Les faillites de commerces et restaurants en forte augmentation au second trimestre !
Avec 13 266 défaillances d’entreprises, la France enregistre son plus lourd bilan de 2e trimestre depuis 2016, bien au-delà des niveaux de défauts d’avant crise sanitaire. La restauration et le commerce de proximité sont particulièrement touchés.
Après déjà une forte augmentation au 1er trimestre, les défaillances d’entreprises ont de nouveau accéléré au second trimestre 2023. D’après les chiffres publiés par le cabinet Altares, le nombre de défaillances augmente ainsi de 35% par rapport au 2e trimestre 2022 et dépasse désormais très nettement les niveaux d’avant crise sanitaire.
« Le cap des 13 000 défaillances est nettement franchi et nous ramène à des seuils similaires à 2016, période marquée par les crises financières et européennes. Les activités à destination des consommateurs sont les plus durement sinistrées : restauration rapide, alimentation générale, coiffure, réparation & vente de véhicules. Plus de 9 procédures sur 10 concernent des TPE, dont les ¾ sont immédiatement liquidées. Plus de 1 100 PME et ETI ont aussi fait défaut, du jamais vu depuis plus de 10 ans », détaille Thierry Millon, directeur des études Altares. Dans ces conditions le nombre d’emplois menacés repasse pour la première fois au-dessus de la barre des 55 000, un seuil qui n’avait plus été approché depuis le 2e trimestre 2014 !
histogramme des défaillances d’entreprises sur 5 ans
Les défaillances d’entreprises en forte augmentation dans le commerce et la restauration !
Si l’on s’intéresse spécifiquement aux entreprises du commerce et de la restauration, les chiffres des défaillances d’entreprises sont supérieurs dans l’ensemble à la moyenne nationale. Le commerce de détail alimentaire par exemple (boulangeries-pâtisseries, boucheries, charcuteries…) souffre (291 défaillances ; +38,6% vs 2eme trimestre 2022), tout comme les magasins multi-rayons (épiceries, superettes, supermarchés), avec une hausse des défaillances de 32,5%, son plus mauvais chiffre de la décennie ! « Parmi les autres activités de commerce au plus haut sur dix ans, nous trouvons la poissonnerie, la parfumerie ou le e-commerce », détaille également Procos
Les chiffres sont aussi très mauvais pour le secteur « Bricolage & équipement du foyer » (223 défaillances ; +44,8%), mais surtout pour le commerce d’habillement, qui affiche la hausse la plus sévère (308 défaillances ; +72%), un nombre qui n’avait plus été atteint depuis plus de cinq ans ! Les salons de coiffure et d’esthétique sont quant à eux dans la moyenne nationale, avec une hausse des défaillances de +35,4%.
Dans l’hôtellerie/restauration, les chiffres sont eux aussi inquiétants. Le secteur de la restauration (1477 défaillances ; +62% vs 2eme trimestre 2022) enregistre ainsi son pire volume de défaillances depuis 2016. En restauration traditionnelle, l’évolution est encore forte (767 défaillances ; +43%) mais ralenti par rapport aux trimestres précédents. En revanche, la tendance reste vive en restauration rapide (646 défaillances ; +64%), qui signe même un record historique de défauts.
Les débits de boisson (264 défaillances ; +50%) sont aussi en très mauvaise posture, alors que l’hébergement (78 défaillances ; +32%) est à l’inverse très en-dessous de son niveau d’avant Covid.
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Des régions plus touchées que d’autres
Sur le plan régional, des disparités importantes apparaissent également. Quatre régions sont encore proches voire en-dessous des valeurs du 2e trimestre 2019. En tête, la Bourgogne-Franche-Comté, avec 410 procédures qui ont été ouvertes, soit « seulement » 7% de plus qu’un an plus tôt et encore 15% de moins qu’au cours du 2e trimestre 2019. A noter que les défaillances d’entreprises reculent même dans la Nièvre, la Haute-Saône et l’Yonne.
La Normandie compte 462 défauts d’entreprises, c’est 24% de plus par rapport au 2e trimestre 2022 mais encore 4% de moins qu’en 2019. La Bretagne enregistre 474 défaillances (+27%) comme en 2019. Dans le Grand Est, les ouvertures de procédures sont en hausse de 35% par rapport à l’année dernière, mais de seulement 1% en comparaison de 2019.
Carte d’évolution des défaillances par région au 2e trimestre 2023
A l’inverse, quatre régions retrouvent les valeurs du 2e trimestre 2016. C’est le cas de l’Ile-de-France qui franchit le seuil de 3100 défauts (+43%). L’Occitanie également, retombée sous les 1000 défauts à partir de 2019, repasse au-dessus de 1200 (+48%). La Nouvelle-Aquitaine est dans une configuration comparable. Passée sous les 1000 défauts avec la crise sanitaire, la région repasse au-dessus de 1100 (+37 %), comme en 2016. Le Centre-Val-de-Loire franchit quant à lui la barre de 450 défauts (+24 %). A noter que dans cette région, l’Eure-et-Loir parvient tout de même à rester dans le vert.
La Provence-Alpes-Côte-d’Azur dépasse quant à elle son niveau de défaillances du 2e trimestre 2018. 1329 entreprises de la région Sud ont ainsi défailli ce printemps 2023 (+27%), contre plus de 1200 en 2019 et plus de 1400 en 2017. Les autres régions métropolitaines retrouvent leur niveau de défaillances du 2e trimestre 2018. C’est le cas de l’Auvergne-Rhône-Alpes qui bascule au delà des 1500 défauts (+40%), des Hauts de France au-delà du millier (+21%), et des Pays-de-la-Loire juste sous 580 (+42%), comme cinq ans plus tôt.
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Vers une forte hausse des faillites en fin d’année ?
Dans un contexte économique toujours incertain pour les entreprises françaises, notamment dans le secteur du commerce et de la restauration, le cabinet Altares se montre assez pessimiste quant à l’évolution des défaillances d’entreprises d’ici la fin d’année. « Ralentissement économique, inflation, trésoreries qui s’essoufflent, accès au financement plus compliqué… Autant de risques de fragiliser davantage les entreprises les plus faibles », analyse Thierry Millon, directeur des études chez Altares. Avec en ligne de mire les 55 000 défauts d’ici la fin d’année. Affaire à suivre…
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il faut remercier qui ???? le gouvernement des nuls qui n’a pas su contenir l’inexorable travail de destruction de l’internet en faisant par exemple deux taux de TVA
La question importante à se poser: est-ce de véritables faillites ou est-ce que les entreprises “fondent les plombs” pour ne pas rembourser les PGE et repartir sous une nouvelle entité???
allez demander à ceux qui sont en difficultés. Une faillite est un acte judiciaire avec jugement et les conséquences qui suivent
Non non vous vous trompez tous les signaux sont au vert (Je peux dire lol?)
ahahah Monsieur est caustique .. Ou adepte de la méthode Coué, revu par Monsieur le Ministre Lemaire
Pourtant ce Monsieur affirmait maintenir le prix de L ‘électricité pour 2023????!!!!! Comme toutes les promesses faîtes….