5 milliards d’euros pour revitaliser les “villes moyennes”

Pour lutter contre la perte d’attractivité de nombreuses villes françaises, le gouvernement vient de mettre sur la table une enveloppe de 5 milliards d’euros sur 5 ans. L’objectif : aider financièrement les municipalités dans les projets de réhabilitation de leurs centres.

Il y a urgence à redonner vie à des centres-villes délaissés, vidés de leurs commerces, de leurs services et parfois de leurs habitants. » Telles ont été les paroles prononcées par le premier ministre Edouard Philippe, en clôture de la deuxième « Conférence des territoires », le forum de dialogue entre l’Etat et les collectivités. “Notre pays est confronté depuis des années à des vitrines fermées, des immeubles dégradés, des rues délaissées qui nourrissent un sentiment d’abandon aux lourdes conséquences », a t-il même ajouté. Des mots forts qui laissaient espérer des engagements conséquents de la part du gouvernement. C’est chose faite en partie, puisque l’Etat va dédier “plus de cinq milliards d’euros sur cinq ans » pour ce plan, baptisé “Action cœur de ville” et qui concerne les villes moyennes (20 000 à 100 000 hab), situées en dehors de l’ère urbaine des grandes métropoles. Une initiative saluée dans l’ensemble par les associations de défense du centre-ville et les fédérations de commerçants, alors que le dernier plan d’Etat en faveur des villes moyennes datait de… 1974 !

Un outil spécifique à destination des élus des villes moyennes

Pour mener à bien cette opération, le gouvernement compte notamment s’appuyer sur les préfets, qui auront pour mission de recenser les agglomérations ayant un projet de revitalisation de leur centre. L’aide gouvernementale sera en revanche réservée à celles qui disposeront déjà d’une ingénierie opérationnelle, et les postulants devront également prouver que le maire et le président de l’intercommunalité souhaitent travailler main dans la main. Des prérequis qui ont pour but de faciliter le bon déroulement ainsi que la rapidité des actions entreprises. Les municipalités qui répondent à ces critères pourront alors postuler à une ORT (opération de revitalisation des centres-villes) dès 2018.

Développer l’offre commerciale en centre-ville

C’est l’une des priorités majeures de ce plan d’Etat : dynamiser et développer l’offre commerciale au sein des centres-villes des villes moyennes. Pour mener à bien cette ambition, des outils spécifiques seront mis à dispositions des élus, tels qu’une taxe sur les commerces vacants ou encore la possibilité de créer des baux commerciaux de courte durée, afin de faciliter les installations de nouveaux commerces. Dans le même ordre d’idée, les communes inscrites en ORT pourront s’affranchir de l’obligation de consulter les commissions départementales d’aménagement commercial (CDAC) pour la construction de surfaces supérieures à 1 000 mètres carrés. Une dérogation qui ne sera accordée bien entendu que pour les projets en centre-ville. Les élus des communes retenues en ORT auront d’ailleurs la possibilité de suspendre les projets commerciaux en zones périphériques, à défaut de pouvoir instaurer un moratoire généralisé sur la construction de zones commerciales en périphérie des villes.

Rénovation des logements des villes moyennes

Dynamiser les centres-villes, c’est aussi faire en sorte que les citoyens repeuplent les cœurs de ville. L’Agence nationale de l’habitat, mobilisée pour ce plan d’Etat, prévoit ainsi de consacrer “1 milliard d’euros d’aides aux travaux pour la réhabilitation, l’amélioration énergétique et l’adaptation des logements et des immeubles ». Par ailleurs, Action Logement, l’organisme d’Etat en charge de la collecte de la participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC), investira “1,5 milliard d’euros sous forme de subventions et de prêts pour financer des opérations d’acquisition/amélioration » .

Lire aussi : Pour ou contre un moratoire sur l’extension de zones commerciales ?

Au total, une soixantaine de villes moyennes devraient pouvoir bénéficier de ce plan d’Etat, une trentaine en 2018 et l’autre moitié en 2019. Alors, « En marche » pour une vraie revitalisation des centres-villes ? Les premiers pas du gouvernement semblent aller dans la bonne direction. L’avenir nous dira si ces mesures permettront de mettre les petits pas dans les grands, à savoir le retour des piétons dans les centres-villes et surtout dans les commerces !

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