Un indépendant sur quatre gagne moins que le SMIC
Le rapport de l’Insee sur les revenus des indépendants indique de fortes disparités entre les différentes professions. Les commerçants ne sont pas les mieux lotis, même si leurs revenus apparaissent en hausse.
Les indépendants sont de plus en plus nombreux en France, au nombre de 2,7 millions fin 2015, hors secteur agricole, d’après le dernier recensement de l’Insee. Un regroupement large dans lequel sont comptabilisés autant les micro entrepreneurs, que les gérants majoritaires de société. Avec à la clé de fortes disparités de revenus selon le régime social, mais aussi le secteur d’activité. Car si les revenus des indépendants se situe en moyenne à 3 340 euros par mois, un indépendant sur dix perçoit moins de 480 euros mensuels, un sur quatre moins de 1 100 euros et la moitié d’entre eux moins de 2 290 euros. “En haut de l’échelle des rémunérations, un non-salarié classique sur quatre perçoit plus de 4 380 euros par mois et un sur dix plus de 7 960 euros. Ce montant est deux fois supérieur au rang équivalent chez les salariés du privé », indique également l’Insee dans son rapport.
Les pharmaciens en baisse, le commerce de détail en hausse
Dans le détail des rémunérations, on observe sans surprise que les premières places des revenus des indépendants sont monopolisées par les médecins et dentistes, avec une moyenne de revenu de 8 470 euros, devant les juristes et comptables (7 880 euros) et les pharmaciens (7220 euros). A noter néanmoins que ces derniers voient leur rémunération moyenne diminuer de 3,2% par rapport à 2014, soit la baisse la plus importante parmi les professions passées au crible par l’INSEE. Une diminution d’autant plus remarquée qu’à l’inverse les revenus des indépendants s’inscrivent en hausse (+2,5%), avec une mention particulière pour certains secteurs d’activités tels que le conseil de gestion (+4,3%), l’immobilier (+4,3%), le domaine juridique et comptable (+4,2%), ou encore l’information et la communication (+3,6%). En bas de l’échelle, le commerce de détail hors magasin génère les revenus les plus faibles (1 070 euros par mois en moyenne), derrière les taxis (1 350 euros), les services personnels (1 370 euros) et les activités artistiques et récréatives (1 460 euros).
Lire aussi : Entreprendre est-il bon pour la santé ?
Les revenus des commerçants apparaissent dans l’ensemble en hausse, mais reste toujours en deçà de la moyenne des revenus des indépendants. Les professionnels du commerce de gros se classent en tête (2 990 euros de revenus mensuels), devant les métiers de bouche (2 270 euros), le commerce et réparation automobile (2 210 euros), et enfin le commerce de détail en magasin (1 990 euros par mois).
Les micro entrepreneurs sont souvent salariés
Si le nombre de micro entrepreneurs continue inexorablement d’augmenter, pour atteindre le nombre de 795 000 en 2015 (+5,9% en comparaison à 2014), peu d’entre eux peuvent pour le moment vivre décemment de leur activité. Ces derniers perçoivent en effet 440 euros par mois de leur activité non salariée, soit près de huit fois moins que les non-salariés classiques. “Un sur quatre gagne moins de 70 euros par mois, la moitié moins de 250 euros et un sur dix plus de 1 160 euros », note l’Insee. Pour autant, il s’agit le plus souvent d’une activité d’appoint. 30 % cumulent ainsi leur activité de micro-entrepreneur avec un travail salarié, alors que seulement 10 % des travailleurs non-salariés classiques sont dans ce cas.
Des inégalités de revenus entre les hommes et les femmes
A l’image de ce que l’on peut observer dans le salariat, les inégalités de revenus entre hommes et femmes sont également présentes chez les indépendants. Exclut le régime de la micro entreprise, les femmes perçoivent en moyenne un revenu inférieur à 22% que leurs homologues masculins (2 280 euros contre 3 610 euros). Et ce alors même qu’elles “exercent dans des secteurs souvent plus rémunérateurs », souligne l’Insee. Une disparité que l’étude explique par un volume de travail moins important chez les femmes, mais aussi du fait de leur plus jeune âge et qu’elles dirigent des entreprises de plus petites tailles. Un écart qui aurait vocation à se réduire au fil des années d’après l’Insee. En espérant que cela ira de pair avec une augmentation générale des revenus des indépendants !
Cet article vous a été offert !
Abonnez-vous et soutenez le média qui défend les commerçants indépendants.
Je m’abonne
BIEN D ACCORD AVEC LERAY. Les franchises ( dont vous parlez dans un autre article) en particulier ne veulent plus payer les fonds de commerce. Les politiques des élus vis à vis des centre-villes sont désastreuses. Par conséquent on travaille ou on a travaillé pour ne rien avoir à l’âge de la retraite. Et on continue à construire des centres commerciaux … les élus n’y voient que des C.F.E à faire payer aux commerçants. ras le bol mais on ne descend pas dans la rue, nous, on n’a pas de tracteurs ni de fumier ! On voit bien que discuter,… Lire la suite »
Bonjour,
Il faut savoir que par revenu vous notez le bénéfice alors qu’aujourd’hui bon nombre de commerçants ne gagne pas ce qui est sur la case bénéfice mais beaucoup moins, et la richesse de leur commerce ne leur permettra pas de combler la différence quand sera l’heure venu de la retraite. En effet aujourd’hui bon nombre de commerces ne vendront pas leur affaire.