Vers une monétisation de la cinquième semaine de congés payés ?
Le gouvernement a émis l’idée de permettre aux salariés de monétiser une semaine de congés payés, afin d’encourager une hausse du temps de travail. Une proposition qui a été vivement critiquée par les organisations syndicales. Explications.

La cinquième semaine de congés payés, acquis social datant de 1982, va-t-elle bientôt devenir optionnelle ? C’est en tout cas l’idée qui vient d’être mise sur la table des négociations par le gouvernement, dans le cadre de la réforme envisagée du droit du travail français. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a ainsi annoncé que « la possibilité de monétiser la cinquième semaine de congés payés » ferait partie des pistes qui allaient être présentées.
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Que défend réellement la ministre du Travail ?
Concrètement, le salarié aurait le choix entre prendre sa cinquième semaine de congés payés, ou se la faire racheter par son employeur. Un « droit nouveau, sans remise en cause des droits et protections actuelles », précise la ministre, et dont la décision finale reviendrait uniquement à chaque salarié. Avant de poursuivre : « c’est une proposition qui est faite aux partenaires sociaux. S’ils veulent l’écarter, ils l’écartent, s’ils veulent négocier, ils négocient ». Rappelons que depuis 2022, l’employeur peut déjà racheter les RTT des salariés, avec une majoration minimum de 25 %.
Les syndicats montent au créneau
Du côté des syndicats de travailleurs, les réactions ne se sont pas faites attendre. « Elle fait partie du musée des horreurs », a dénoncé sur France Inter, Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT. « Il est hors de question que les salariés se paient en travaillant sur des jours normalement dédiés au repos », a ajouté Frédéric Souillot, le numéro un de Force ouvrière. Selon lui, cette mesure « pénaliserait l’emploi puisqu’il réduirait les besoins de recrutement des entreprises ».
A l’inverse, la proposition du gouvernement a été très bien accueillie par les organisations patronales. « Je n’en pense que du bien », a ainsi réagi Michel Picon, le président de l’Union des entreprises de proximité (U2P). Ou encore Eric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises : « C’est un bon moyen de faire face à un carnet de commandes rempli et à la sempiternelle pénurie de compétences ».
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Reste à savoir à présent si la proposition sera réellement examinée par les partenaires sociaux, ou si le gouvernement cherche juste à connaitre les limites des syndicats, en vue de la grande négociation qui s’ouvre actuellement sur la réforme du droit du travail. Réponses dans les semaines à venir.
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