Inflation et consommation : les voyants sont au vert pour la saison estivale, mais des incertitudes subsistent

La hausse des prix a été limitée à 2,1 % sur un an en juin, selon les dernières données fournies par l’Insee. Tandis que la consommation est légèrement repartie à la hausse. Un rebond qui n’a pour le moment pas été ressenti par une grande partie des commerçants.

La saison estivale va-t-elle enfin démarrer en ce début du mois de juillet ? Après des mois de mai et juin particulièrement froids et pluvieux sur l’ensemble du pays, le beau temps et la chaleur devraient enfin faire leur retour, et lancer ainsi une saison d’été déjà perturbée par le contexte politique, en plus des conditions météorologiques. D’autant que les indicateurs macroéconomiques publiés par l’Insee sont encourageants pour envisager une meilleure activité aux mois de juillet et août. La hausse des prix en France au mois de juin 2024 s’est ainsi établit à +2,1% sur un an, soit 0,2 point de moins qu’en mai, a annoncé l’Insee. Un chiffre « encourageant » selon le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. « La désinflation suit son cours », a-t-il par ailleurs ajouté.

Pourtant, tous les prix ne sont pas en baisse. Le détail des données fournies par l’Insee montrent ainsi que les prix de l’énergie continuent d’augmenter sensiblement (+4,8% en juin sur un an). En revanche, les prix des produits manufacturés sont stables sur un an, et surtout ceux de l’alimentation n’augmentent que de 0,8%. Côté bonne nouvelle également, l’inflation stagne sur un mois, avec une hausse globale des prix de seulement 0,1% entre mai 2024 et juin 2024.

La consommation peut-elle durablement repartir ?

Dans ce contexte, l’Insee enregistre un rebond de la consommation des ménages français de 1,5% au mois de mai, après avoir reculé de 0,9% en avril. Dans le détail, cette hausse des dépenses a particulièrement profité au secteur alimentaire (+2,4%) et de l’énergie (+3,9%), tandis qu’en revanche, les achats de biens fabriqués ont légèrement diminué.

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Dès lors, peut-on anticiper aujourd’hui un rebond durable de la consommation pour la saison d’été, et qui profiterait cette fois à l’ensemble des acteurs du commerce ? Une question épineuse à laquelle les économistes ne veulent pas se prononcer, tant il est difficile dans le contexte actuel de faire des prévisions. L’arrivée d’un flux de touristes massifs pour la saison d’été, boostée par les JO de Paris, doit en théorie agir comme un accélérateur de la consommation. Mais d’un autre côté, les prix de l’énergie vont toujours freiner le pouvoir d’achat des Français, notamment avec l’augmentation de 12% du prix du gaz actée au 1er juillet. Une hausse que les deux partis arrivés en tête lors de l’élection législative, le RN et le NFP, ont promis de supprimer, tandis que Bruno Le Maire s’est engagé à rouvrir les négociations avec EDF sur le prix de l’électricité.

Dans le même temps, le contexte politique devrait agir négativement sur l’inflation d’après les prévisions de nombreux économistes. Des tensions sur la production et les salaires sont notamment anticipées, cependant une probable hausse de la demande intérieure, pourrait bénéficier aux acteurs du commerce. Il faut également prendre en compte les tensions possibles sur les marchés financiers, qui pourraient affecter l’économie française. Et notamment la dette souveraine française, qui a vu sa note dégradée tout récemment, alors même que l’endettement public a encore augmenté de 58,3 milliards d’euros au premier trimestre 2024, atteignant la somme vertigineuse 3 159,7 milliards d’euros (109,9% du PIB).

Autant de paramètres qui rendent très difficiles toutes prévisions d’activité pour la saison estivale à venir. Une chose est certaine en revanche, plus que jamais, les commerçants ont aujourd’hui besoin de stabilité à long terme pour développer leur activité, ou du moins maintenir à flot leur entreprise.

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