SHEIN enchaîne les infractions, à quand l’interdiction ?
La mise en vente de poupées à caractère sexuel sur le site de SHEIN déclenche une nouvelle vague d’indignation, tandis que son implantation au BHV Marais faisait déjà polémique. Face à la multiplication des infractions – produits dangereux, pratiques trompeuses, contournement fiscal – les représentants du commerce français attendaient une réponse forte. Le gouvernement les a entendus et vient d’engager une procédure de suspension du site Shein.

SHEIN n’en est pas à son premier scandale. Mais cette fois, la plateforme de fast fashion chinoise semble avoir franchi un seuil critique. Alors qu’elle prend pied au cœur de Paris, dans l’emblématique grand magasin BHV Marais, la polémique prend une tournure inédite. La DGCCRF a ouvert une enquête sur la commercialisation, par le site, de poupées à l’apparence enfantine à caractère sexuel.
Un contenu jugé suffisamment grave pour relancer les appels à l’interdiction pure et simple du site. Dès lors ce n’est plus une frange marginale qui s’indigne, mais l’ensemble des représentants du commerce, des institutions de contrôle, et même certains membres du gouvernement.
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Les syndicats professionnels réclament un blocage
La Confédération des Commerçants de France (CDF) dénonce ainsi un « scandale moral et juridique inacceptable », et appelle à la fermeture immédiate de SHEIN en France. « Ce n’est pas une erreur isolée, c’est la conséquence d’un système irresponsable qui s’affranchit délibérément de toutes les règles », martèle son président Pierre Bosche. Produits dangereux, pratiques trompeuses, fraude à la TVA, exploitation des travailleurs, contournement des règles européennes… La liste des infractions reprochées à SHEIN est longue, documentée, et pour beaucoup, désormais insoutenable.
Le Conseil du Commerce de France (CdCF), exige également une réponse politique forte. Guy Gras, son président, appelle à une « action immédiate » contre SHEIN : « Les signaux sont clairs, les manquements graves, les précédents nombreux. On ne peut pas éternellement tolérer ce modèle, surtout quand les victimes potentielles sont aussi vulnérables », dénonce-t-il. Le CdCF réclame un blocage du site, tandis que Marc Sanchez, secrétaire général du SDI (Syndicat des Indépendants et des petites entreprises), dénonce un « je men foutisme » de l’État : « L’amoralité ne peut pas être un modèle économique. Si ces plateformes ne respectent pas nos règles, elles doivent être écartées du marché français ».
Le BHV cheval de Troie du commerce chinois
Dans ce contexte, l’implantation annoncée de SHEIN dans les murs du BHV Marais ne passe pas. Le grand magasin, institution du commerce parisien, se retrouve pris dans une tempête médiatique et politique. Plusieurs marques partenaires ont déjà rompu ou menacé de rompre leur collaboration. Des syndicats ont exprimé leur colère. Le symbole est trop fort : comment un acteur au modèle aussi controversé peut-il s’offrir une telle vitrine, au cœur du centre-ville, dans un lieu chargé d’histoire et de savoir-faire français ?
L’une des vitrines du savoir-faire français est en effet bel et bien en train de devenir le cheval de Troie du commerce chinois. Après SHEIN, le BHV Marais confirme sa nouvelle orientation en accueillant un autre acteur de l’ultra-bas coût : Blacksheep (mouton noir en anglais). Cette marque de lunettes de vue et solaires, assume son positionnement radical en proposant des montures à partir de 2,95 euros et des verres à partir de 5,95 euros, tout en ayant une webcam branchée en permanence sur… l’une de ses usines en Chine. L’entrepreneur français à l’origine de la marque, Pierre Wizman, invitant – et provoquant – au passage les opticiens français à repenser leurs modèles économiques.

Défendre notre modèle économique et nos valeurs
Et c’est bien de modèles économiques dont il est question. En ouvrant grandes ses portes à SHEIN, le BHV vise à adouber l’incarnation d’un modèle en rupture. L’ensemble des plateformes chinoises et autres acteurs similaires gagnent aujourd’hui des parts de marché à coup de dumping social et environnemental, de stratégie fiscale agressive, quand ils ne commercialisent pas des produits à caractère illicite ou dangereux. Tandis qu’en face, les commerçants français sont sommés de respecter des règles strictes, des normes, des obligations sociales et fiscales. Pour beaucoup d’entre eux, « trop c’est trop », le contrat est rompu.
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Alors que la pression monte, la question devient inévitable : jusqu’à quand tolérera-t-on l’expansion d’acteurs aussi problématiques ? L’indignation ne suffit plus, Shein au BHV n’est que la partie immergée de l’iceberg qui est en train de couler tout un pan d’activités industrielles et commerciales en europe. Pour les représentants du commerce, comme pour une partie croissante de l’opinion publique, l’heure est venue d’agir. De fermer, de bloquer, de montrer que la France ne cède pas aux sirènes du low-cost quand il met en danger ses enfants, ses commerçants et ses valeurs.
DERNIÈRE MINUTE : « Sur instruction du premier ministre, le gouvernement engage la procédure de suspension de Shein le temps nécessaire pour que la plateforme démontre aux pouvoirs publics que l’ensemble de ses contenus soient enfin en conformité avec nos lois et règlements », vient d’annoncer le ministère de l’Économie et des Finances ce mercredi.
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Ce n’est que le début ou bien la continuité d’un stratagème bien pensé par ces pays pour petit à petit prendre la main sur notre pays (industrie, prêt à porter etc…), mais pendant ce temps là on laisse faire et nous on nous assassine à tous niveaux (normes à respecter, administratif à n’en plus finir, fiscalité, politique environnementale etc…à ce sujet vous pensez qu’ils y pensent eux en produisant à outrance et sans respect de l’avenir de leur marchandise éparpillée dans le monde et qui pollue puisque non recyclable ) ; que nos élus se posent enfin les bonnes questions… Lire la suite »
est-ce que l’état peut-être accusé de complicité dans cette affaire puisqu’elle est le distributeur de ces colis par la poste, entreprise d’état?
Je trouve ça ubuesque et du jamais vu
C est bien triste de voir que le gouvernement Français laisse ruiner notre pays en autorisant ces entreprises Chinoises Fast fashion a tuer nôtre économie. Cette concurrence est déloyale en bien des points car aucune norme n est respectée et leur stratégie est de vendre à perte pour éliminer toute concurrence et prendre ainsi la main sur notre économie sous peux. Quel avenir cela laisse t il a nos générations suivantes ! Les pme françaises n ont aucun soutien à ce niveau et les aides du passé sont réclamées par l état en remboursement, juste de quoi s assurer que… Lire la suite »