Portrait commerçant – La boulangerie pâtisserie théâtralisée
L’ouverture de la boulangerie-pâtisserie de Cédric Grolet a constitué un des événements gastronomiques parisiens. La presse et le public ont pu vérifier que le talent du « meilleur chef pâtissier du monde 2018 » s’appliquait désormais à la viennoiserie et au pain.
A l’étage, sur 150 m², un salon de thé se déploie autour d’un bar circulaire, offrant aux clients de l’espace, une décoration reposante et une vue dégagée sur l’avenue. Mais c’est avec les 80 m² du rez-de-chaussée que le concept se singularise : « l’espace de vente est aussi la continuation du laboratoire situé au sous sol : les clients peuvent y voir la finition des pâtisseries et la cuisson des pains », détaille l’architecte d’intérieur Michael Malapert. Un comptoir en marbre lisse blanc accueille la pâtisserie, un autre en croute de pierre noire est dédié à la boulangerie. La devanture, entièrement vitrée, rend le spectacle accessible aux chalands.
Lire aussi : Portrait commerçant – Chocolat Ikône, un chocolatier bien nappé !
Reste que le décor déçoit. La bonne intention de montrer la réalisation des produits ? Elle alourdit le mobilier où prennent place réfrigérateurs, ustensiles, etc. La volonté que « l’écrin ne prendre pas le dessus sur la pâtisserie » ? Elle a conduit la presse à parler – par erreur ou poliment – de design « épuré » mais, entre un miroir doré et des étagères artificiellement remplies, la sensation ressentie est celle d’un vide. S’ajoute ce contresens de vouloir inviter le regard sur les produits tout en éclairant les murs… Quant au thème de la fleur choisi pour le lieu (les gâteaux en reprennent la forme), avec des fleurs en papier de Mathilde Nivet et un papillon signé Richard Orlinski, il est surtout développé… dans la cage d’escalier !
Cet article vous a été offert !
Abonnez-vous et soutenez le média qui défend les commerçants indépendants.
Je m’abonne