Étude : Comment a évolué l’offre commerciale en France ces 10 dernières années ?

Une récente étude menée par Codata s’est attelée à mesurer dans le temps la répartition des commerces par secteur d’activité dans 500 centres-villes de France. Une classification riche d’enseignements.

Les rues commerçantes françaises ont bien évolué ces 10 dernières années. C’est en tout cas le constat fait par Codata, qui vient de publier une étude sur la répartition des commerces par secteur d’activité. Augmentation significative du nombre d’enseignes de restauration rapide, fermeture en masse de boutiques d’habillement et de chaussure, dynamisme du secteur beauté et soins… Retour sur les principaux enseignements de cette enquête.

La restauration en plein boom

Premier constat de cette étude comparative menée entre 2012 et 2022, le nombre d’établissements de restauration a augmenté significativement ces dernières années. Et notamment dans la restauration rapide, qui a connu un boom exponentiel. Ainsi, d’après les données de Codata, ce secteur ne représentait que 2,4% de l’offre commerciale en France en 2012, contre 4,9% à présent, soit plus du double.

A tel point qu’il y a aujourd’hui dans l’Hexagone davantage d’établissements de restauration rapide que de restauration traditionnelle ! Même si ces derniers ne sont pas non plus en reste, représentant désormais 4,5% de l’offre commerciale en France, contre 3,7% dix ans auparavant. Toujours dans le secteur CHR, les cafés et hôtels ont également connu une croissance soutenue, représentant aujourd’hui 9,5% de l’offre commerciale, contre 7,5% en 2012.

 Composition des commerces des 500 centres-villes de France étudiés par Codata

Dans une moindre mesure que la restauration, le secteur de la beauté et soins a également connu une décennie faste (voir tableau ci-dessus), et cette tendance devrait s’accélérer ces prochaines années, en témoigne les très bons chiffres enregistrés par la filière tout au long de l’année 2023. En croissance également, le secteur des services qui, avec 20,8% (+1,1), représente désormais plus d’un commerce sur cinq dans les centres-villes. Tandis qu’un commerce sur dix est une alimentation générale ou une grande surface : 10,8% précisément, en progression de 0,6 point.

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Les boutiques de mode font grise mine

A l’inverse, la mode pèse désormais beaucoup moins dans l’offre commerciale qu’il y a dix ans, en témoigne le nombre de grandes enseignes qui ont dû tirer le rideau ces dernières années, mais aussi nombre d’indépendants. En 2012, les commerces d’habillement représentaient 22,7% des boutiques de centres-villes, contre 17,2% aujourd’hui… Soit une baisse de 5,5 points en 10 ans. Une véritable hécatombe qui représente plusieurs milliers de fermetures de boutiques ! Il en est de même pour les chausseurs et maroquiniers, qui représentaient 5,1% de l’offre commerciale en 2012, et ne pèsent désormais plus que 3,3%, ce qui représente là aussi des fermetures conséquentes de points de vente.

Cette évolution ne signifie pas pour autant que les Français ne sont plus friands d’articles de mode, mais témoigne plutôt d’un bouleversement majeur des habitudes d’achats, qui ouvre de nouvelles opportunités pour les détaillants indépendants (voir notre enquête dédiée : Quelles sont les nouvelles attentes des consommateurs sur le marché de la mode ?).

Autre secteur qui a vu son nombre d’établissements se réduire, l’équipement de la maison, passant de 4,5 à 3,7% de l’offre commerciale, et ce malgré les très bons chiffres enregistrés par la filière entre 2018 et 2022. Enfin, les loisirs (librairies, cinémas, sport) ainsi que les cadeaux et bijoux, enregistrent une légère baisse qui reste assez minime, à -0,3% du nombre d’établissements situés en centres-villes.

Quid des années à venir ?

Dans le contexte économique actuel, il s’avère assez difficile de faire des prévisions, même si certaines tendances semblent se dessiner. La restauration et la beauté/santé notamment devraient continuer à voir leur nombre d’établissements augmenter, tout comme le secteur alimentaire, portés par le dynamisme de la demande et moins soumis à la concurrence des acteurs du e-commerce. Dans la mode, en revanche tout comme pour les librairies et le secteur de l’équipement de la maison, la concurrence des pures players est particulièrement agressive. Le nombre d’enseignes devrait ainsi malheureusement, mais logiquement continuer à baisser, reste à savoir dans quelles proportions ?

Lire aussi : Quelles sont les enseignes et les lieux de commerces qui se développent aujourd’hui en France ?

Il n’en reste pas moins que peu importe l’activité exercée, le commerce est amené à évoluer avec son temps. L’ensemble des commerçants sont notamment concernés par la nécessaire digitalisation de leur activité. Tous les indicateurs le montrent bien, le commerce de demain sera, quoi qu’il en soit, de plus en plus connecté. Et, si les commerçants restent soumis aux aléas propres à leur secteur d’activité et à la conjoncture, les indépendants ne doivent pas négliger les nouvelles tendances plébiscitées par les consommateurs, notamment dans les secteurs du marketing et de la communication.

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