Portrait commerçant – Le chocol’art PATRICK ROGER
Neuf boutiques, neuf concepts différents… Quand on le fait remarquer à Patrick Roger, le chocolatier en rit : « Économiquement, ça n’a aucun intérêt, mais je ne peux pas vivre sans expériences nouvelles… »
Pour sa boutique parisienne du Faubourg Saint-Honoré (49 m² dévolu au public), il a donné carte blanche à Lina Ghotmeh. « Je suis partie d’une de ses sculptures en métal, Éléphant cube, explique l’architecte, et j’ai imaginé que le magasin permette d’entrer dans l’oeuvre. » D’où l’habillage de toutes les surfaces d’aluminium ou d’inox. « J’ai ensuite pratiqué des incisions dans cette peau qui tracent des lignes et créé une continuité entre le sol, les murs et le plafond. Je voulais enfin qu’on sente un jaillissement, comme s’il y avait une autre couche sous le métal. » Un effet assuré par 200 pièces de verre moulées (par le maître verrier Olivier Juteau), teintées émeraude comme l’enseigne, placées dans les incisions et éclairées latéralement par des bandes led. Ici, point d’étagère : l’offre est réunie sur un vaste et massif comptoir en inox. Une plaque de verre à l’aspect givré – clin d’oeil à la température particulière du lieu, 17° C – accueille les boîtes de chocolats, une seconde plaque le « chocolat à admirer » et les articles événementiels.
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Les professionnels apprécieront l’audace et noteront que la conception de la boutique ne répond pas uniquement à une considération esthétique. « La législation pointilleuse nous conduit à mettre nos boîtes dans un sandwich de verre », peste Patrick Roger. « Pour combiner l’annualisation du temps de travail avec nos 30 % de ventes réalisés en dix jours à Noël, le magasin doit être performant. » La préparation des boîtes est donc effectuée bien en amont et le client est guidé dans son choix, afin « qu’il reparte relativement rapidement, tout en ayant l’impression d’avoir passé un bon moment. »
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