Tous les commerces vont-ils passer l’hiver ?
Entre les factures d’énergie qui explosent, et les risques de coupures d’électricité annoncées par le gouvernement, nombre de commerçants redoutent de ne pas pouvoir passer l’hiver. Mais cette crainte est-elle réellement fondée ?
Coupera ou coupera pas ? Ces derniers jours, la question de l’énergie et le risque de coupures d’électricité, est au centre des préoccupations des commerçants. A juste titre, sans énergie, impossible de faire fonctionner son activité, une perspective qui en inquiètent plus d’un. « Sans électricité c’est absolument impossible de travailler. J’ai un salon de coiffure, je ne vais pas laver les cheveux de mes clientes à l’eau froide », partage par exemple Emilie, gérante d’un salon de coiffure à Tours. Ou encore Thomas, restaurateur à Marseille. « Toute la journée on se sert de la cuisine, ou même au bar de la machine à café, sans électricité on ne peut rien faire. Et dans le contexte économique actuel, même 1 à 2 heures sans clients c’est problématique », témoigne-t-il.
Face aux craintes des commerçants, le gestionnaire Réseau de transport d’électricité (RTE) se veut quant à lui plus rassurant. Mardi 20 décembre, il a ainsi abaissé son niveau d’alerte, le faisant passer « d’élevé » à « moyen », pour la première partie du mois de janvier.
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Dans ces conditions, le risque de coupure diminue drastiquement, « sous réserve du maintien des efforts d’économie d’énergie et d’une situation satisfaisante de l’approvisionnement en gaz », insiste tout de même RTE, qui vient de publier dernièrement une note recensant les bonnes pratiques à adopter pour réduire sa consommation. Des bons réflexes indispensables à appliquer selon RTE, mais qui ne sont pas gages pour autant de tout risques de coupures, notamment « en cas de conditions météorologiques très défavorables ». La prudence reste donc de mise…
Des factures qui explosent
Au-delà des possibles coupures d’électricité, ce sont surtout les augmentations des prix du gaz et de l’électricité qui sont au centre des préoccupations des commerçants. Et particulièrement pour les entreprises énergivores, dans l’alimentaire notamment, qui connaissent pour nombre d’entre elles des augmentations spectaculaires de leurs factures, sans pouvoir bénéficier du bouclier tarifaire. « Aujourd’hui, quand je vois ce que ça me coûte de produire mon pain, je réfléchis sérieusement à stopper mon activité. J’ai augmenté ma baguette de 50 centimes depuis le début de l’année, et malgré cela ma marge n’est pas bonne. Ca m’inquiète pour les mois qui suivent, je ne peux pas vendra ma baguette à 2 euros », se préoccupe Jean, boulanger à Niort.
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Face à cette situation intenable que connaissent nombre de commerçants, le gouvernement appelle les professionnels concernés à davantage solliciter l’aide « gaz et électricité », qui a été prolongée jusqu’en 2023, avec des critères d’obtention simplifiés (toutes les infos disponibles sur ce dispositif en cliquant ici). De son côté, Olivia Grégoire, ministre des PME et du commerce, a rappelé la semaine dernière au micro de RMC la mise en place à partir du mois de janvier de l’amortisseur électricité : « t’es une PME, t’as moins de 250 salariés et sur ta facture d’énergie fin janvier, fin février, fin mars, tu vas voir écrit : -20% directement pris en charge par l’Etat ! », certifie-t-elle.
🚨Les petits commerces vont-ils passer l’hiver ?
🗣️@oliviagregoire, ministre des PME et du commerce : “Le premier processus est l’amortisseur : t’es une PME, t’as moins de 250 salariés et sur ta facture d’énergie fin janvier tu vas voir écrit : -20% !”#GGRMC pic.twitter.com/jkQusM9hux
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) December 16, 2022
La ministre s’engage par ailleurs à un soutien supplémentaire de l’Etat, pour tous ceux qui feront face, malgré les aides, à des factures d’énergies trop importantes. Un renforcement des dispositifs étatiques d’ores et déjà réclamé par les organisations patronales, qui estiment que malgré l’amortisseur « le compte n’y est pas », comme l’a tout récemment rappelé le Conseil du commerce de France (CDCF). Un appel à l’aide, qui on l’espère du côté des fédérations du commerce, pourra permettre l’instauration de nouvelles aides… Faute de quoi nombre de commerces ne pourront pas passer l’hiver !
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Je ne suis pas concerné mais multiplier les prix de l’énergie par 4 minimum et après la ministre vous dit: on vous fait 20%, c’est vraiment nous prendre pour des c o n s
Nous n avons plus de trésorerie … si nous avons pas la possibilité exceptionnelle de pioche dans les PER d( épargne retraite) comme en crise du covid … les p’tits commerces c est fini mais personne se soucie de nous …. C est très très dur de penser que l on va tt perdre … a cause d une mauvaise gestion gouvernementale …. C est impossible de sans sortir …