Ces villes qui ont su transformer l’attractivité commerciale de leur centre-ville : Reims (Part.5)

Bayonne, Toulon, Châteauroux, Mulhouse et Reims. Ces cinq villes ont peu de points communs, si ce n’est le travail important effectué pour redonner de l’attractivité commerciale à leur centre. Cela passe souvent par de la réhabilitation, de l’aménagement, de la piétonnisation et de la communication.

Dans la cinquième et dernière partie de cette grande enquête, focus sur Reims, qui a fait le choix ces derniers années, entre autres, de conquérir une clientèle touristique.

Reims BD
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Quand on a une cathédrale où la quasi-totalité des rois de France furent sacrés, quand on est en plus la capitale (officieuse) de la Champagne, et donc du champagne, forcément il y a de quoi attirer des touristes. Depuis l’arrivée de la ligne TGV en 2007, Reims n’est plus qu’à 45 minutes de Paris. Quatre ans plus tard, une première ligne de tramway a été inaugurée. Deux bouleversements successifs pour l’attractivité commerciale de son centre. Ici, on compte 16 commerces pour 1 000 habitants, ce qui place la Cité des sacres parmi les villes à la plus forte densité commerciale. Le taux de vacance y est de 6,4 %, et même sous la barre des 4% dans l’hyper centre.

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Une équipe municipale pro active

La chasse aux cellules vacantes, ici, c’est un métier. La municipalité a créé il y a dix ans une « mission commerce » qui fait travailler six personnes, c’est à la fois une maison des commerçants et un guichet unique. Antoine Chevalier y est chef de projet commercialisation et attractivité, il assure une veille permanente : « L’idée c’est d’avoir un bon contact avec les commerçants en activité pour savoir s’il y a un projet de développement ou une fermeture de prévue, l’objectif c’est toujours de réduire le plus possible la durée de vacance », explique-t-il.

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Ce dernier se positionne aussi en médiateur : « Il y a de la vacance structurelle et de la vacance stratégique, certains locaux sont en indivision, cela bloque toute commercialisation, on essaye donc de prendre attache avec les propriétaires et mettre en place un parcours de recommercialisation ». La ville a très peu recours à la préemption, elle l’a toutefois fait par le passé pour certaines cellules, afin de « préserver l’hétérogénéité des lieux », lorsque la place du Forum était colonisée par les banques et agences immobilières. Il s’agissait alors d’y faire venir des cafés et restaurants.

Consolider l’offre commerciale

La vocation de Reims commerce, c’est aussi et surtout de faciliter l’implantation de nouveaux magasins. Elle a ses propres locaux en hyper centre, les porteurs de projets viennent à ce guichet unique pour trouver réponse à toutes leurs questions et accomplir leurs formalités administratives. « Ils se déplacent une seule fois, on leur propose un accompagnement personnalisé », résume Antoine Chevalier.

Pour attirer les grandes enseignes, Reims commerce joue aussi un rôle de facilitateur : « on manque de cellules de grande taille en centre-ville, je prends donc un premier contact avec les développeurs et je travaille de manière très régulière avec les brokers immobiliers », raconte Antoine Chevalier. C’est ainsi que Starbucks a pu trouver chaussure à son pied place d’Erlon. Décathlon cherche toujours 500 m2 pour installer un Décathlon city, et Uniqlo est en quête d’un espace de 1 000 m2. 

Des axes de progression

Vincent Mensancal, le président des Vitrines de Reims, l’association des commerçants du centre-ville, se félicite de l’arrivée de locomotives, mais souhaiterait davantage de sélection : trop de fast-foods, de tacos et pizzas à 5 euros, pas assez de haut de gamme pour la clientèle internationale de prestige. Et puis « sur un périmètre de 3 km autour de la rue Taleyrand, j’ai 17 lunettiers, c’est une honte ! », dénonce-t-il.

« On est en train de se battre pour faire de Reims une destination shopping », assure la directrice de l’association Myriam Charbonnier. Le programme de piétonisation se poursuit, certaines rues sont fermées au voiture tous les week-ends. Le tramway, si redouté par les commerçants il y a vingt ans, est aujourd’hui plébiscité. Les deux lignes ont transformé la physionomie de la ville et deux lignes de bus à haut niveau de service seront inaugurés avant Noël. Les commerçants de la Voie des sacres, 2,5km entre la cathédrale Notre-Dame et la basilique Saint-Rémi, sont durement impactés. « C’est tendu, ça gronde terriblement », s’émeut Vincent Mensancal. Mais « ce sera un axe plus touristique, on pourra flâner, de nouveaux restaurants, commerces de bouche et d’habillement vont s’installer », poursuit-il. La clientèle internationale n’a plus qu’à se tenir prête.

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