26 avril 2023

50% des paiements se font toujours en espèces

Une étude de la Banque de France montre que les espèces sont toujours le moyen de paiement privilégié des Français. Mais leur utilisation a fortement décliné ces dernières années.

Malgré la démocratisation des paiements par carte bancaire, les pièces et billets de banque ont toujours la côte auprès des Français. C’est en tout cas ce que constate la Banque de France, qui vient de publier les résultats d’une grande enquête sur les moyens de paiements privilégiés des consommateurs au sein de la zone Euro.

Il en ressort ainsi que pour l’année 2022, le nombre de transactions en liquide représentent 50% du total des achats effectués en France. Mais la trajectoire est à la baisse, après 57% en 2019 et 68% en 2016. A l’inverse, les volumes de transaction par carte sont passés de 27% en 2016 à 35% en 2019, puis 43% l’année dernière. Le chèque poursuit de son côté sa décrue (4%), talonné désormais pas les applications mobiles (2%).

A noter tout de même qu’il est ici question de nombre de transactions, et non pas de montants totaux dépensés, pour lesquels la carte bancaire a dépassé les espèces depuis plusieurs années. En moyenne, les Français ne retirent ainsi que 73 euros par mois au distributeur, alors que les dépenses réglées en carte bancaire atteignent 543 euros.

Les espèces privilégiées pour des petits montants

« Le type d’achat et son montant jouent plus significativement dans l’utilisation des espèces, note la Banque de France. Ainsi, la propension à régler ses achats en espèces est plus forte pour les achats du quotidien, auprès des vendeurs de rue ou sur un marché, dans les cafés et restaurants que ceux effectués en supermarché. À l’inverse, les achats de biens durables, en station essence, les réservations d’hôtels et les services hors du domicile sont moins souvent réalisés en espèces. Par ailleurs, plus le montant de la transaction est bas, plus cette transaction est réglée en espèces ».

A noter également que certaines caractéristiques sociodémographiques entrent en considération pour déterminer le choix du moyen de paiement. Les hommes sont ainsi plus susceptibles d’utiliser en majorité des espèces que les femmes. De même, la probabilité d’utiliser des espèces croît avec l’âge, les plus de 55 ans utilisant davantage le paiement en liquide que les moins de 25 ans. Enfin, la « fragilité budgétaire » joue aussi sur les habitudes de paiement, les personnes en situation de précarité ayant ainsi tendance à recourir plus souvent aux espèces.

Quid des autres pays de la zone Euro ?

L’étude de la Banque de France montre également que les Français ne sont pas les seuls à être attachés aux espèces. Au contraire même, puisqu’en proportion de volume d’achats, nos voisins européens utilisent davantage le paiement en liquide que chez nous (59% en moyenne, contre 50% en France). Les espèces représentent par exemple 69% des volumes en Italie, 66% en Espagne, 64% au Portugal ou encore 63% en Allemagne. La Belgique (45%) ou les Pays-Bas (21%) ont en revanche davantage délaissé le paiement en liquide ces dernières années.

Une décrue qui devrait également s’observer en France au cours des prochaines années, notamment en raison de la forte progression des paiements effectués en ligne. Mais la Banque de France reste tout de même assez confiante sur la capacité de résilience du liquide, notamment de par sa fonction de réserve de valeur qui ne faiblit pas, encore plus en cette période inflationniste.