Chaque jour, plus de 170 dirigeants perdent leur activité !
D’après les derniers chiffres publiés par l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, 31 260 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au 1e semestre 2025. Les activités liées au commerce sont particulièrement touchées par ce phénomène.

La mauvaise conjoncture économique impacte particulièrement les chefs d’entreprises. C’est en tout cas ce que disent les chiffres. 31 260 chefs d’entreprise ont ainsi perdu leur emploi au 1er semestre 2025, en augmentation de 4,3% par rapport au 1er semestre 2024, selon l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs publié par l’association GSC et le groupe Altares. En moyenne, ce sont ainsi 166 chefs d’entreprise qui perdent leur emploi chaque jour…
« Le premier semestre 2025 a confirmé nos inquiétudes exprimées en début d’année avec un nombre historique de liquidations judiciaires et donc un niveau très élevé de pertes d’emploi de dirigeants. Cette situation de risque pèse lourdement sur les épaules des entrepreneurs amenés à devoir faire sans cesse des arbitrages professionnels et personnels parfois douloureux pour maintenir leur activité. Les trésoreries sont encore très tendues et les incertitudes fortes », analyse Thierry Millon, directeur des études Altares.
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Les petites entreprises particulièrement impactées
Les données détaillées de l’étude montrent que ce sont principalement les chefs d’entreprise de petites structures qui sont les plus touchés par ce phénomène. Les entrepreneurs à la tête d’entreprises de moins de 5 salariés représentent ainsi plus de huit pertes d’emploi sur dix (26 313 entrepreneurs). Les entreprises de 6 à 9 salariés sont également très impactées, avec une progression de 17,2 % des liquidations sur un an, soit 1 947 entrepreneurs touchés. A l’inverse, les structures de plus de 50 salariés affichent une meilleure solidité, avec une baisse des liquidations de 2,4 %.


Les seniors en première ligne
Autre tendance notable, les chefs d’entreprise de plus de 60 ans subissent une hausse marquée des pertes d’emploi (+ 20,9 %), avec 4 229 entrepreneurs touchés. Toutefois, la tranche des 41-50 ans reste la plus impactée, regroupant 8 448 pertes d’emploi (+ 3,7 %), soit près d’un tiers du total. A l’inverse, les jeunes entrepreneurs de moins de 26 ans sont les plus épargnés ce semestre, avec un recul des pertes d’activité de 8,2 %.

Le commerce et l’hébergement/restauration en difficulté
L’étude constate également qu’une grande partie des secteurs d’activité sont concernés par ces défaillances, avec une prépondérance particulière pour les activités liées à la construction. « Le secteur représente encore plus d’un quart des cessations d’activité », peut-on ainsi lire dans l’étude.
Les commerçants sont également très touchés, avec 6 464 femmes et hommes en situation de « chômage ». Même si la tendance se stabilise par rapport à l’an passé (+ 0,1 %). En revanche, le secteur de l’hébergement, restauration et débit de boissons connait une forte hausse de ses défaillances (+ 11,5 %), avec 4 164 pertes d’emploi (+ 11,5 %), « dont plus de 4 entrepreneurs sur 10 dans la restauration traditionnelle assise », précise l’étude.
Pertes d’emploi des chefs d’entreprise par secteur d’activité

Des difficultés sur l’ensemble du territoire français
Dernier point de l’enquête, la comparaison au niveau des régions montre qu’aucun territoire n’est épargné par ces difficultés rencontrées par les entrepreneurs. Certaines régions apparaissent tout de même plus en difficulté que d’autres.
L’Île-de-France notamment est l’un des territoires les plus touchés, concentrant près d’un quart des pertes d’emploi au 1er semestre 2025. 7 507 chefs d’entreprise se sont retrouvés en situation de « chômage », soit une hausse de 4 % sur un an. En Auvergne-Rhône-Alpes, la tendance reste aussi dégradée, avec 3 623 pertes d’activité, soit une augmentation de 4,9 % par rapport au 1er semestre 2024. Une tendance à la hausse encore plus marquée en Nouvelle-Aquitaine, où 2 754 femmes et hommes sont concernés (+ 18 %). Les Hauts-de-France, les Pays de la Loire et la Normandie subissent également une hausse supérieure à la moyenne nationale avec respectivement des défaillances en hausse de + 6,2 % (2 221 entrepreneurs), + 5,9 % (1 260) et + 5,1 % (1 214) par rapport au 1er semestre 2024.
La hausse est plus contenue dans la région Centre-Val de Loire, où 1 029 chefs d’entreprise se sont retrouvés sans emploi au 1er semestre 2025 (+ 2,1 %). La Bretagne enregistre de son côté un taux encore plus bas (+ 0,7 %). Enfin, les pertes d’emploi des chefs d’entreprise ont légèrement reculé dans trois régions : Bourgogne-Franche-Comté (- 1,4 %), Provence-Alpes-Côte d’Azur (- 0,8 %) et Grand Est (- 0,2 %).
Pertes d’emploi des chefs d’entreprise par région

Quelles perspectives pour le second semestre 2025 ?
Dans ce contexte, et alors même que la saison estivale fut compliquée pour de nombreuses entreprises, notamment dans le commerce, difficile aujourd’hui de faire preuve d’optimisme pour les mois à venir. En ce sens, l’association GSC et le cabinet Altares appellent de nouveau les entrepreneurs à apporter une vigilance particulièrement importante à la santé financière de leur entreprise, et prendre les mesures nécessaires le plus tôt possible en cas de difficulté.
« Les chefs d’entreprise évoluent dans un environnement de plus en plus contraint. La pression sur les trésoreries, la prudence des consommateurs et les tensions sur certains marchés fragilisent les structures. Le second semestre s’annonce encore complexe et les arbitrages budgétaires de l’État seront déterminants. Il est donc essentiel de sensibiliser aux filets de sécurité financiers existants, qui permettent aux entrepreneurs d’anticiper une situation de perte d’emploi », insiste Hervé Kermarrec, Président de l’association GSC.
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