« Les commerces indépendants sont indispensables aux centres-villes »

Maxime Breart, coordinateur national de la Fédération des Boutiques à l’essai, revient sur le succès de ce concept, et évoque l’importance des commerces indépendants pour le dynamisme des centres-villes.

Depuis l’ouverture de la première Boutique à l’essai, en 2013 à Noyon, la Fédération des Boutiques à l’essai a accompagné la création de 45 magasins à travers le territoire. Librairie, commerce bio, galerie d’art… Autant de commerces indépendants qui manquaient à une ville, et dont l’activité a pu se développer, puis se pérenniser, grâce à l’action de la Fédération et de ses partenaires. Aujourd’hui, Maxime Breart, son coordinateur national, revient pour nous sur le concept des Boutiques à l’essai, et ce qui a fait son succès.

D’où vient l’idée de ce concept de Boutiques à l’essai ?

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La création des Boutiques à l’essai est intimement liée à la problématique de désertification commerciale de nombreux centres-villes français. Les petits commerces notamment ont été très touchés par ce phénomène, en témoigne la multiplication des panneaux « A vendre » en plein cœur des rues marchandes. C’est une problématique à laquelle il fallait remédier, et c’est justement ce qui a donné naissance à la Fédération des Boutiques à l’essai, qui est une association loi 1901 à but non lucratif, dont les adhérents sont justement des communes et intercommunalités qui souhaitent redynamiser le commerce dans leur agglomération. Dans le contexte économique difficile que nous connaissons, ouvrir un commerce, et surtout durer dans le temps, n’est pas donné à tous le monde. Notre mission consiste donc à accompagner le futur commerçant en amont et après l’ouverture afin de lui donner toutes les chances de réussite.

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Concrètement, comment cela se passe-t-il ?

A la Fédération, nous agissons au niveau des collectivités qui souhaitent développer ce concept dans leur commune. Ce sont elles qui mettront le local à disposition ou négocieront avec un bailleur privé afin d’installer une boutique à l’essai. Le futur commerçant signe alors un bail de 6 mois, renouvelable sur une même période, durant lequel il pourra tester son idée de commerce, avec des conditions facilitées : un loyer modéré, un accompagnement sur le plan juridique, un plan de communication, des conseils et travaux d’agencement à prix préférentiels… L’objectif est de réunir toutes les conditions pour que l’activité puisse devenir pérenne. Une fois l’année passée, si tout ce passe bien, le nouveau commerçant signera alors un bail classique avec le propriétaire. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’afficher un taux de transformation des boutiques à l’essai de plus de 80 % !

Cela signifie-t-il que les commerces indépendants ont encore leur mot à dire ?

C’est une question beaucoup plus vaste mais bien entendu, à la Fédération nous sommes enthousiastes et optimistes quant à l’avenir du commerce de centre-ville. Bien entendu tout n’est pas rose et il reste beaucoup de travail à faire, mais ce que nous observons c’est que la prise de conscience est déjà là. Les besoins des consommateurs ne sont pas exactement les mêmes qu’il y a 10 ou 20 ans, l’offre des commerçants doit nécessairement s’adapter. C’est pour cela que nous choisissons d’accompagner des porteurs de projets qui présentent des concepts innovants, qui comblent un vide par rapport à ce que proposent les autres commerces du centre-ville. Et c’est ce qui explique aujourd’hui le succès des Boutiques à l’essai.

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