Une majorité de commerçants ne veut pas de la réforme des retraites !
La réforme des retraites présentée par le gouvernement ne satisfait pas une majorité de commerçants. Quand au mouvement de grève en cours actuellement, ils sont autant à le plébisciter qu’à ne pas le soutenir.
La nécessité ou non d’une réforme du système de retraite fait aujourd’hui beaucoup débat au sein de la population française, avec des avis divergents selon les convictions de chacun. Et les commerçants ne font pas exception à la règle. C’est en tout cas ce qui ressort de la consultation que nous avons menée du 20 au 24 janvier 2022, et à laquelle près de 800 commerçants, tous secteurs d’activité confondus, ont participé. Même si certains points d’accord semblent tout de même se dégager.
La réforme plutôt impopulaire chez les commerçants
La réforme en elle-même notamment ne suscite pas véritablement d’engouement de la part des commerçants, avec 60% de répondants qui n’en sont pas satisfaits. A l’image d’Antoine, gérant d’un salon de coiffure à Paris. « Encore une fois cette réforme ne prend pas en compte nos spécificités en tant qu’indépendants. J’ai dû renoncer plusieurs fois à me payer ces 25 dernières années pour que mon salon puisse survivre, avec les emplois qui y sont associés, raconte-t-il. Au final ça doit représenter 2-3 ans de travail qui ne seront pas comptabilisés dans mes droits à la retraite, ce qui m’obligera à partir à minimum 64 ans, alors que j’ai commencé à travailler à 18 ans ! », regrette-t-il.
Lire aussi : Retraite : A combien auront droit les indépendants ?
Une problématique récurrente chez les indépendants, et qui a poussé dernièrement la Première Ministre a prendre la parole sur ce sujet. « Le mode de calcul des cotisations sociales des indépendants va être remis à plat et simplifié pour offrir davantage de droits à la retraite. En simplifiant le calcul, les prélèvements des indépendants seront rendus plus prévisibles et plus équitables au regard de la création de droits à la retraite », a-t-elle ainsi annoncé tout récemment, sans apporter néanmoins plus de détail.
Quoi qu’il en soit, 27% des commerçants interrogés soutiennent quand même la réforme présentée par le gouvernement. C’est le cas de Maxime, restaurateur à Strasbourg. « Même si le financement des caisses n’est aujourd’hui pas en danger immédiat, je pense personnellement à mes enfants et petits-enfants. Nous leur laissons déjà une dette énorme à rembourser, je suis prêt à travailler un à deux ans de plus pour assurer la pérennité du système et que les générations suivantes puissent elles aussi profiter d’une pension, témoigne-t-il. Ce qui m’inquiète davantage ce sont les manifestations qui vont se multiplier ces prochaines semaines, et qui pourraient une nouvelle fois pénaliser fortement l’activité des commerces », ajoute-t-il.
Un impact des grèves sur l’activité ?
La possibilité de grèves à répétition et qui se prolongeraient dans la durée inquiète aujourd’hui nombre de commerçants, même parmi ceux qui soutiennent la mobilisation. « On est pris en étau aujourd’hui. D’un côté je soutiens pour une fois les grévistes parce que nous sommes tous impactés par cette réforme. Mais de l’autre je pense aussi au moment présent. Mardi pour la première grève j’ai fait un chiffre d’affaires quasi nul, et le problème c’est que nous, contrairement aux grévistes de la SNCF ou de la RATP qui parviennent souvent à se faire payer leurs journées de grève, quand on fait une journée blanche c’est pour notre pomme. Déjà que les temps sont difficiles, je ne sais pas si je pourrais longtemps soutenir la mobilisation… », reconnait Patricia, gérante d’une épicerie/boulangerie à Paris.
Un « en même temps » qui se matérialise dans les réponses reçues lors de la consultation. Ainsi, si 60% des commerçants sont en désaccord avec la réforme des retraites présentée par le gouvernement, ils ne sont plus que 44% à soutenir le mouvement de grève, qui a pourtant comme objectif que cette réforme ne puisse pas voir le jour. Et une très grande majorité (76%), dont forcément des soutiens de grévistes, craignent que la mobilisation impacte à terme l’activité économique (voir graphiques ci-dessous).
Une inquiétude d’autant plus grande que les organisations syndicales ont appelé les Français à « multiplier les actions et initiatives partout sur le territoire, dans les entreprises et les services, dans les lieux d’étude, y compris par la grève ». Un blocage du pays a même été déjà annoncé ! « On va bloquer ce qu’on peut bloquer », a ainsi prévenu Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots. De quoi susciter la colère de certains commerçants, à l’instar d’Andréa, gérant d’un concept store à Marseille. « Le problème de la grève c’est qu’elle est menée par des privilégiés qui ne sont absolument pas concernés par notre situation. Ils se battent seulement pour leur acquis et sont prêts à tout pour ça, même si cela implique de foutre le bordel dans le pays, de toute façon eux ils seront payés. Et comme d’habitude ce sera à nous de payer les pots cassés ! », dénonce-t-il.
Lire aussi : Aides à l’énergie : Le point sur les dispositifs pour les entreprises en 2023
« Ce qu’il faudrait c’est que nous, indépendants, nous nous mobilisions davantage pour faire entendre notre voix. Il y en a marre de voir toujours les mêmes personnes à la tête des mouvements sociaux », abonde de son côté Sandra, fleuriste à Bordeaux. A l’image des commerçants qui se sont mobilisés le 23 janvier à Paris pour dénoncer la hausse des tarifs de l’énergie, une mobilisation qui a eu un retentissement national, malgré une participation plutôt restreinte (environ 2000 manifestants). « Je pense qu’en tant que chefs de petites entreprises nous sommes bien plus audibles que des fonctionnaires ou des syndicalistes de grands groupes. Mais pour cela il faut que nous soyons davantage unis », conclut Stéphanie, gérante d’une boutique de mode pour enfant à Rouen. L’appel au rassemblement des indépendants est lancé !
Restez informés de l’actu pour les commerçants et indépendants :
Cet article vous a été offert !
Abonnez-vous et soutenez le média qui défend les commerçants indépendants.
Je m’abonne
J’ai un salon de coiffure depuis50ans et j’ai 75 ans et je travaille toujours en pleine forme !! Ils me font rire !! Je veux profiter …. De quoi ?? Je ne veux pas mourir au travail. Deux ans de plus ce n’est pas 10ans !!!! Nous sommes des enfants gâtés !! Insatisfaits il fait chaud (trop ) il fait froid ( trop ) la France des râleurs
Les français sont habitués à râler pour tout et n’importe quoi, jamais contents alors qu’on est un des pays au monde où on a le plus d’avantages (35h, secu, congés payés, retraite même pour ceux qui n’ont jamais travaillé et cotisé, RSA …).Et un pays magnifique avec son climat, ses plages et ses montagnes !
Vous êtes contre la grève mais vous faites Quoi? De toute façon il n’y a personne dans les magasins, jamais autant de faillites et de radiations et 2023 sera, est pire.
De toutes façon, il y a bien trop de magasins.., et trop de centrales d’achat qui ouvrent de nouveaux magasins pour nourrir la centrale d’achat, sans ce soucier du reste
Si on veut une retraite on fait pas indépendant, ça n’a jamais été nouveau ça, ça va avec le statut d’independant.