Les commerçants amputés chaque année de 20 000€ de revenus par rapport aux salariés et pourtant…

Les résultats issus de la dernière enquête menée par lechommerces.fr, sur les revenus des commerçants indépendants, montrent que dans l’ensemble les commerçants français perçoivent des revenus issus de leur travail inférieurs à la moyenne des salariés français.

Au-delà du seul revenu, l’étude montre qu’entre le temps de travail dédié à l’activité professionnelle et le gain financier perçu, le ratio est particulièrement défavorable aux commerçants, par rapport à l’ensemble des salariés français. Ainsi, 92% des répondants à l’enquête affirment travailler davantage que la durée légale de travail, fixée à 35H/semaine. Et 65% des commerçants déclarent dédier plus de 45H/semaine à leur activité, et pour 9% d’entre eux, ce chiffre dépasse même les 60H/semaine !

Il ne s’agit pas d’opposer les indépendants aux salariés, mais de connaître les raisons et le contexte qui engendrent une telle disparité

Les travailleurs indépendants travaillent plus, pour un revenu moindre…

Ainsi, l’étude révèle qu’en moyenne, le temps de travail d’un commerçant indépendant français est de 46,8 heures par semaine. Rapporté à sa rémunération moyenne mensuelle brut de 2 834 euros, cela équivaut à un taux horaire brut de 14 euros de l’heure, contre 23 euros brut pour la moyenne des salariés français. Sur une année, le manque à gagner se chiffe ainsi à plus de 20 000 € ! Et ce, en comptant un mois de congés – non payés – qui on le sait, ne peut pas toujours être pris par les commerçants.

Il ne s’agit pas d’opposer les indépendants aux salariés, mais de connaître les raisons, ainsi que le contexte, qui engendrent une telle disparité et d’envisager des solutions. De fait, la baisse de fréquentation dans les centres-villes, le montant des loyers, des charges, l’essor du e-commerce ou encore la seconde main, sans compter l’inflation, remettent en question le modèle économique de nombre de commerçants.

Les indépendants ne doivent pas rester seuls : associations de commerçants, syndicats professionnels… Ensemble on est plus fort !

Aujourd’hui nous sommes à un tournant, les commerçants n’ont d’autre choix que de s’adapter, se réinventer, mais aussi faire preuve de résilience dans ses moments économiques difficiles. Surtout, les indépendants ne doivent pas rester seuls, plus que jamais il est important d’échanger avec des confrères, participer aux actions d’associations de commerçants et rejoindre son syndicat professionnel afin de bénéficier de services (accompagnement, droit social, …) et de conseils : Ensemble on est plus fort !

La formation continue est primordiale également. Alors que les carrières professionnelles dépassent les quarante ans, il est impossible de continuer à exercer son métier comme dans les années 90 ou 2 000. Le commerçant doit notamment savoir maîtriser les outils numériques et pouvoir ainsi adjoindre les applications et services qui vont lui permettre de faire venir et revenir les clients. Comment imaginer faire du commerce aujourd’hui sans l’apport de la valeur ajoutée numérique, alors que la population dans son ensemble à les yeux rivés sur son smartphone.

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Les indépendants sont Essentiels à la vie économique et sociale des villes et villages français

Au regard des défis que doivent relever les indépendants, il serait peut-être temps de reconnaître le commerçant de quartier d’utilité publique, et de freiner voire d’interdire les pratiques d’acteurs tels que Primark, Shein…et autre Temu. Comment peut-on encore tolérer ces ventes massives de produits fabriqués n’importe où, n’importe comment et vendus à n’importe quel prix ! Des prix toujours plus bas… qui engendrent des coûts toujours plus élevés pour l’environnement. Des pratiques qui n’amènent pas de valeur ajoutée à notre société et détruisent en revanche chaque jour un peu plus le fragile modèle économique des commerçants indépendants.

L’État doit imposer des règles, la fast fashion et l’e-commerce à outrance induisent des pratiques déloyales envers notre modèle de société

Les pouvoirs publics doivent sans délai imposer des règles. Il ne s’agit pas que de concurrence déloyale entre “petits commerçants” et multinationales, mais de pratiques déloyales envers notre modèle de société, ce qui en soit est beaucoup plus grave. L’impact global de chaque acteur sur notre mode de vie doit être pris en compte. Une récente étude démontre l’importance du lien social apporté par les commerçants de proximité, qui contribuent ainsi à réduire l’isolement et à la constitution de communautés locales. Des commerçants qui participent également à la préservation du patrimoine architectural, interviennent en cas d’insécurité, animent la vie des quartiers et contribuent ainsi à l’attractivité, notamment dans les centres-villes.

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A l’heure où notre société s’apprête à faire un choix parmi des options politiques diamétralement différentes, il serait temps de s’accorder et de reconnaître les commerçants comme “Essentiels” à la vie de nos cités. Des cités qui – ne l’oublions pas – sont depuis l’antiquité au cœur du fondement des civilisations.

Quel niveau de revenu les commerçants indépendants perçoivent-ils de leur travail ? Découvrez les chiffres détaillés par secteurs d’activité en cliquant ici.

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