Emeutes et pillages : Les commerçants vont être aidés !

Plusieurs aides, au niveau de l’Etat mais aussi des régions, vont être mises en place pour soutenir les commerçants impactés par les émeutes de ces derniers jours. Une annulation des charges sociales et fiscales a même été évoquée.

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Après les gilets jaunes, le Covid ou encore les manifestations contre la réforme des retraites, c’est aujourd’hui la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour les commerçants victimes des émeutes et pillages observés ces derniers jours. « On se prend tout dans la figure et personne nous aide. On ne peut plus continuer à travailler avec les manifestations qui passent tout le temps, la hausse des loyers et les charges démentielles », témoigne ainsi Agnès, qui tient l’emblématique magasin de chaussures Richelieu, dans le centre-ville de Marseille. Une exaspération partagée aussi en région parisienne, où nombre de commerces ont été durement touchés, voire même complètement détruits. « Ca fait une semaine que je ne dors presque plus, vendredi dernier il m’ont quasiment tout pris dans la boutique, et même si ça semble se calmer depuis, j’ai peur que d’autres reviennent. Il faut que l’Etat interviennent rapidement, on ne peut plus continuer comme ça », partage Yacine, gérant d’une boutique de téléphonie mobile, à Sevran.

Selon le ministère de l’économie et des finances, depuis la semaine dernière, au moins 250 débits de tabac, 250 agences bancaires, 200 magasins de grande distribution, de restauration rapide, ainsi que de nombreux petits commerces ont subi des dégradations et des pillages, et ce sur l’ensemble du territoire français. Pour venir en aide aux commerçants impactés, plusieurs annonces ont été faites par les pouvoirs publics ces derniers jours, et d’autres pourraient intervenir tout prochainement. Le point sur la situation actuelle.

Des annulations de charges sociales et fiscales au cas par cas

En déplacement ce mardi dans l’Essonne, Bruno Le Maire a rappelé que l’Etat sera au côté des commerçants touchés par les violences. « Nous allons, sur l’ensemble des commerçants, regarder comment nous pouvons étaler le paiement des charges sociales, voire reporter le paiement des charges fiscales et sociales », a déclaré dans un premier temps le ministre de l’économie. Avant d’ajouter : « Pour les commerçants les plus touchés, nous pourrions considérer des annulations de charges sociales et fiscales. » Des annulations qui interviendraient au cas par cas, et qui ne serait mises en œuvre que « lorsque l’entreprise connaît de grandes difficultés financières et ne peut plus faire face à ses dettes sociales et fiscales ».

Par ailleurs, Bruno Le Maire a demandé aux assureurs de baisser les franchises et d’indemniser rapidement les victimes. « Nous avons demandé aux assureurs de faire preuve de la plus grande simplicité dans le traitement des procédures », de « réduire au maximum les franchises » et « les indemnisations doivent arriver le plus vite possible », a-t-il déclaré. Une demande entendu par les professionnels, France assureurs, principal organisme de représentation professionnelle des entreprises d’assurance, a ainsi appelé ses membres à accepter plusieurs gestes pour leurs clients frappés par les émeutes, et notamment une augmentation du délai pour déclarer le sinistre, de 5 jours en temps normal, à 30 jours. Pas un mot, en revanche, sur les franchises pour l’instant.

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Des fonds d’urgences débloqués par les régions

En attendant la position des assureurs, plusieurs régions ont d’ores et déjà annoncé la mise en place de fonds d’urgence afin d’indemniser le plus rapidement possible les commerçants victimes des saccages et pillages. La région Provence-Alpes-Côte-D’azur va ainsi proposer une aide financière de 10 000€ par commerce, sans critères, versée sous 15 jours.

Dans la foulée, Franck Leroy, le président de la Région Grand Est, a annoncé qu’il allait présenter devant l’assemblée du conseil régional un fonds d’aide d’urgence doté de 10 millions d’euros. Enfin, la Région Ile-de-France a également fait savoir qu’elle allait débloquer 20 millions d’euros à destination des commerçants.

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Les syndicats patronaux réclament davantage d’aides

Si ces différentes annonces ont été saluées par les représentants des entreprises, ces derniers n’ont pas manqué de rappeler qu’elles restent malgré tout insuffisantes pour nombre de professionnels. Dans un communiqué, la Fédération Nationale de l’Habillement réclame ainsi le retour du chômage partiel ainsi que du fonds de solidarité, deux mécanismes instaurés durant les trois confinements, pour les commerçants victimes des émeutes. « Entre la remise en état des locaux endommagés et la reconstitution des stocks pillés, les graves événements qui ont eu lieu ces derniers jours équivalent pour certains commerces à une fermeture forcée, au moins jusqu’aux prochaines livraisons de la saison hiver 2024 », justifie-t-elle. La Fédération demande également au gouvernement une aide aux bailleurs, « afin de pouvoir exonérer de loyers les sinistrés pour la période concernée ».

Autant de revendications reprises également par le Medef, qui s’inquiète par ailleurs de l’impact plus global sur l’activité économique, et notamment d’une baisse de la clientèle touristique. Geoffroy Roux de Bézieux avance ainsi une baisse de « 20 à 25% des réservations de séjours de touristes étrangers à Paris », pour ce début du mois de juillet. « Des pays comme les États-Unis ont déconseillé à leurs ressortissants de venir en France », se désole-t-il. Une tendance confirmée par le principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration, l’Umih, qui a dernièrement indiqué que les hôteliers français « subissaient une vague d’annulation de leurs réservations » dans les zones touchées par les violences.

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Les professionnels affichent malgré une certaine forme d’optimisme pour la suite de la saison estivale, qui avait démarré sur de bonnes bases. A condition néanmoins que la retombée des violences se confirment dans les jours à venir. A suivre…

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