Les commerces de centre-ville toujours en difficulté
Le chiffre d’affaires des commerces de centre-ville a de nouveau chuté en 2019, tandis que la périphérie résiste un peu mieux. Un rebondissement de la consommation est attendu pour 2020.
Les années se suivent et malheureusement se ressemblent pour les commerces de centre-ville. La fédération du commerce spécialisé Procos, qui recense chaque année les évolutions de chiffre d’affaires de ses adhérents (principalement des grandes enseignes), établit un nouveau bilan négatif pour les commerces de centre-ville en 2019. Leur activité a ainsi chuté en moyenne de 0,9 %, tandis que la périphérie tire quant à elle son épingle du jeu (+0,7 %). Tout confondu, le commerce spécialisé stagne à + 0,1 %, ce qui ne « rattrape en rien la forte baisse subie en 2018 (- 3,3 %) », rappelle Procos.
Dans le détail, on note que ce sont surtout les centres commerciaux de centre-ville qui ont vu leur activité flancher (-3,3 %), tandis qu’à l’inverse les autres pôles ont connu une certaine stabilité, y compris pour les magasins de rue en centre-ville (+0,5 %). Une baisse particulièrement prononcée que Procos attribue en partie à l’ampleur des mouvements sociaux en début et fin d’année, qui ont poussé les consommateurs à effectuer de nouveaux arbitrages, en faveur notamment de la vente en ligne et de la périphérie. La mobilisation contre la réforme des retraites en plein cœur du mois de décembre a d’ailleurs fortement pénalisé le bilan annuel du commerce, et ce dans la quasi totalité des régions françaises (voir graphique ci-dessous).
Par secteur d’activité, la restauration (- 1,2 %) et une nouvelle fois le textile (- 0,9 %) ont vu leur activité se replier, tandis que le sport, l’alimentaire spécialisé, l’optique ou encore la beauté/santé ont connu une évolution positive en 2019. A noter également la bonne performance du secteur de la chaussure, qui enregistre une hausse d’activité de 1,2 %, une première progression de marché depuis 2013 !
Quelles perspectives pour 2020 ?
Pour le moment, l’année 2020 débute aussi mal qu’elle s’était terminée en 2019. Les soldes, que bon nombre de commerçants attendaient pour rattraper un mois de décembre catastrophique, n’ont en effet pas eu l’effet escompté. « Au dimanche 26 janvier 2020, le point sur les soldes était le suivant : une baisse de fréquentation des magasins de -10 %, une baisse de chiffre d’affaires de – 4,9 % pour les magasins à surface égale en comparaison de cette première partie de soldes en janvier 2019. Notons que 25 % des enseignes du panel subissent une baisse supérieure à – 10 %. L’activité du web quant à elle, augmente de 4 % en moyenne mais 40 % des enseignes ont subi une baisse de leur activité de vente sur internet pendant la période », relate ainsi Procos.
Lire aussi : 5 tendances qui s’imposent dans les commerces
Néanmoins, la Fédération du commerce spécialisé se veut optimiste quant à l’évolution de la consommation des ménages français en 2020. Le nouveau barème de l’imposition sur les revenus, couplé à la disparition progressive de la taxe d’habitation, permettra en effet de donner un coup d’accélérateur au pouvoir d’achat (+1,9 %). Reste à savoir si ces gains seront dépensés, car comme le note justement Procos, « les Français n’ont manifestement pas conscience de la réalité de ces augmentations du pouvoir d’achat. » Sans compter la possible résurgence de mouvements sociaux de grande ampleur…
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Vous avez parfaitement raison, et je rajouterai que ces dix dernières années les banques ont monopolisées les meilleurs emplacements des Centres villes , et qui en appliquants avec des heures de fermetures notamment le soir après 17 heures, et les samedi et dimanches ce qui a contribue à donner une impression d’insécurité et aucune contribution à l’attractivité des centres villes a ces heures jours ou les actifs sont par contre disponibles pour effectuer leurs achats.
A cela vous rajoutez l’externalisation des professionnels, comme les cabinets d’avocats/comptables/médecins etc vers des zones d’activités (parce qu’aux nouvelles normes, facilement et gratuitement accessibles en voitures (voitures qui sont d’ailleurs de moins en moins polluantes)) et voilà les villes dépossédées de leurs actifs (et consommateurs) ainsi que de leurs clients/patients (consommateurs également) venant de l’extérieur et qui ne rentrent donc plus dans nos beaux centres-villes piétonniers… sans piétons.
Les enseignes désertent les centres villes pour plusieurs raisons ,notamment pour des raisons économiques et le manque de surfaces disponibles en CV de plus en plus difficile a trouver et de plus en plus contraignant pour y accéder en voiture.( temps d’accès pour trouver un parking ,cout et montant de plus en plus élevé des Pv etc…) Les municipalités n’ont toujours pas compris que: 1)- Les accès et les parkings sont indispensables pour le commerce alors qu’en peripherie des villes ils sont tres accessibles en nombre suffisant et surtout gratuits , sans PV pour dépassement de la durée de stationnement… Lire la suite »
Bonjour,à 61 ans je viens juste de prendre ma retraite , après 36ans passés dans un magasin, dont 32ans à mon compte avec 4 salariés. Le drame, c’est que vous avez tous raison , et qu’il y a plein d’autres causes encore, indépendantes de notre volonté.Causes qu’aucun homme politique n’est capable de voir ou de prendre en compte.Le commercant est obligé de se plier devant tous les désiratas de l’administration, sans que celle ci ne lève le petit doigt quand il est dans la me.. Les commerces de centre ville moyenne sont vus ,par beaucoup de gens , dont un… Lire la suite »
Bonjour, en réponse au commentaire précédent, je ne pense pas que la voiture soit au coeur du problème. Toutes les études dans tous les pays montrent que le commerce de centre-ville gagne grandement et prospère lorsque s’appliquent des transports doux. Bien sûr, cela marche mieux dans les grandes villes que dans les petites. Le gros du problème en France, c’est le SUPERMARCHE qui a tout laminé sur son passage: le commerce de proximité, le prix, la qualité, le service. Les decathlon et GoSport tuent les magasins de vélos, les jardiland et baobab tuent les fleuristes, les leroy-Merlin tuent les quincailleries.… Lire la suite »
le revenu mensuel d ‘Hidalgo et de ses homologues qui “prennent les décisions ” n’ est pas lié à leur “activité” contrairement aux Commerçants ; ils peuvent se “tromper” ce sera la même chose en fin de mois en terme de salaire .. ( pas pour un commerçant ) mais pourquoi sont ils élus alors ? le seule force du commerçant ets d’ aller sur le terrain politique , car c ‘est le seul langage que nos décideurs comprennent … ceci dit , les commerçants ont beaucoup décrié les banques , mais il y a encore qques années, qui attirait… Lire la suite »
Ce n’est pas une fatalité, il y a des actions possibles que ce soit au niveau des localités, de l’urbanisation, des transports, des commerces eux-mêmes qui doivent apporter des services et des usages différents.
Le commerce de demain n’est pas celui d’hier et des transformations sont nécessaires.
#1000partenaires accompagne les TPE pour trouver les leviers permettant d’augmenter leur potentiel en restant focalisé sur leur activité, coeur de métier.
Thierry
http://www.1000partenaires.fr
Bonjour, Malgré un déni général frisant la schizophrénie, la grande tendance actuelle est à la “piétonisation” des centres villes, oubliant que la voiture restent nôtre principal moyen de locomotion. Sachant que les villes moyennes de province ne disposent pas ou peu de transports en commun capables de vous déposer à proximité des cœurs de villes, le “Syndrome Hidalgo” décime doucement mais surement l’activité commerciale de ces lieux autrefois si animés. Les commerçants se voient contraints de migrer vers les galeries de grandes surfaces ou dans de nouvelles zones commerciales fraîchement créées, et qui elles, restent accessibles aux… voitures ! (d’ou… Lire la suite »
tout à fait d’accord avec vous Serge. Belle analyse
Les erreurs d’urbanisme se paient chèrement mais avec 20 ans de décalage. Quand les centres ville auront été désertés par une population qui ne peut se passer de la voiture (familles, personnes âgées entre autre), un équilibre sociologique et commercial sera rompu. Il faudra des années et des milliards d’Euros pour revitaliser des centres paupérisés, lentement devenus des zones de non droit. Voir Los Angeles dans les années 80 / 90. Il serait temps de s’en rendre compte.
Bravo pour vos commentaires. Vous avez tellement raison …je peux juste ajouter que le prix des parkings en centre ville est prohibitif. 5ou 6 heures à st Étienne, 18 € . Ça c est du bon business pour un pk en centre ville qui sent l urine . Dégoûté