Quel est l’état d’esprit des commerçants à l’approche des fêtes de fin d’année ?

Les fêtes de fin d’année sont comme chaque année un moment fort de la saison dans le commerce. Une période forcément attendue par de nombreux professionnels, qui font semble-t-il preuve de davantage d’optimisme que les années précédentes. Témoignages.

Le net ralentissement de l’inflation observé ces derniers mois, particulièrement sur les prix de l’énergie, va-t-il permettre de relancer enfin une consommation atone ? C’est en tout cas ce qu’espèrent nombre de commerçants, tous secteurs confondus, pour lesquels cette période de l’année apparaît particulièrement cruciale. D’autant que les bons chiffres enregistrés depuis la rentrée redonnent un certain optimisme. « On le ressent en magasin, les clients sont un peu moins tendus, ils ont un peu plus envie de se faire plaisir après plusieurs mois de restrictions. Espérons que cette bonne dynamique dure encore quelques semaines », partage ainsi Simon, gérant d’une boutique de prêt-à-porter homme, dans le centre-ville d’Aix-en-Provence.

Des commerçants “plus optimistes” qu’à l’accoutumée

Simon n’est pas le seul commerçant à espérer une bonne activité pour les fêtes de fin d’année. Les résultats du sondage mené la semaine dernière auprès de 2 354 professionnels répartis sur l’ensemble du territoire montrent que près d’un quart d’entre eux sont optimistes concernant le niveau d’activité dans les semaines à venir (voir ci-dessous). A l’image de Romain, gérant d’une boulangerie, à Gap. « Nous avons déjà des précommandes pour Noël et le jour de l’An, pourvu que cette bonne trajectoire se maintienne le plus longtemps possible », témoigne-t-il. Une véritable nécessité, alors même que cette période de fin d’année représente pas moins de 20% du chiffre d’affaires annuel pour les professionnels de la filière alimentaire !

La prudence reste de mise

Si près d’un quart des commerçants se déclarent ainsi optimistes pour les fêtes de fin d’année, un chiffre en très net augmentation par rapport à 2023 (+17 points), une grande partie des professionnels préfèrent tout de même faire preuve de prudence. « Certes le niveau d’activité est meilleur à cette période qu’en 2023, mais on est encore loin des chiffres d’affaires de la période pré-Covid », rappelle à juste titre David, gérant d’un bar/restaurant à Marseille. Comme dans de nombreux secteurs du commerce, David mise lui aussi sur la période des fêtes de fin d’année pour rebooster l’activité, à l’image de ce qu’a connu le secteur ces dernières années. Une récente étude présentée par The Fork montre en effet que les réservations dans les restaurants français ont progressé d’en moyenne 4,3% au cours de la période des fêtes 2023, comparativement à 2022. Une dynamique qui pourrait se poursuivre en 2024, mais pour le moment rien n’est encore acquis. Dans ce contexte, près de 38% des commerçants se déclarent ainsi “justes confiants” pour le niveau d’activité dans les semaines à venir, un chiffre en augmentation là aussi par rapport à l’an passé (+6 points).

« Même si les consommateurs achètent de plus en plus en ligne, les magasins physiques ont toujours la côte ! »

Enfin, près de 36% des commerçants restent “pessimistes”, un pourcentage malgré tout en nette baisse par rapport à 2023 (-23 points). « Le regain de la consommation est un trompe l’œil, 2023 était une très mauvaise année, comme 2022 d’ailleurs. Je ne crois pas à un vrai redémarrage de l’activité, les consommateurs sont devenus accrocs au petits prix, à Shein, Temu et Amazon, c’est trop difficile de lutter », justifie Sarah, gérante d’une boutique de prêt-à-porter femme, à Angers. Si l’importance croissante du e-commerce dans le commerce de détail ne peut pas être reniée, il faut également souligner que le magasin physique conserve toujours un véritable attrait pour le consommateur. Preuve en est, samedi dernier – pour le week-end du Black Friday certes – quelques 12 millions de Français se sont tout de même rendus dans les centres commerciaux, d’après les chiffres communiqués par la Fédération des acteurs de commerces dans les territoires (FACT). « On n’est pas loin des pics des meilleurs samedis de Noël », s’est réjoui son représentant, Christophe Noël.

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Une bonne dynamique qui montre également que lorsqu’il s’agit des achats de Noël, les commerces physiques ont toujours la côte. Et que les détaillants indépendants ont leur carte à jouer. « Peu importe que l’activité soit moins bonne qu’avant le Covid, je pense que maintenant il faut se concentrer sur l’avenir. En tant qu’indépendant nous avons la possibilité de nous démarquer des grandes enseignes et géants d’internet. De nombreux consommateurs privilégieront toujours l’authenticité, et quoi de mieux que les fêtes de fin d’année pour leur prouver que cette authenticité se trouve chez des indépendants », conclut Isabelle, gérante d’un concept store mode/bijoux, à Lille. Un message positif à relayer !

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