Des commerçants à apaiser et à redynamiser !
Le mardi 29 janvier la Confédération des Commerçants de France organisait sa cérémonie de vœux pour 2019. L’occasion pour les différents représentants de fédérations de commerçants et d’acteurs engagés en faveur du commerce de proximité, d’échanger sur l’actualité ainsi que sur les perspectives du secteur.
Pour cette nouvelle rencontre initiée par la Confédération des Commerçants de France et comme il semble être de coutume désormais, la MACIF a mis à disposition son amphithéâtre parisien. L’occasion de rappeler par l’intermédiaire de Madame Sylvie Juchault, Responsable des Partenariats Politiques du Groupe MACIF, que la mutuelle avait été fondée par des commerçants et que ce ne sont pas moins de 300 000 professionnels et entreprises – principalement des acteurs de proximité – qui sont protégés par la Mutuelle Assurance des Commerçants et Industriels de France. Une mutuelle qui entend bien justement « revenir aux sources des échanges commerciaux » et qui place clairement les professionnels, dont les commerçants donc, parmi ses priorités et ce même au-delà de 2020.
Un horizon que les commerçants ont du mal à appréhender actuellement, comme le soulignait Francis Palombi Président de la CDF, rappelant les enjeux : « Nombre de commerçants ont pris des risques, fait des emprunts, travaillent parfois jusqu’à 70H00 par semaine, il faut les soutenir ». Une attention particulière que la société devrait prêter aux commerçants indépendants, d’autant que les difficultés vont souvent de pair avec l’activité en centres-villes. L’occasion de rappeler que cet engagement n’est pas une posture partisane. « Le cœur de ville c’est l’âme de la France », clamait ainsi l’emblématique Président de la confédération.
Les acteurs du commerce à l’unisson
La parole semble être entendu du côté des pouvoirs publics, qui par l’intermédiaire d’Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et en charge notamment du secteur du commerce, confirmait les mesures prises en soutien aux commerçants : « Nous nous sommes engagés auprès des commerçants pour passer ce cap difficile, pour le gouvernement le commerce est primordial, tant pour le lien social que par la contribution à l’économie du pays et c’est aussi pour cela que nous avons lancé Action Cœur de Ville. » Un rappel de l’engagement du gouvernement en faveur des centres-villes. Des collectivités territoriales « qui bougent » comme s’en félicitait Pierre Creuzet, fondateur de l’association d’élus locaux, Centre-Ville en Mouvement, qui proposait dès 2017 un moratoire sur les extensions de surfaces commerciales et qui organisait tout récemment à Aix-en-Provence les 1er états généraux de la gestion de centres-villes.
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Des actions concertées qu’encourageaient fortement Hervé Lemainque, président de la JNCP (La Journée Nationale du Commerce de Proximité) : « Il faut que nous bâtissions des stratégies d’alliances, notamment entre les municipalités et les organisations d’union commerciales. » Et pour ce faire, qui de plus efficace qu’un manager de centre-ville, d’autant plus s’il est spécifiquement diplômé ! C’est en quelques sorte l’annonce faite par Thibault le Carpentier, en charge des relations institutionnelles du Club des Managers de centre-ville, avec la confirmation de la création dés septembre 2019 d’une nouvelle formation des manageurs de centres-villes, des directeurs de centres commerciaux et de coopératives.
Polémique autour du villages de marques avorté de Sorigny
Enfin la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME) rappelait la nécessité d’un environnement stable pour le climat des affaires, par l’intermédiaire de son vice-président en charge des relations avec les organisations professionnelles, Gérard Bohélay : « Nous, chefs d’entreprises, avons besoin de liberté et de stabilité, on ne peut pas changer sans arrêt les lois et les règles de ce pays. » Un besoin de stabilité en centres-villes également, et qui ne va pas de pair avec la création de villages de marques… Aussi lorsque le député LREM Philippe Chalumeau, faisait maladroitement part de son soutien au projet de villages de marques de Sorigny, près de Tours (finalement retoqué en CDAC puis en CNAC), des grincements se sont fait entendre dans la salle et au premier chef l’incompréhension, pour ne pas dire la colère de Marc Jond Nécand co-président du Collectif National contre les Centres de Marques.
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L’élu ne manquait pas, tout de même, d’exprimer sa solidarité envers la profession : « Je souhaite apporter mon soutien aux commerçants, parce que vous avez beaucoup soufferts, tant pendant les fêtes que pour les soldes » avant de rappeler l’une des mesure phare pour faire baisser la tension et faire revenir les clients en ville, à savoir « plus de 5 000 débats citoyens organisés à ce jour, ce qui porte à croire que tout cela va s’apaiser ». Un climat qui espérons-le, devrait être plus serein, reste ensuite aux différents acteurs d’insuffler cette nouvelle dynamique tant attendue par les commerçants.
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