Electricité : Vers une flambée des prix en 2026 ?
La fin de l’accès régulé à l’énergie nucléaire historique (ARENH), programmée au 31 décembre 2025, pourrait déboucher sur une forte augmentation des tarifs. Explications.

Alors que les prix de l’électricité viennent tout juste de baisser d’en moyenne 15% depuis le 1er février dernier, une nouvelle hausse des tarifs pourrait déjà intervenir dès l’année prochaine. C’est en tout cas la crainte affichée ces dernières semaines par les associations de consommateurs, et en particulier l’UFC-Que Choisir, qui vient de faire paraître une étude sur la question. En cause, la fin programmée de l’accès régulé à l’énergie nucléaire historique (ARENH) au 31 décembre 2025.
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Qu’est-ce que l’ARENH et en quoi sa suppression accroît le risque d’une flambée des prix de l’électricité ?
Ce dispositif, mis en place par la loi du 7 décembre 2010 sur la réorganisation du marché de l’électricité, permet aux fournisseurs alternatifs (Engie, TotalEnergie, Enercoop…) d’acheter de l’électricité issue des centrales nucléaires d’EDF à un tarif régulé. Le prix est aujourd’hui fixé à 42,5 € /MWh. Avec la fin de l’ARENH, EDF ne sera plus contraint de vendre sa production à ce tarif réglementé de 42,5 € /MWh. A la place, le gouvernement et EDF ont opté pour un calcul des tarifs basé sur le prix des marchés internationaux de l’électricité, plus sensibles de facto aux variations des cours de l’énergie. Dans ce nouveau système, EDF prévoit un prix moyen de l’énergie nucléaire de 70 €/MWh sur 15 ans….
« Les factures d’électricité pourrait flamber d’en moyenne 19% au 1er janvier 2026 avec la fin de l’Arenh »
Une hérésie pour les associations de consommateurs, alors même que la France produit près de 95% de l’électricité qu’elle consomme, et à un tarif bien plus compétitif que celui des marchés internationaux. Pour l’UFC Que Choisir, ce nouveau mode de calcul des prix de l’électricité fera ainsi flamber la facture d’en moyenne 19% ! Une hausse qui pourrait même être bien plus conséquente pour les gros consommateurs d’énergie, et notamment certaines activités du commerce (boulangerie, restauration, fleuristes, coiffeurs…) « Cette explosion des tarifs de l’électricité résulte donc d’un choix politique assumé : faire payer aux Français leur électricité au prix fort, comme s’il fallait intégralement l’acheter sur les marchés internationaux, alors même qu’elle est produite en France à des coûts bien plus bas », dénonce l’UFC Que Choisir.
Le Versement Universel Nucléaire (VUN) pour remplacer l’Arenh
Pour répondre aux inquiétudes des associations de consommateurs, le gouvernement a annoncé que l’Arenh sera remplacé par le « versement nucléaire universel » (VNU), à compter de 2026. Ce nouveau dispositif vise à protéger les consommateurs d’une envolée des prix du marché, tout en garantissant des revenus suffisants à EDF. Concrètement, une réduction sera appliquée sur vos factures d’électricité lorsque les centrales nucléaires historiques (celles mises en place avant le 1er décembre 2010) généreront des revenus supérieurs à un certain seuil. Ce seuil sera fixé par décret, au plus tard le 1er décembre 2025, via la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Ce montant sera ensuite converti en une réduction spécifique en euros par mégawattheure, appliquée aux factures des Français.
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Pas de quoi pour autant convaincre les associations de consommateurs, ces dernières considérant déjà que le VUN ne sera pas aussi efficace que l’Arenh pour éviter la flambée des factures. Dans ce contexte, l’UFCF Que Choisir réclame « la mise en place immédiate d’une commission indépendante, intégrant les associations de consommateurs, pour repenser en profondeur la régulation du marché de l’électricité ». Une demande restée lettre morte jusqu’à aujourd’hui… Affaire à suivre.
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