Après un mois d’octobre en baisse, les commerçants inquiets, mais pas résignés
Plus de 70% des commerçants indépendants ont enregistré une baisse de chiffre d’affaires au mois d’octobre. Des mauvais résultats qui laissent peu de place à l’optimisme concernant les perspectives d’activité pour les prochaines semaines, même si nombre de commerçants veulent encore croire à un retour de la consommation pour les fêtes de fin d’année.
Les mois se suivent, et malheureusement se ressemblent pour les commerçants français. Après une activité en berne au mois de septembre, de nouveau plus de 70% d’entre eux constatent une baisse de chiffre d’affaires en octobre, par rapport à la même période l’an passé. Et tous les secteurs d’activités sont impactés ! « En 30 ans d’activité je n’ai jamais vu ça, avant on arrivait à se rattraper d’un mois sur l’autre, là c’est le contraire, on a l’impression que chaque mois est plus difficile que le précédent. Et ce n’est pas spécifique à mon activité, toutes les boutiques, cafés, restaurants etc. autour de moi font le même constat, ça commence à devenir vraiment inquiétant », relate ainsi Carole, gérante d’un salon d’esthétique, à Tours.
Une panne d’activité qui se ressent sur l’ensemble du territoire, comme le montre les chiffres de notre dernière enquête sur l’activité du commerce indépendant au mois d’octobre. 71% des commerçants interrogés déclarent ainsi enregistrer une baisse de chiffre d’affaires, quand seulement 13% se stabilisent, et 14% sont malgré tout en progression.
Les commerçants réticents à augmenter les prix
Au-delà des mouvements de grèves qui ont dans certaines régions fortement perturbé l’activité au début du mois d’octobre, c’est principalement le contexte inflationniste qui est encore mis en avant pour expliquer cette baisse continue de d’activité. « C’est un fait, les clientes se serrent la ceinture, elles nous le disent, et ça touche presque tous le monde, même les plus aisées me confient regarder davantage les prix, et procéder à des arbitrages », raconte Emilie, détaillante en prêt-à-porter Femme, à Paris. Un ressenti là aussi confirmé par les chiffres : au mois d’octobre, l’inflation n’a pas ralentie en France (+6,2%). Et rien n’indique que la tendance va s’inverser au cours des prochains mois, la hausse des prix étant essentiellement tirée par une crise énergétique, qui semble partie pour durer…
Une réelle problématique pour les commerçants français, qui sont de plus en plus réticents à augmenter leurs prix de vente, de peur de faire fuir la clientèle. « D’un côté nos coûts explosent, principalement à cause de l’énergie, et de l’autre côté on ne peut pas répercuter cette hausse sur nos prix de vente, alors que les clients se font plus rares. On a pas d’autres choix que de prendre sur nous, ce qui concrètement signifie sacrifier nos marges », décrypte François, gérant d’une boulangerie/pâtisserie, à Reims. Une situation intenable qui pousse aujourd’hui les fédérations de commerçants à tirer la sonnette d’alarme auprès des pouvoirs publics, afin que des mesures concrètes et efficaces soient rapidement mises en place afin de sauver les entreprises françaises (lire à ce propos : « Nos entreprises sont en grand danger », alerte le Conseil du Commerce de France).
Peut-on espérer un rebond de l’activité en fin d’année ?
Dans ce contexte, tous les regards sont à présent tournés vers les deux derniers mois de l’année, période cruciale pour l’activité des commerçants. « Tout l’enjeu pour le commerce est de savoir si les Français souhaiteront se faire plaisir en fin d’année avant de contracter leur consommation en 2023, ou si, au contraire, ils agiront en ce sens plus rapidement », s’interrogerait récemment Procos, la fédération du commerce spécialisé.
Une question épineuse qui divise aujourd’hui les commerçants. 51% d’entre eux sont ainsi pessimistes concernant les perspectives d’activité pour cette fin d’année. Et si seulement un peu moins 4% se disent optimistes, 38% se déclarent tout de même “justes confiants”, en progression de 10 points par rapport à notre dernier baromètre de septembre. « Sans forcément être un optimiste naïf, je pense que c’est important de continuer à garder un bon état d’esprit, d’essayer d’aller de l’avant malgré la crise. N’oublions pas que les fêtes de fin d’année sont une période plus joyeuses, avec davantage d’insouciance, je garde espoir sur le fait que les clients seront moins regardant sur la dépense », veut croire Louis, gérant d’une librairie à Strasbourg.
Lire aussi : Conseil national du commerce : À quoi va servir cette nouvelle instance ?
« Le contexte est loin d’être facile, mais malheureusement je pense que c’est parti pour durer. Il va falloir faire preuve de résilience, s’adapter comme on l’a toujours fait, et je reste confiant sur le fait que des jours meilleurs arriveront à un moment donné, il ne faut pas se résigner », abonde Pascal, restaurateur à Nantes. Un message d’espoir à partager en ces temps difficiles pour le commerce.
Restez informés de l’actu pour les commerçants et indépendants :
Cet article vous a été offert !
Abonnez-vous et soutenez le média qui défend les commerçants indépendants.
Je m’abonne
Si déjà les médias , presse écrite ou audiovisuelle arrêtaient de nous bassiner avec tout les problèmes en agitant le spectre d’une fin de monde ou au moins d’une fin de civilisation, si les banques arrêtaient d’inciter tous ces gens oppressés par cette atmosphère lourde et cette vision sans avenir à mettre coûte que coûte leur argent de côté au cas où ( des records sont battus à ce sujet) alors peut être qu’une forme de bien être pourrait refaire une apparition et pousser chacun à profiter de l’instant présent et à se faire plaisir en reprenant le chemin d’une… Lire la suite »
On peut être pessimiste et travailler, je dirai comme d’habitude, et de bien s’occuper de nos clients. A mon niveau ce qui manque c’est le nombre de clients, le panier moyen reste correct, il n’y a pas grand monde sur les trottoirs et une partie de mes ventes se fait par la vitrine en achat coup de cœur
De toute façon en ce qui me concerne méme en travaillant correctement 3 semaines ou 1 mois en période de fètes ça ne rattrapera pas la trésorerie perdue ces derniers mois!