La carte des bonnes pratiques des centre-villes
Face au déclin de nombreuses villes françaises , le gouvernement souhaite fédérer davantage les divers acteurs du centre-ville, et notamment partager les bonnes pratiques entreprises un peu partout à travers le territoire. La première pierre à l’édifice a ainsi été posée avec une carte interactive qui recueille les stratégies et témoignages de 169 communes françaises et 89 villes européennes.
De la Lettonie à la Grèce en passant par la Sicile et le nord de la Suède, sans oublier un quadrillage plutôt complet du territoire français, la DGE a présenté dernièrement un recueil des stratégies locales entreprises à travers l’Europe dans l’optique de revitaliser les centres-villes. Le tout sous une forme ludique (consulter la carte interactive), avec un classement des initiatives en fonction de 8 facteurs différents : Revitalisation par l’urbanisme, Revitalisation par le commerce, Revitalisation par les accès, Revitalisation par la fiscalité, Revitalisation par la santé, Revitalisation par la culture, Revitalisation par la sécurité, Revitalisation par le logement.
En cliquant sur chaque ville, un texte apparaît pour résumer la ou les action(s) mises en oeuvre afin de redynamiser le centre-ville, accompagné d’un ou plusieurs liens qui détaillent ces initiatives locales. On apprend ainsi qu’à Albi, un projet en cour vise à prolonger le centre-ville par un quartier culturel, comprenant une médiathèque, un complexe cinématographique avec parking souterrain ou encore un centre universitaire. Egalement, à Saint-Etienne, après avoir mis en place des zones piétonnières dans le coeur de la ville, une nouvelle majorité municipale a rétabli la circulation des voitures dans des zones 30, afin de soutenir les commerces de proximité. Ou encore, à Moulins, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, une stratégie de revitalisation a été définie à l’échelle communautaire par les élus locaux pour soutenir le commerce de centre-ville. Une aide de la mairie, à hauteur de 10.000 euros, est ainsi destinée aux commerçants et enseignes qui reprennent des locaux vacants. Enfin, une convention Centre-ville de demain devrait être signée avec la Caisse des dépôts, prévoyant notamment qu’elle investisse dans une société foncière immobilière.
Le principe du fonctionnement de la carte est le même au niveau européen, avec une nouvelle fois des initiatives intéressantes et originales. En Italie par exemple, la capitale Rome a décidé de lancer un centre commercial exclusivement composé d’acteurs de l’économie sociale et solidaire, qui louent leurs locaux à un prix avantageux offert par les élus. En Allemagne, la ville d’Altena a quant à elle misé avec succès sur la culture. La ville est en effet dotée d’un célèbre château, située aux abords de la ville. Faisant le constat que les nombreux touristes qui s’y rendaient n’en profitaient pas pour visiter le centre-ville, un ascenseur a été construit dans la colline pour créer un lien entre le centre-ville et le château. Son financement a été assuré par les collectivités, le mécénat ainsi que des fonds européens. Par ailleurs, la municipalité a fait aménager les berges de la rivière et piétonniser la place du marché. Bristol a de son côté joué à fond la carte du local, ce qui a permis de favoriser le commerce indépendant et l’écologie : peu de déchets par habitant, parcs, fermes urbaines, fort recours au vélo et à la marche à pied, isolation des logements … La ville possède également une monnaie locale, afin de créer un circuit fermé d’échanges sur le territoire. Il est par exemple permis de payer les impôts locaux avec la monnaie locale, ce qui conduit les élus à devoir réinjecter ces recettes dans l’écosystème local, où elle est acceptée. Le port a en outre été réaménagé en vue d’accueillir davantage de touristes.
Au final, un outil simple d’utilisation et riche d’idées à mettre en application pour les divers acteurs de la revitalisation des centres-villes. Mais encore très loin d’être suffisant pour ralentir la perte d’attractivité des villes moyennes, phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur d’année en année. Car au-delà des – indispensables – initiatives locales, la revitalisations de ces villes passera nécessairement par une politique nationale d’aménagement du territoire. Pour le moment nous en sommes encore loin.
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L’une des causes de la désertification: la multiplication des centres commerciaux en tout genre (retail park, faux outlets…) en périphérie des villes. Les élus qui pleurent sont grandement responsables de la situation actuelle au travers des autorisations en CDAC qu’ils distribuent à l’emporte pièce sans ce soucier de l’impact commercial en centres villes. C’est pour cela que l’Etat impose un moratoire d’un ou deux ans est indispensable afin qu’un véritable observatoire du commerce soit mis en place et puisse vérifier de façon quantifiable les zones du territoire ou il serait encore possible d’autoriser des projets de centres commerciaux et celles… Lire la suite »