6 août 2024

Tourisme : La baisse de fréquentation en juillet impacte les commerçants

Seulement un peu plus de 50% des Français ont l’intention de partir en vacances cet été, ou sont déjà partis. Un chiffre en baisse par rapport aux années précédentes, et qui affecte particulièrement les commerçants, même si certaines régions parviennent à tirer leur épingle du jeu.

Si l’effet Jeux Olympiques se fait bel et bien ressentir à présent dans la capitale, avec une forte affluence touristique enregistrée depuis fin juillet, le bilan est pour le moment plus mitigé sur le reste du territoire français. C’est en tout cas les premiers retours faits sur le terrain par les professionnels du tourisme, mais aussi par de nombreux commerçants installés dans certaines zones touristiques.

La côte ouest en forte baisse, la Côte d’Azur et la Provence tirent leur épingle du jeu

« Le démarrage de la saison a été très poussif par rapport à l’an dernier », témoigne ainsi Martin, gérant d’un café/restaurant, à Biarritz. La météo particulièrement pluvieuse au mois de juillet n’a pas aidé. « Les jours de pluie se sont enchainés, les clients sont restés cloitrés chez eux, et forcément on en a beaucoup pâti », confirme Isabelle, gérante d’une boutique de prêt-à-porter, à Rennes.

L’ensemble des professionnels de la côte ouest ont en effet constaté une baisse d’activité en ce début de saison estivale. Les chiffres sont d’ailleurs là pour en attester. Selon la société de conseil ProTourisme, les réservations sont en baisse de 12% en Normandie, 8% en Bretagne, et 7% en Nouvelle-Aquitaine, par rapport à l’été dernier. L’île de Ré (Charente-Maritime) a aussi accusé une baisse de fréquentation de l’ordre de 30% dans ses hôtels et restaurants par rapport à 2023. Ou encore, la Vendée, qui a vu sa fréquentation touristique baisser de 10% dans les 20 premiers jours du mois de juillet.

Seules la Côte d’Azur et la Provence enregistrent une hausse des réservations de 9%, à l’image de ce qui est aussi constaté dans la région parisienne. « C’est parce qu’il y a le retour des clientèles étrangères, notamment les Américains et les Asiatiques, certains ayant évité Paris pour aller vers des destinations comme la Côte d’Azur », analyse Didier Arino, directeur général de ProTourisme.

Les Français restreignent leur budget vacance

La baisse de fréquentation touristique semble ainsi principalement provenir d’un moindre départ en vacances des Français, une tendance là aussi confirmée par les derniers chiffres parus sur la question. Selon un sondage Elabe pour « Les Echos » et l’Institut Montaigne, 53% des Français seulement ont l’intention de partir en vacances cet été (ou sont déjà partis), soit 5 points de moins par rapport à l’été dernier. Ce recul s’observe au sein de toutes les catégories de la population, mais il est particulièrement important chez les Français qui bouclent leurs fins de mois difficilement (-8 points). « Les disparités sociologiques sont par ailleurs très significatives, avec 72% des cadres qui partent en vacances, alors que les ouvriers ne sont que 42% », détaille Adrien Smid, consultant senior opinion chez Elabe.

Les Français interrogés qui ont décidé de partir en vacances ont également prévu de moins dépenser. Le budget moyen est ainsi de 1 428 euros cet été, soit une baisse de 14% par rapport à l’été 2023 (228 euros). Les postes de dépenses les plus touchés sont avant tout l’alimentation et les restaurants, avec 32% des Français qui souhaitent diminuer leurs frais en ce sens, et les activités et loisirs (30%). Viennent ensuite le logement (21%) et le transport (15%).

La fréquentation du mois d’août particulièrement attendue

Dans ce contexte, le niveau de fréquentation touristique sera particulièrement scruté en ce mois d’août, pour lequel les commerçants se montrent dans l’ensemble assez optimistes. « Historiquement, et même dans les années difficiles, on a toujours bien travaillé au mois d’août, car c’est vraiment le pic de la saison pour tout le monde, explique Samuel, gérant d’un camping/restaurant, près de la Rochelle. Là où vraiment il y a de l’enjeu, ce sera sur le niveau d’activité en septembre. Ces dernières années on constatait un regain d’activité en fin de saison, espérons qu’il en sera de même cette année, on en a vraiment besoin après ce début d’été très moyen », conclut-il.