur PGE, celles-ci n’ont à ce jour pas la possibilité, en miroir, de reporter aussi la date de leur dernière échéance et devront donc supporter des mensualités plus lourdes », fait remarquer Muriel Roques-Etienne. Cette dernière proposait de repousser la date limite de dernière échéance « à 2028, voire au-delà ».

Un risque de non remboursement en cascade ?

Dans sa dernière étude, le Conseil d’analyse économique (CAE) fait à la fois état des bonnes performances des PGE, mais aussi de la possibilité de défauts importants. « La trésorerie des entreprises a augmenté fortement au niveau agrégé, en particulier grâce au PGE, relatent les économistes du CAE. Dans tous les secteurs, il y a en août 2021 moins d’entreprises dans une situation de trésorerie que l’on pourrait qualifier de ‘difficile’ ou ‘très faible’ qu’au cours des quatre mois précédant la pandémie ».

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Mais il convient tout de même de faire preuve de prudence, préviennent les auteurs du rapport. « En août 2021, 15 à 25% des entreprises avec PGE seraient dans l’incapacité de rembourser une annuité de 20% de leur PGE. La question sera de savoir si ces entreprises vont par la suite générer des revenus suffisants pour pouvoir payer les annuités suivantes alors même que les aides s’éteignent ». Et de faire le parallèle avec les défaillances d’entreprises, qui restent aujourd’hui encore à un niveau historiquement bas. « Cette baisse implique qu’un certain nombre d’entreprises ont survécu en 2020 et 2021 alors qu’elles auraient disparu en temps normal et sans les aides exceptionnelles. Ces entreprises se retrouvent certainement aujourd’hui parmi celles que nous estimons être en difficulté financière. (…) À terme, une augmentation des défaillances indiquerait un phénomène de rattrapage », analyse le CAE. D’autant « qu’environ 40% à 50% des PGE » ont aujourd’hui été consommés sur le segment des TPE-PME, ce qui signifie que ces prêts « n’ont pas été simplement déposés sur un compte courant par sécurité, mais a été en partie utilisés pour couvrir des dépenses ou des pertes ».

Quid des commerçants ?

Si les commerçants ont été nombreux à souscrire un PGE pour limiter les effets de la crise sur leur niveau de trésorerie, ils ne sont pas identifiés aujourd’hui comme les plus à risques, mis à part pour les activités liées à l’hébergement et la restauration en Île‐de‐France. « Pour ces entreprises, les risques d’insolvabilité (du fait de l’utilisation de la dette PGE pour financer les pertes de la crise) nous paraissent plus forts que les risques d’illiquidité », explique le CAE.

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D’où la nécessité de prolonger les différents système d’aide pour ces entreprises toujours particulièrement impactées, comme cela a été décidé par exemple avec le dispositif de prise en charge aux couts fixes, qui remplacera le fonds de solidarité à partir du mois de novembre. Une nouvelle aide qui permettra certainement de repousser la tant redoutée vague de faillites annoncée au début de l’épidémie, au moins jusqu’au prochaines élections…

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