Hausse des droits de douane : Quel impact pour les commerçants français ?

La hausse soudaine des droits de douane instaurée par le président américain Donald Trump a provoqué une chute brutale des marchés financiers, et fait courir le risque d’une récession mondiale. Pour les commerçants français, le choc devrait tout de même être plus limité. Explications.

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C’est l’actualité qui occupe le devant de la scène ces dernières semaines, et particulièrement ces derniers jours. Depuis le 5 avril, l’ensemble des biens importés aux États-Unis sont frappés d’une surtaxe de 10%, et à partir du 10 avril, les produits en provenance d’Europe seront soumis à un droit de douane supplémentaire de 20% ! Des mesures qui ont provoqué un mouvement de panique sur les marchés financiers.

La semaine dernière, Wall street a ainsi connu sa pire semaine depuis cinq ans. Le CAC 40 également a terminé en baisse de 4,26%, effaçant ainsi l’ensemble de ses gains accumulés depuis le début de l’année. Le baril de pétrole, quant à lui, s’est effondré de plus de 13% sur la même période, illustrant les craintes des marchés face à un ralentissement économique à venir.

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Les consommateurs américains en première ligne

D’après les prévisions des économistes, ce sont en premier lieu les consommateurs américains qui devraient payer la note de cette hausse massive des tarifs douaniers. Les droits de douane vont « probablement augmenter l’inflation dans les trimestres qui viennent » et conduire à une « croissance ralentie », a ainsi réagi Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine.

Et pour cause, les Américains importent aujourd’hui massivement des produits de l’étranger, ce que veut justement combattre le président Donald Trump en réhaussant les tarifs douaniers. En attendant la réindustrialisation espérée du pays, les prix à la consommation vont donc mécaniquement augmenter, ce qui va nécessairement faire baisser les ventes au détail. Le taux d’augmentation du PIB des Etats-Unis devrait ainsi se situer aux alentours des +1%, contre une croissance de +2,8% enregistrée en 2024.

L’Europe et la France moins impactés

Au niveau mondial, les prévisions économiques font pour le moment état d’une croissance du PIB à +1,8% en 2025, contre +2,2% espérée en début d’année. Un ralentissement économique qui impacterait principalement les pays qui exportent massivement vers les Etats-Unis, notamment la Chine, qui vient d’annoncer en réponse un plan de relance pour soutenir son économie.

Pour la zone euro, l’impact serait plus faible, avec une croissance revue légèrement à la baisse tout de même (+0,6% de hausse de PIB en 2025, contre +0,9% espérée). Pour la France, un peu moins exposée au commerce américain, la baisse de PIB serait de l’ordre de seulement 0,2 point (+0,5%, contre +0,7% espérée). Une baisse d’activité qui devrait surtout impacter certains secteurs ciblés, comme le luxe, le secteur viticole, l’automobile, ou encore l’agroalimentaire.

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Quid des commerçants français ?

Pour les commerçants indépendants français, très peu exposés au marché américain, l’impact devrait être assez limité. A condition que l’ensemble de ces annonces n’impactent pas le moral des Français, et conduisent ainsi une nouvelle baisse de la consommation intérieure. Un scénario pour le moment difficile à envisager, tant les niveaux d’épargne sont déjà à un niveau record, tandis que la consommation reste atone. En témoigne les baisses d’activité enregistrées en janvier et février, dans la continuité de l’année 2024.

Dans ce contexte, plus que des mesures de rétorsion contre la nouvelle politique douanière américaine, les commerçants français ont aujourd’hui besoin d’un véritable plan de relance, pour enrayer cette dynamique d’activité en berne qui ne cesse de s’aggraver d’année en année. Le mois dernier, près de 6 000 commerçants ont justement donné donné leur avis sur 10 mesures pour soutenir le commerce. Le message doit être passé !

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